Quel chariot de transport choisir ?
Les barres de coupe des moissonneuses-batteuses s’agrandissent d’année en année et les modèles équipant les machines les plus puissantes dépassent couramment 10 mètres de large. Leur transport doit alors s’effectuer sur un chariot adapté, manœuvrable et répondant à la réglementation routière.

Les barres de coupe de 10 mètres de large et plus, équipant les moissonneuses-batteuses les plus puissantes, demandent pour leur transport d’utiliser un chariot adapté respectant la réglementation routière. Certains constructeurs de moissonneuses-batteuses conçoivent eux-mêmes leurs chariots, tandis que d’autres, ou leurs concessionnaires, font appel à des fabricants spécialisés, comme Biso, Cheval SA, Cochet, Micheletti, Perard et Zürn.
Châssis échelle ou à poutre
Deux types de châssis pour les chariots accueillant une coupe de plus de 10 m de long se rencontrent sur le terrain. Le premier, composé d’une seule poutre longitudinale, est retenu par Biso, Perard et Micheletti sur certains modèles. Le second de construction en échelle est composé de deux longerons parallèles reliés par des traverses. Ce type de châssis, le plus répandu, est présent chez Cheval SA, Cochet, Micheletti et Zürn.
Les quatre roues directrices facilitent la manœuvre
L’ensemble des fabricants de chariots de coupe propose des versions dotées de quatre roues directrices, en particulier sur les modèles de plus de 10 m de long, permettant de passer dans les traces de roues du véhicule tracteur. Facilitant les manœuvres, ce type de direction repose généralement sur deux essieux fixes pourvus de roues montées sur des pivots. Elle fait aussi appel à une ou deux barres longitudinales qui synchronisent l’orientation des roues avant et arrière. C’est une technologie proposée, par exemple, par Cheval, Perard, Micheletti… Cochet, quant à lui, se distingue par l’utilisation de deux essieux directeurs montés sur tourelle : un meneur à l’avant et un suiveur forcé à l’arrière.
Un système de freinage à inertie
Les chariots de coupe ne dépassant pas un poids total autorisé en charge (PTAC) de huit tonnes reçoivent un système de freinage à inertie respectant l’homologation routière sur le freinage. Certains fabricants, comme Cheval SA, placent le système de freinage sur l’essieu arrière et d’autres sur l’essieu avant.
Attention à la longueur totale du convoi agricole
Les chariots les plus grands vendus en France peuvent accueillir des barres de coupe mesurant jusqu’à 14 mètres de large, voire 15 m au maximum, afin de respecter la longueur maximale autorisée par la réglementation de circulation routière. Par conséquent, leur châssis présente une longueur supérieure à 14 m, sans compter le timon. Ce dernier peut atteindre jusqu’à 4 m de long, afin de pouvoir se loger sous le caisson arrière de la moissonneuse-batteuse. Dans le cas du plus long modèle de chariot de coupe (environ 18 m) attelé à la plus longue moissonneuse-batteuse (environ 11 m), l’ensemble routier dépasse la longueur réglementaire de circulation d’un convoi agricole du groupe B. En effet, un ensemble routier au-delà de 4,5 m de large et 25 m de long, est considéré comme un convoi exceptionnel nécessitant une demande de circulation auprès de la préfecture. Pour circuler hors du convoi exceptionnel et respecter la longueur réglementaire, l’agriculteur devra atteler son chariot de coupe à un tracteur. Par ailleurs, il devra également veiller à bien respecter le poids total autorisé en charge une fois la barre de coupe posée sur son chariot. Ce dernier représente un poids à vide en moyenne de trois tonnes et un PTAC moyen de huit tonnes.
Rester vigilant lors de l’accrochage du chariot

L'attelage d'un chariot de coupe derrière une moissonneuse-batteuse est une manœuvre qui présente des risques importants pour la sécurité des opérateurs. Benoit Moreau, conseiller prévention des risques professionnels à la caisse centrale de la MSA, souhaite d’ailleurs interpeller les utilisateurs sur les dangers de cette opération. En effet, lors de l'attelage, le risque d’accident est grand, car le chauffeur doit accrocher le timon du chariot à un crochet situé sous la hotte de la moissonneuse-batteuse. Si le chariot de coupe n'est pas correctement freiné ou calé en position dételée, il peut bouger ou rouler durant la manipulation. C’est de surcroît une manœuvre souvent réalisée à l'aveugle. Pour faciliter la manœuvre, certains chauffeurs se font aider d’une tierce personne qui les guide. D’autres mettent un repère au sol, à l’instar d’une glacière à la hauteur du timon, qu’ils visualisent dans les rétroviseurs.
Un treuil pour sécuriser l’attelage
Autre solution, des opérateurs installent une caméra sous la hotte arrière leur permettant d’avoir en cabine un retour en images sur l’attelage. Au Canada, le fabricant Spider Hitch a développé un treuil motorisé à installer à la place du crochet d’attelage. L’opérateur doit en amont tirer le câble et le raccorder à l’extrémité du timon du chariot. Le treuil rapproche ensuite ce dernier à l’attelage de la moissonneuse-batteuse, puis le verrouille sur son support. Bien que ce système ne réponde pas encore aux normes européennes de circulation routière, il pourrait constituer une solution sécurisant les opérations d’attelage.




