«La ferme se bouge»
Quand les animaux viennent aux patients et aux écoles
Fille d’éleveurs de Luzy et ancienne assistante sociale ayant travaillé durant 22 ans à l’hôpital de Nevers, Christine Gauthier a eu l’idée, il y a trois ans, de créer «La ferme se bouge». Installée à Champvert (58), la passionnée d’animaux sous statut d’auto-entrepreneur affiche un agenda plein. Nombre de maisons de retraite, de centres médicaux, d’écoles, de municipalités nivernaises et des environs, font appel à elle pour créer des animations très appréciées, dans leurs établissements, mais aussi au cours de marchés de Noël ou de fêtes de villages.

Ce n’est pas un gag mais depuis le 1er avril 2011, à sa retraite d’assistante sociale, Christine Gauthier passe sa vie à amener des rayons de soleil dans le quotidien des personnes âgées, des malades et des enfants. A l’occasion d’animations à la demi-journée, commandées par de nombreux établissements d’accueil nivernais, la fermière crée des contacts [I]«affectifs»[i] et emprunts de [I]«douceur»[i], entre leurs pensionnaires et ses animaux. [I]«La médiation animale est très à la mode et se développe beaucoup. Attention, je m’y emploie avec mes petits moyens mais je ne me prends pas pour une thérapeute. Il ne faudrait pas pas qu’on me reproche de faire du charlatanisme. Mon activité se situe entre la ferme pédagogique et la ferme thérapeutique: j’ai préféré choisir le terme de ferme itinérante»[i]. Et depuis trois ans, les structures médico-sociales mais aussi les familles nivernaises ne cessent d’accroître leurs demandes. Christine Gauthier montre fièrement son calendrier, rempli de cases surlignées en rose, où elle va être sollicitée durant l’année. Le succès est au rendez-vous et il est conseillé de prendre les réservations assez tôt. [I]«J’essaie de garder une journée de repos pour mes animaux entre deux animations et j’y passe déjà mes journées entières»[i] se félicite l’ancienne assistante sociale. Il faut compter entre 130 et 150 euros l’animation d’une demi-journée.
[INTER]«Relation apaisante avec les patients»[inter]
A l’issue d’une très sérieuse étude de marché et de gros investissements, l’auto-entrepreneuse de Champvert s’est lancée par «amour des animaux» et pour deux raisons essentielles: «la première, c’est qu’ayant travaillé en milieu hospitalier, j’avais remarqué que les animations traditionnelles pour les personnes plus dépendantes, atteintes de séquelles d’AVC ou d’Alzheimer par exemple, avaient moins d’impact sur elles. Et puis surtout, j’ai été confrontée personnellement à la dépendance de mes parents, mon père ayant été pendant cinq ans dans un établissement spécialisé dans Parkinson et les AVC, et ma mère durant onze ans dans une autre structure pour son Alzheimer. Les deux établissements autorisaient l’accès des chiens et tout les patients en profitaient. Ils étaient tout d’un coup plus attentifs, plus sensibles et plus enclins à communiquer. C’est là que j’ai pu mesurer l’impact très apaisant du rôle des animaux dans la relation avec les patients». Après une quasi-absolue retraite (Christine Gauthier officie encore comme assistante sociale une journée par semaine dans un centre de convalescence près de Tannay), sa [I]«ferme se bouge»[i] était née. [I]«Pour des aphasiques, le fait de caresser une animal sur ses genoux donne un moyen de communiquer que le patient n’a pas dans d’autres circonstances»[i] souligne la fermière itinérante. Comme si la tendresse animale provoquait un surcroît d’émotion chez des personnes qui, par défaut de leurs aptitudes psychiques et motrices, s’en trouvent un peu privées.
[INTER]250 animaux voyageurs[inter]
La chef d’entreprise reste marquée par cet anniversaire, il y a quelques mois, d’un monsieur centenaire, à Nevers, qui a retrouvé le sourire au contact d’une biquette. Très vite, Christine Gauthier s’est vu appelée par de plus en plus d’établissements, élargissant son offre aux écoles et centres d’accueil pour les enfants. L’entrepreneuse, qui n’a pas le statut d’agricultrice mais est déclarée à la Chambre de Commerce et d’industrie, s’occupe de ses quelques 250 animaux comme une véritable éleveuse, qu’elle nourrit, soigne et bichonne, chacun selon ses exigences et les particularités de sa race. L’auto-entrepreneuse vend du calin et compte sur ses poneys, ânes, chèvres, mouton hollandais, cochons d’Inde, poules, canards et coqs pour apporter un supplément d’âme à ses clients. Au palmarès, ce sont d’ailleurs les lapins géants qui remportent le plus grand succès chez les personnes âgées, [I]«des races qu’ils ont pu cotoyer au cours de leur vie»[i] explique-t-elle, et les chèvres naines chez les plus jeunes.
[INTER]«Relation apaisante avec les patients»[inter]
A l’issue d’une très sérieuse étude de marché et de gros investissements, l’auto-entrepreneuse de Champvert s’est lancée par «amour des animaux» et pour deux raisons essentielles: «la première, c’est qu’ayant travaillé en milieu hospitalier, j’avais remarqué que les animations traditionnelles pour les personnes plus dépendantes, atteintes de séquelles d’AVC ou d’Alzheimer par exemple, avaient moins d’impact sur elles. Et puis surtout, j’ai été confrontée personnellement à la dépendance de mes parents, mon père ayant été pendant cinq ans dans un établissement spécialisé dans Parkinson et les AVC, et ma mère durant onze ans dans une autre structure pour son Alzheimer. Les deux établissements autorisaient l’accès des chiens et tout les patients en profitaient. Ils étaient tout d’un coup plus attentifs, plus sensibles et plus enclins à communiquer. C’est là que j’ai pu mesurer l’impact très apaisant du rôle des animaux dans la relation avec les patients». Après une quasi-absolue retraite (Christine Gauthier officie encore comme assistante sociale une journée par semaine dans un centre de convalescence près de Tannay), sa [I]«ferme se bouge»[i] était née. [I]«Pour des aphasiques, le fait de caresser une animal sur ses genoux donne un moyen de communiquer que le patient n’a pas dans d’autres circonstances»[i] souligne la fermière itinérante. Comme si la tendresse animale provoquait un surcroît d’émotion chez des personnes qui, par défaut de leurs aptitudes psychiques et motrices, s’en trouvent un peu privées.
[INTER]250 animaux voyageurs[inter]
La chef d’entreprise reste marquée par cet anniversaire, il y a quelques mois, d’un monsieur centenaire, à Nevers, qui a retrouvé le sourire au contact d’une biquette. Très vite, Christine Gauthier s’est vu appelée par de plus en plus d’établissements, élargissant son offre aux écoles et centres d’accueil pour les enfants. L’entrepreneuse, qui n’a pas le statut d’agricultrice mais est déclarée à la Chambre de Commerce et d’industrie, s’occupe de ses quelques 250 animaux comme une véritable éleveuse, qu’elle nourrit, soigne et bichonne, chacun selon ses exigences et les particularités de sa race. L’auto-entrepreneuse vend du calin et compte sur ses poneys, ânes, chèvres, mouton hollandais, cochons d’Inde, poules, canards et coqs pour apporter un supplément d’âme à ses clients. Au palmarès, ce sont d’ailleurs les lapins géants qui remportent le plus grand succès chez les personnes âgées, [I]«des races qu’ils ont pu cotoyer au cours de leur vie»[i] explique-t-elle, et les chèvres naines chez les plus jeunes.