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Moissons

Quand la musique est bonne

Un agriculteur de la plaine dijonnaise partage avec nous le résultat de ses moissons qui ont débuté le 21 juin.

Par AG
Quand la musique est bonne
Loïc Dumont, le 1er juillet lors de ses premières bennes de blé, avec des rendements à 90 q/ha.

Il est content et on le comprend. Réaliser une bonne première moisson juste après son installation, ça fait plaisir et il n'y a rien de mieux pour rester motivé. Loïc Dumont a « attaqué » le jour de la fête de la musique. Ses orges d'hiver terminent sur une moyenne de 80q/ha avec Carrousel, son unique variété. La qualité est au rendez-vous avec des calibrages à 90, un PS à 77 et des protéines à 10,5. Le jeune homme de 32 ans avait également de l'orge de printemps semée à l'automne : le rendement s'élève à 77q/ha avec des calibrages à 85 et des protéines à 10. Un champ est même monté à 95 q/ha dans cette même culture. « Tout est dans la norme, c'est assez rare pour le souligner », observait la semaine dernière Loïc Dumont, en plein pic de moisson. Aidé par son collègue Jean-Michel Jacotot, le Côte-d'orien a ensuite récolté son colza, avec une note très positive là aussi : « les bonnes terres montent jusqu'à 44 q/ha, les sables arrivent à 36-37 q/ha, la moyenne sera proche de 39 q/ha. Oui, c'est une belle surprise, un très bon résultat ! Nous étions embêtés ces dernières années avec les altises mais leur pression a été plus que minime cette fois. La météo a également été favorable au colza avec des pluies arrivées aux bons moments ».

Et ça continue

Les premiers blés fauchés en début de semaine dernière, en variété Sphère, suivaient la même dynamique : « nous sommes aux alentours de 90 q/ha avec des PS à 81 et des protéines à 13, dans un champ qui n'est pourtant pas le meilleur de l'exploitation ». Loïc Dumont espérait maintenir la tendance, le blé étant présent sur une surface de 105 hectares, soit près de la moitié de son assolement : « ce serait vraiment bien ! Nous commençons aussi la moutarde, avec des premiers rendements qui varient entre 17 à 20 q/ha. Il n'y a vraiment rien à dire, on se dirige ici vers une année exceptionnelle... Cerise sur le gâteau, il y a même beaucoup de paille. Je savais qu'il y avait du potentiel dans les champs mais les dernières semaines de sec nous avaient fait craindre de l'échaudage. Finalement, ça a l'air de très bien passer ». Après son blé, Loïc Dumont allait enchaîner et terminer cette moisson par ses autre orges de printemps : « elles se trouvent dans de bons champs et ont eu la chance d'avoir de l'eau quand il le fallait, ça devrait le faire pour elles aussi, malgré la chaleur actuelle ».

Grêle de la mi-juin

Le seul bémol de cette campagne restera la grêle de la nuit des 15 et 16 juin : « j'ai environ un tiers de ma surface qui a été grêlée, avec des dégâts entre 18 et 20%, mais les experts viennent de passer et cette perte sera couverte. Il va falloir désormais valoriser tous ces grains le mieux possible lors de la commercialisation et ça, ne n'est pas gagné ». Loïc Dumont avait bien senti « le coup » en engageant environ un tiers de sa récolte dès le printemps, quand les prix étaient un peu plus haut. Rencontré dans la moissonneuse, Jean-Michel Jacotot était un peu moins enthousiaste devant ces cours céréaliers en baisse : « c'est une belle moisson et on ne va certainement pas se plaindre. Néanmoins, au moment où je vous parle, le blé est à 167 euros/t ! Ce tarif n'est bien sûr pas rémunérateur, il ne le serait même à pas s'il était à 180 euros/t. Les stocks mondiaux sont importants, ça ne tire pas au niveau de la consommation et la récolte semble s'annoncer bonne un peu partout. Permettez-moi d'être un peu dubitatif malgré cette belle récolte !».

2e photo

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Jean-Michel Jacotot, au volant de la moissonneuse.