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PhotovoltaÏque : le calvaire d'€™une exploitation

Quand l'orage passe, ça casse !

Un orage d'€™une rare violence s'€™abattait sur Aubigny-la-Ronce en juillet 2009. L'€™installation photovoltaÏque du Gaec de la Chenevière, endommagée par des grêlons de 600 grammes, porte encore les plaies de ce déluge et n'€™est pas réparée. Pire : on demande près de 43 000 euros aux agriculteurs !
Par Aurélien Genest
Quand l'orage passe, ça casse !
«Lundi, l'assurance m'a demandé le remboursement des 42 864 euros que j'avais reçus pour le remplacement de 34 panneaux» signale Jean-Pierre Mignot.
[I]«Notre assurance nous a lâchée»[i] lance Jean-Pierre Mignot, tête basse. Exploitant au Gaec de la Chenevière avec son frère Daniel, il ne sait plus quoi faire. Plus de deux ans après l'€™énorme orage de juillet 2009 à Aubigny-la-Ronce, ses panneaux endommagés par les grêlons ne sont toujours pas changés. [I]«Il n'€™y a plus rien sur mon toit depuis octobre 2010, il n'€™y a plus de production et les dossiers n'€™avancent pas...»[i] enchaîne le Nolaytois. Le Gaec de la Chenevière avait certes souscrit une police multirisque exploitation couvrant notamment le risque de tempête et de grêle. Mais suite à un certain nombre d'€™évènements, l'€™assurance d'€™un côté, le fabricant et l'€™installateur de l'€™autre, se lancent la balle à tour de rôle et désignent [I]«l'€™autre»[i] comme responsable. Le fabricant estime que l'€™intégralité des panneaux est à changer suite à l'€™impact des grêlons alors que l'€™assurance dénonce un défaut de fabrication pour l'€™ensemble des panneaux. Pour ne rien arranger, l'€™expert judiciaire mandaté pour l'€™affaire a bien du mal à trancher... Pendant ce temps, la perte de production n'€™est pas assurée sur l'€™installation et les frères Mignot perdent l'€™équivalent de 60 euros par jour depuis les faits. Soixante-euros, c'€™est également le montant de l'€™installation à rembourser quotidiennement....

[INTER]Litige sur les panneaux «intacts»[inter]
Voici un bref historique des évènements. Raccordée en janvier 2009, l'€™installation photovoltaÏque de Jean-Pierre et Daniel Mignot fonctionne très bien à ses débuts. [I]«La production était même 10% supérieure au prévisionnel»[i] se rappellent les agriculteurs. Le 13 juillet survient et 34 des 194 panneaux sont endommagés lors de l'€™orage caractérisé par plusieurs grêlons de 600 grammes. A l'€™époque, les proriétaires de l'€™exploitation sont plutôt confiants en ce qui concerne les réparations. Aviva Assurances dédommage rapidement le Gaec d'€™un montant de 42 864 euros, correspondant au changement des 34 panneaux impactés. Mais la baisse de production se retrouve anormalement élevée. «De -40%, elle est rapidement passée à -70%, ça faisait quand même beaucoup pour 34 panneaux, sur un total de 194» se souviennent les agriculteurs. La société Soleos Solar SAS (fournisseur du matériel) et la SARL Esbim (installateur) estiment alors que l'€™intégralité des panneaux a été affecté par la grêle et que tout doit être changé. «Suivant la luminosité et la façon de regarder les panneaux, on voyait bien des traces laissées par les grêlons» mentionne Jean-Pierre Mignot, [I]«de ce fait, nous avons logiquement demandé une indemnisation pour la remise à neuf des 194 panneaux»[i]. Suite à cette demande, Aviva Assurances décide d'€™envoyer trois des 160 panneaux à priori non endommagés dans un laboratoire d'€™analyses. Des baisses de performances de 9 à 45% sont constatées sur ces trois panneaux. A la grande surprise de Jean-Pierre Mignot, l'€™assureur tire la conclusion suivante : les panneaux ont un défaut de fabrication. [I]«Incroyable»[i] commente l'€™agriculteur, [I]«comment expliquer le fait que nous avions des résultats 10% supérieurs au prévisionnel avant l'€™orage. Tout marchait très bien»[i].

[INTER]Sueur froide [inter]
Latente depuis plusieurs mois, la situation a connu un rebondissement la semaine dernière. [I]«Lundi, l'€™assurance m'€™a demandé le remboursement des 42 864 euros que j'€™avais reçus pour le remplacement 34 panneaux»[i] signale Jean-Pierre Mignot. «L'€™assurance met tout sur le compte des défauts de fabrication. Pour résumer, aujourd'€™hui, je dois prouver que mes panneaux ont bien été touchés par la grêle !» s'€™insurge le sinistré. Le lendemain de cette annonce, le Nolaytois décide d'€™aller [I]«manifester»[i] devant les locaux de l'€™assurance. [I]«Nous avons demandé l'€™autorisation de remettre les panneaux sur le toit car c'€™est Aviva qui avait exigé le démontage. Nous avons également demandé une avance de trésorerie de 35 000 euros correspondant au manque de production de l'€™installation»[i] explique le sinistré.