Élise Bertin
Quand l’œnologie se conjugue au féminin
Passionnée par le monde du vin, Élise Bertin est aujourd’hui œnologue du Domaine de la Croix Saint-Jacques, à Joigny.
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Si les femmes sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui, à être à la tête de domaines viticoles ou à apprendre les métiers du vin, elles demeurent encore minoritaires dans un monde longtemps dévolu exclusivement à la gente masculine. Avec la réputation disait-on encore au siècle dernier, «de faire tourner les vins» dès lors qu’elles osaient mettre les pieds dans une cave ! De nombreux métiers se sont aujourd’hui féminisés, parmi lesquels celui d’œnologue. Un domaine là aussi, longtemps l’apanage des hommes.
Elise Bertin le reconnaît : «si je n’avais pas eu une famille épicurienne aimant le bien manger et les bons vins, je n’aurais peut-être jamais eu la chance, sans cette éducation, d’exercer mon métier aujourd’hui». Native de Metz, la jeune femme, à l’issue de son Bac, a suivi un IUT en agroalimentaire, avant de réussir à intégrer la Fac d’œnologie de Reims. Un univers majoritairement masculin là aussi, puisqu’elles n’étaient que cinq sur la vingtaine d’étudiants composant la promotion. S’en sont suivis plusieurs postes en CDD au sein de maisons champenoises, avant un congé sabbatique pour élever ses deux enfants : «mon mari a eu la bonne idée de trouver un travail dans une région viticole et c’est comme cela que je me suis retrouvée à Joigny». Bien lui en a pris, puisqu’elle a été embauchée en qualité d’œnologue au Domaine de la Croix Saint-Jacques, aux vendanges 2015. Un Domaine fondé par le restaurateur Michel Lorrain en 1982, à l’origine de la renaissance du vignoble jovinien, racheté depuis en 2010, par Manuel Janisson, vigneron et négociant champenois reconnu. Aujourd’hui, à la tête de 12 ha de vignobles plantés essentiellement en Pinot Noir et Chardonnay.
Un palais plus fin
Elise Bertin exerce depuis, toutes les facettes du métier : de l’élaboration des vins à la taille, en passant par les travaux en vert et le relationnel client. Mais les préjugés sont tenaces, comme elle a pu le constater lors du Forum des Métiers au féminin en janvier dernier à Appoigny, où elle accompagnait France Lahutte de la FDSEA de l’Yonne, pour y présenter les métiers de la viticulture : «très peu de contacts et très peu de jeunes intéressées. Les papas étaient plus enthousiastes ! (rires)». Lorsque l’on interroge son employeur sur les motivations l’ayant conduit à embaucher une femme à ce poste, la réponse est sans appel : «ce n’est pas pour une question de parité, mais bien pour sa qualité intrinsèque. Elise avait déjà un lien avec la Champagne pour y avoir effectué un stage et exercé et elle est une vraie valeur ajoutée pour le Domaine, avec des compétences élargies, puisqu’elle accompagne mon chef de vignoble dans les vignes». Manuel Janisson reconnaissant une qualité supplémentaire aux femmes exerçant ce métier : «elles ont en général un palais plus fin, avec une touche que nous les hommes n’avons pas et on a besoin de ce complément». Quand on demande son avis à Elise Bertin sur le «vin des roses», l’un des vins du Domaine, dont l’assemblage dit-on, remonterait à Louis XIV, la réponse fuse, technique et professionnelle : «au nez, apparait déjà le sauvignon, caractéristique, très ouvert, très fruité, avant qu’en bouche ne suive le pinot gris qui amène plusd’opulence, plus sur le sucre, les autres cépages un peu plus tardifs en maturité, avec un peu plus d’acidité mais le tout donnant un mélange d’arômes assez atypiques, seul vin gris élaboré de la sorte». Aux vendanges prochaines, la jeune femme élaborera pour la première fois des crémants «faits maison», mais pas plus impressionnée que cela par le challenge ! Interrogée pour savoir à qui le sommelier fait gouter le vin lors d’un repas au restaurant avec son conjoint, Elise Bertin le reconnaît : «on présente bien sur, toujours la bouteille à mon mari, qui me confie tout de suite après le soin de déguster». Les préjugés ont la vie dure !
Elise Bertin le reconnaît : «si je n’avais pas eu une famille épicurienne aimant le bien manger et les bons vins, je n’aurais peut-être jamais eu la chance, sans cette éducation, d’exercer mon métier aujourd’hui». Native de Metz, la jeune femme, à l’issue de son Bac, a suivi un IUT en agroalimentaire, avant de réussir à intégrer la Fac d’œnologie de Reims. Un univers majoritairement masculin là aussi, puisqu’elles n’étaient que cinq sur la vingtaine d’étudiants composant la promotion. S’en sont suivis plusieurs postes en CDD au sein de maisons champenoises, avant un congé sabbatique pour élever ses deux enfants : «mon mari a eu la bonne idée de trouver un travail dans une région viticole et c’est comme cela que je me suis retrouvée à Joigny». Bien lui en a pris, puisqu’elle a été embauchée en qualité d’œnologue au Domaine de la Croix Saint-Jacques, aux vendanges 2015. Un Domaine fondé par le restaurateur Michel Lorrain en 1982, à l’origine de la renaissance du vignoble jovinien, racheté depuis en 2010, par Manuel Janisson, vigneron et négociant champenois reconnu. Aujourd’hui, à la tête de 12 ha de vignobles plantés essentiellement en Pinot Noir et Chardonnay.
Un palais plus fin
Elise Bertin exerce depuis, toutes les facettes du métier : de l’élaboration des vins à la taille, en passant par les travaux en vert et le relationnel client. Mais les préjugés sont tenaces, comme elle a pu le constater lors du Forum des Métiers au féminin en janvier dernier à Appoigny, où elle accompagnait France Lahutte de la FDSEA de l’Yonne, pour y présenter les métiers de la viticulture : «très peu de contacts et très peu de jeunes intéressées. Les papas étaient plus enthousiastes ! (rires)». Lorsque l’on interroge son employeur sur les motivations l’ayant conduit à embaucher une femme à ce poste, la réponse est sans appel : «ce n’est pas pour une question de parité, mais bien pour sa qualité intrinsèque. Elise avait déjà un lien avec la Champagne pour y avoir effectué un stage et exercé et elle est une vraie valeur ajoutée pour le Domaine, avec des compétences élargies, puisqu’elle accompagne mon chef de vignoble dans les vignes». Manuel Janisson reconnaissant une qualité supplémentaire aux femmes exerçant ce métier : «elles ont en général un palais plus fin, avec une touche que nous les hommes n’avons pas et on a besoin de ce complément». Quand on demande son avis à Elise Bertin sur le «vin des roses», l’un des vins du Domaine, dont l’assemblage dit-on, remonterait à Louis XIV, la réponse fuse, technique et professionnelle : «au nez, apparait déjà le sauvignon, caractéristique, très ouvert, très fruité, avant qu’en bouche ne suive le pinot gris qui amène plusd’opulence, plus sur le sucre, les autres cépages un peu plus tardifs en maturité, avec un peu plus d’acidité mais le tout donnant un mélange d’arômes assez atypiques, seul vin gris élaboré de la sorte». Aux vendanges prochaines, la jeune femme élaborera pour la première fois des crémants «faits maison», mais pas plus impressionnée que cela par le challenge ! Interrogée pour savoir à qui le sommelier fait gouter le vin lors d’un repas au restaurant avec son conjoint, Elise Bertin le reconnaît : «on présente bien sur, toujours la bouteille à mon mari, qui me confie tout de suite après le soin de déguster». Les préjugés ont la vie dure !