Limitation à 80 km/h
Qu’en pensent les agriculteurs ?
La vitesse sera limitée à 80 km/h sur les routes secondaires à partir du 1er juillet. Des agriculteurs côte-d’oriens donnent leur avis.

Le Premier ministre Édouard Philippe a raison : il faut sauver des vies. Mais sa mesure est-elle pertinente ? Visiblement non, si l’on en croit certaines études, certains retours d’expérience, l’avis de la population et celui de dix agriculteurs côte-d’oriens qui ont accepté de faire part leur position. Aucun d’entre eux ne se dit favorable à un tel changement. Pour Thibaut Riotte, de Chamesson, il s’agit d’une mesure « uniquement à but lucratif » : « Dans le Châtillonnais, nous avons la D980 et la D971, deux anciennes routes nationales, ce sont deux routes droites. C’est une vraie connerie de les limiter à 80 km/h. Je ne dis pas que certaines routes ne le méritent pas, mais vraiment pas celles-ci ». Hubert Coucheney, de Planay, estime cette restriction va impliquer « du temps perdu » : « Nous n’avions pas besoin de ça, je pense à ceux qui, comme moi, habitent loin de tout. Ce sera notamment du temps supplémentaire pour aller à Dijon ». Pour Pascal Cornet, de Gomméville, cette nouvelle réglementation va augmenter le temps passé sur les routes et engendrer de l’ennui : « Et en plus, la surveillance systématique du compteur de vitesse ne sera pas bénéfique à l’attention de la personne qui conduit. Cette mesure semble en total désaccord avec ses objectifs fixés ». Selon Matthieu Faivre, de Montmain, « cette limitation à 80 km/h ne servira à rien vis-à-vis de la sécurité routière. Aucune étude n’indique une diminution du nombre d’accidents avec une telle vitesse, ce serait même l’inverse. Cette limitation n’est que financière, son unique objectif est de renflouer les caisses de l’État avec l’augmentation des PV qui en découlera ».
« Illogique et ridicule »
Mickaël Pacaut-Mimeur de Voudenay, considère « illogique » cette réforme : « Ils parlent d’augmenter la vitesse des tracteurs à 50 km/h et veulent baisser, dans le même temps, la limitation des véhicules à 80 km/h. Je ne comprends pas où ils veulent en venir ! ». Franck Debeaupuis, de Montberthault, est également contre l’abaissement à 80 km/h : «Ce sera une contrainte certaine pour ceux qui vivent dans les territoires ruraux. Ce dispositif ne baissera pas le nombre d’accidents. Il faudrait mieux investir dans les infrastructures routières pour baisser le nombre de morts sur les routes, comme le font les pays nordiques». Florian Renon, de Lacour-d’Arcenay, juge «ridicule» ce projet de loi : «Nous allons passer plus de temps à regarder le paysage que la route ! Les conducteurs seront encore moins vigilants et cela va à l’inverse de l’objectif visé». Pour Cyril Pautet, de Rouvres-en-Plaine, il s’agit d’une mesure «à nouveau contre-productive» : «Dans tous les pays voisins, la limitation de vitesse est augmentée et le nombre d’accidents diminue. En France, on cherche encore à nous brider et à nous ponctionner un peu plus notre argent au quotidien». Cédric Bazin, de la Rochepot, ne croit pas non plus en une baisse du nombre des accidents : «Le seul impact sera le remplissage des caisses de l’État via les contrôles radars». Matthias Colson, de Frénois, privilégierait quant à lui le cas par cas et n’abaisserait la vitesse que pour des zones vraiment dangereuses.
« Illogique et ridicule »
Mickaël Pacaut-Mimeur de Voudenay, considère « illogique » cette réforme : « Ils parlent d’augmenter la vitesse des tracteurs à 50 km/h et veulent baisser, dans le même temps, la limitation des véhicules à 80 km/h. Je ne comprends pas où ils veulent en venir ! ». Franck Debeaupuis, de Montberthault, est également contre l’abaissement à 80 km/h : «Ce sera une contrainte certaine pour ceux qui vivent dans les territoires ruraux. Ce dispositif ne baissera pas le nombre d’accidents. Il faudrait mieux investir dans les infrastructures routières pour baisser le nombre de morts sur les routes, comme le font les pays nordiques». Florian Renon, de Lacour-d’Arcenay, juge «ridicule» ce projet de loi : «Nous allons passer plus de temps à regarder le paysage que la route ! Les conducteurs seront encore moins vigilants et cela va à l’inverse de l’objectif visé». Pour Cyril Pautet, de Rouvres-en-Plaine, il s’agit d’une mesure «à nouveau contre-productive» : «Dans tous les pays voisins, la limitation de vitesse est augmentée et le nombre d’accidents diminue. En France, on cherche encore à nous brider et à nous ponctionner un peu plus notre argent au quotidien». Cédric Bazin, de la Rochepot, ne croit pas non plus en une baisse du nombre des accidents : «Le seul impact sera le remplissage des caisses de l’État via les contrôles radars». Matthias Colson, de Frénois, privilégierait quant à lui le cas par cas et n’abaisserait la vitesse que pour des zones vraiment dangereuses.
Coup de frein certainement
Clément Babouillard, jeune agriculteur à Ampilly-lès-Bordes, avait déjà alerté il y a plusieurs mois la députée Yolaine de Courson sur ce projet qui serait «un coup de frein supplémentaire» pour le territoire : «Nous avons beaucoup de lignes droites dans le Châtillonnais, sur lesquelles il n’y a déjà pas grand monde et sur lesquelles la vitesse de 90 km/h est déjà difficile à tenir. Ce n’est pas avec ce genre de mesures que nous attirerons du monde, c’est certain».