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Brasserie de Vézelay

Proximité et développement durable

Trois médailles de plus au Concours Général Agricole 2018 pour la Brasserie de Vézelay, en passe de construire une extension de son bâtiment actuel pour y loger toute l’activité logistique, ancrant un peu plus l’entreprise dans le territoire.
Par Dominique Bernerd
Proximité et développement durable
Des bâtiments aujourd’hui trop petits, en passe d’être agrandis.
Le Concours Général Agricole réussit bien à Marc Neyret et son équipe, qui viennent de remporter trois nouvelles récompenses d’argent et de bronze, portant le compteur à 12 médailles. Presqu’aussi bien que nos tricolores à Pyeongchang ! Créée en 2012, la Brasserie de Vézelay n’a eu de cesse depuis, de multiplier chaque année les précieux logos à feuille de chêne. Une constance dans le temps, plébiscitée par les consommateurs avertis, avec à la clé, une progression des ventes sans précédent et pour objectif de passer la production à 7 000 hl dès cette année, contre 5 000 hl en 2017. De nouveaux tanks de fermentation et une chaine d’embouteillage plus performante ont été installés à cet effet, facilitant d’autant le travail des salariés.

Du houblon bio icaunais
En 2014, la vocation environnementale de l’entreprise lui a valu de remporter le Trophée du Développement Durable. Une politique que Marc Neyret, son fondateur et dirigeant, a toujours privilégié. À commencer par la fabrication des bières, brassées dans le respect du «Reinheitsgebot», décret sur la pureté de la bière édicté en Bavière en 1516, qui n’autorise pour seuls ingrédients que de l’eau, du malt et du houblon. Plus récemment, la brasserie a obtenu d’Écocert Environnement, le label «Entrepreneurs + engagés» récompensant la prise en compte dans ses activités d’un ensemble d’enjeux environnementaux, sociaux ou éthiques dans le cadre de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) : utilisation de l’eau de source du Morvan alimentant le village, prise en charge des eaux usées par le biais d’une station de traitement interne, formation d’apprentis, transmission des connaissances et du savoir faire…

Parmi les autres démarches engagées, la mise en place avec la coopérative Cocebi, d’un contrat trisannuel de fourniture d’orge bio : «de 120 tonnes cette année, on va passer à 180 tonnes et on parle déjà de 60 tonnes supplémentaires d’ici 3 ans. Nous réfléchissons aussi à nous fournir auprès d’eux en blé. Après, on fait tout transformer à Pithiviers, chez Soufflet». Un choix de la proximité qui se poursuit avec en projet, la fourniture de houblon bio par des agriculteurs locaux : «l’un est installé à Saint-Père, le second dans le Sénonais et le troisième dans l’Auxerrois. Le but étant de s’engager avec eux sur des volumes, en collaborant pour des échanges techniques et qualifier les houblons produits». Avec en ligne de mire de réaliser un premier brassin issu des récoltes dès l’an prochain.

Agrandissement des bâtiments actuels
La progression de l’activité a fait qu’aujourd’hui la Brasserie de Vézelay est à l’étroit dans ses murs. Après rachat d’une partie du terrain jouxtant les bâtiments actuels, une extension va prochainement voir le jour, afin d’abriter l’activité logistique de l’entreprise, gagnant dans le même temps un espace supplémentaire pour rajouter des fermenteurs et augmenter encore la capacité de production. Lancement des travaux avant l’été, pour une ouverture début 2019 et un montant d’investissement de 650000 €, «deux fois moins cher, pour la même superficie, que les bâtiments d’origine que nous allons racheter d’ici quelques semaines», ironise Marc Neyret, échaudé par le litige l’ayant opposé à son bailleur, la Société d’Économie Mixte Yonne
Équipement.
Il était une fois une petite bière, qui monte, qui monte, qui monte… Qui sait, la renommée aidant, peut-être qu’un jour le touriste égaré s’entendra t-il répondre : «la Basilique de Vézelay ? Vous ne pouvez pas vous tromper, c’est là haut sur la colline. Vous savez, celle qui fait face à la Brasserie !»