Plantations de douglas
Privilégier une gestion durable des peuplements
Dans les trente années à venir, les surfaces de Douglas en Morvan arriveront à maturité. La production annuelle de bois pourrait atteindre 1,5 millions de mètres cubes. De quoi aiguiser les appétits. Mais plutôt que de céder à la tentation de coupes rases, mieux vaut privilégier une récolte progressive, favorisant la régénération naturelle des essences. Explications.
Le 7 juillet dernier, le centre régional de la propriété forestière de Bourgogne conviait la presse à une après-midi consacrée à la gestion durable du douglas dans le Morvan. Objectif avoué, combler le déficit de communication dont souffrent les propriétaires forestiers, mais aussi rétablir l'image de la conduite des plantations de douglas, souvent mal considérée par le public. C'est dans les années 70 qu'on s'est mis à planter massivement des douglas dans le Morvan, le Beaujolais et le plateau autunois. En Bourgogne, en l'espace de quelques années seulement, il a été planté en monoculture sur 64.000 ha. Très productifs (une croissance de 15 m3/ha/an contre 5 pour le chêne), ces douglas vont arriver à maturité dans les 20 à 30 années à venir. Ils représentent une ressource de plus de 14 millions de mètres cubes sur pied.
[INTER]Un gisement alléchant...[inter]
Autant dire que la récolte de ce gisement soulève de nombreux enjeux, tant pour les propriétaires forestiers que pour le tissu économique local ou pour l'environnement. Jusqu'alors, les plantations de douglas produisaient du bois d'éclaircie de faible diamètre (20 à 35 cm). Cette ressource a suscité l'implantation de scieries spécialisées dans ce type de bois. Avant la crise, certains acheteurs incitaient les propriétaires à réaliser des coupes rases dans le but de fournir des douglas de faible diamètre (30 à 40 cm) à ces scieries. Aujourd'hui, les forêts de douglas approchant de la maturité aiguisent les appétits ! Plusieurs projets de scieries industrielles à gros volume voient le jour.
[INTER]Gare aux coupes rases ![inter]
Les propriétaires forestiers vont devoir veiller à la pérennité de la ressource. En dépit de la manne financière qu'elle peut représenter sur le coup, une coupe rase générale entre 35 et 55 cm de diamètre - pratique la plus répandue à ce jour - implique de substantiels frais de replantation pour les propriétaires. A terme, le tarissement simultané de la ressource à l'échelle du massif entraînerait un effondrement de l'activité économique liée au bois (emploi forestier, scieries...). Avec des impacts agronomiques et environnementaux importants : appauvrissement du sol, effets sur la biodiversité et les paysages, problèmes liés au débardage et au transport des bois, sans compter la mauvaise image que génère ce mode d'exploitation auprès des amoureux de la nature.
[INTER]Alternative : privilégier la régénération naturelle[inter]
Conscient de tous ces enjeux, le CRPF a souhaité prendre les devants en sensibilisant les propriétaires à des techniques de sylviculture alternatives. Il préconise, là où la situation le permet, une évolution vers un mode de conduite où les peuplements adultes sont récoltés de façon progressive. L'intérêt de cette technique est de permettre une régénération naturelle des essences. Ce mode d'ensemencement favorise le mélange entre les résineux et les feuillus et aboutit à un meilleur étagement des peuplements (présence de sujets de tous âges). D'un point de vue agronomique, le mélange des essences convient mieux aux sols forestiers et permet de limiter les risques sanitaires. Une forêt plus étagée résiste mieux à la sécheresse et se reconstitue plus facilement après une tempête. Enfin, ce mode de sylviculture permet de produire des gros bois de qualité, mieux valorisés. En 2008, les gros douglas (70 cm de diamètre et plus) étaient payés 80 € le mètre cube, tandis que les arbres de 30 à 40 cm de diamètre se négociaient 50 €/m3.
[INTER]Informer les propriétaires[inter]
Pour aider et éclairer les propriétaires dans leurs choix sylvicoles, le CRPF mène un certain nombre d'actions sur le terrain, en relation avec la DRAAF, le Conseil régional, les Conseils généraux et le parc naturel régional du Morvan. Une fiche sur la régénération naturelle du douglas est actuellement diffusée dans le Morvan. Une plaquette sur « le diamètre d'exploitabilité du douglas » est en préparation. Le CRPF promeut également le « Contrat forêt », dispositif mis en place avec la Région et le Parc naturel régional à destination des propriétaires forestiers. En signant ce contrat avec le parc, par lequel il prend un certain nombre d'engagements de gestion durable, le propriétaire a accès à des aides du Conseil régional. Ce dispositif encourage notamment le recours à la régénération naturelle et à « l'irrégularisation » des peuplements. Dans le même ordre d'idée, le CRPF projette de mettre en place, avec les collectivités territoriales, un programme de développement des traitements irréguliers résineux et des mélanges feuillus - résineux.
[INTER]Un gisement alléchant...[inter]
Autant dire que la récolte de ce gisement soulève de nombreux enjeux, tant pour les propriétaires forestiers que pour le tissu économique local ou pour l'environnement. Jusqu'alors, les plantations de douglas produisaient du bois d'éclaircie de faible diamètre (20 à 35 cm). Cette ressource a suscité l'implantation de scieries spécialisées dans ce type de bois. Avant la crise, certains acheteurs incitaient les propriétaires à réaliser des coupes rases dans le but de fournir des douglas de faible diamètre (30 à 40 cm) à ces scieries. Aujourd'hui, les forêts de douglas approchant de la maturité aiguisent les appétits ! Plusieurs projets de scieries industrielles à gros volume voient le jour.
[INTER]Gare aux coupes rases ![inter]
Les propriétaires forestiers vont devoir veiller à la pérennité de la ressource. En dépit de la manne financière qu'elle peut représenter sur le coup, une coupe rase générale entre 35 et 55 cm de diamètre - pratique la plus répandue à ce jour - implique de substantiels frais de replantation pour les propriétaires. A terme, le tarissement simultané de la ressource à l'échelle du massif entraînerait un effondrement de l'activité économique liée au bois (emploi forestier, scieries...). Avec des impacts agronomiques et environnementaux importants : appauvrissement du sol, effets sur la biodiversité et les paysages, problèmes liés au débardage et au transport des bois, sans compter la mauvaise image que génère ce mode d'exploitation auprès des amoureux de la nature.
[INTER]Alternative : privilégier la régénération naturelle[inter]
Conscient de tous ces enjeux, le CRPF a souhaité prendre les devants en sensibilisant les propriétaires à des techniques de sylviculture alternatives. Il préconise, là où la situation le permet, une évolution vers un mode de conduite où les peuplements adultes sont récoltés de façon progressive. L'intérêt de cette technique est de permettre une régénération naturelle des essences. Ce mode d'ensemencement favorise le mélange entre les résineux et les feuillus et aboutit à un meilleur étagement des peuplements (présence de sujets de tous âges). D'un point de vue agronomique, le mélange des essences convient mieux aux sols forestiers et permet de limiter les risques sanitaires. Une forêt plus étagée résiste mieux à la sécheresse et se reconstitue plus facilement après une tempête. Enfin, ce mode de sylviculture permet de produire des gros bois de qualité, mieux valorisés. En 2008, les gros douglas (70 cm de diamètre et plus) étaient payés 80 € le mètre cube, tandis que les arbres de 30 à 40 cm de diamètre se négociaient 50 €/m3.
[INTER]Informer les propriétaires[inter]
Pour aider et éclairer les propriétaires dans leurs choix sylvicoles, le CRPF mène un certain nombre d'actions sur le terrain, en relation avec la DRAAF, le Conseil régional, les Conseils généraux et le parc naturel régional du Morvan. Une fiche sur la régénération naturelle du douglas est actuellement diffusée dans le Morvan. Une plaquette sur « le diamètre d'exploitabilité du douglas » est en préparation. Le CRPF promeut également le « Contrat forêt », dispositif mis en place avec la Région et le Parc naturel régional à destination des propriétaires forestiers. En signant ce contrat avec le parc, par lequel il prend un certain nombre d'engagements de gestion durable, le propriétaire a accès à des aides du Conseil régional. Ce dispositif encourage notamment le recours à la régénération naturelle et à « l'irrégularisation » des peuplements. Dans le même ordre d'idée, le CRPF projette de mettre en place, avec les collectivités territoriales, un programme de développement des traitements irréguliers résineux et des mélanges feuillus - résineux.