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GIE Charolais évaluation

Prêts pour le 10 février

La vente aux enchères de Créancey approche à grands pas. Les membres du GIE ont peaufiné les derniers détails de l’organisation la semaine dernière lors de leur assemblée générale.
Par Aurélien Genest
Prêts pour le 10 février
La réunion était suivie d’une présentation sur le génotypage.
Le ring, c’est pour bientôt. Les quarante veaux de la station d’évaluation de Créancey sont prêts pour la vente aux enchères du 10 février. La mise à prix sera de 2 500 euros comme les précédentes années. Les enchères évolueront par tranches de 20 euros, comme d’accoutumée, à l’aide d’un boîtier électronique. Le président du GIE Jean-Pierre Godot annonce un ensemble de veaux très homogène qui facilitera le choix des acheteurs : «typés viande, élevage ou vêlages faciles, il y en a pour tous les objectifs. Avec la belle homogénéité de ce millésime, les acheteurs ne devraient pas se ruer sur les mêmes animaux comme ce fut le cas ces dernières années». La grande nouveauté de 2017 concerne le génotypage. «La quasi-totalité des bovins ont été génotypés cette année. Les résultats obtenus seront mentionnés le jour de la vente aux enchères. Les techniciens Bovins Croissance seront présents pour répondre aux questions des éleveurs, notamment celles sur les génotypages» informe Jean-Pierre Godot.

Un peu de biologie
Les grandes lignes du génotypage ont été expliquées lors de cette journée. Des marqueurs moléculaires obtenus par divers prélèvements (sang, peau, cartilage…) permettent d’évaluer le potentiel de chaque animal. Grâce au génotypage, il est donc possible de prédire la valeur génétique d’un bovin dès sa naissance en comparant son génotype à ceux d’une population de référence. Des équations «de prédictions» sont alors établies pour permettre une sélection précoce. L’exposé proposé ce 18 janvier apprenait que la fiabilité de ces résultats reposait sur l’effectif de la population de référence : «Plus celui-ci sera important et plus le Coefficient de détermination (CD) sera élevé et plus l’estimation de la valeur génétique sera précise» soulignait le technicien Matthieu Javelle.

«Un complément d’informations»
«Une station est un outil d’évaluation et de diffusion de reproducteurs mais aussi un endroit où l’on forme des éleveurs» rappelle Jean-Pierre Godot, «notre station se doit de s’approprier cette technique qui représente aujourd’hui un complément d’informations. Les effectifs de référence n’étant pas encore élevés dans notre race, il est indispensable que cette nouvelle information soit accompagnée de son CD pour que l’éleveur puisse sélectionner en connaissance de cause les animaux sur ces critères. La génomique Gembal est la seule technique reconnue par tous les membres de l’Organisme de Sélection Charolaise. Cet outil racial dont les normes de diffusion ont été validées par les acteurs de la race, assure des index techniques génomiques équitables pour tous les éleveurs charolais permettant une comparaison en toute transparence». Le président affiche sa confiance quant aux années futures : «toutes les stations de France ont franchi le pas. Du génotypage, il s’en fait aussi à côté. Plus les années passeront, et plus nous gagnerons en fiabilité». Le génotypage représente donc la mesure d’un animal à un instant t avec un CD qui dépend du volume de la population de référence. L’oeil de l’éleveur, la morphologie, les performances brutes transmises avec les index restent capitales, d’autant que le génotypage n’apprend pas encore si le potentiel génétique sera exprimé et transmis.

Lors de cette réunion, Jean-Pierre Godot a une nouvelle fois salué le travail collectif  permettant le bon fonctionnement de la station: l’implication des éleveurs, leur renouvellement avec l’arrivée régulière de jeunes passionnés de la génétique, le travail du personnel et le soutien des différents sponsors et partenaires de l’évènement.

Génotypage «Un outil d’avenir»

Matthieu Javelle, technicien à Bovins Croissance, a présenté les différentes caractéristiques du génotypage: «Cette nouvelle technique ne demande qu’à être exploitée et à évoluer. Nous avons besoin de génotyper un maximum d’animaux pour fiabiliser les données. Quoiqu’il arrive, il faudra continuer à faire le lien avec les performances en ferme : le contrôle de performances ne va pas s’arrêter demain, contrairement à ce que j’ai pu entendre à plusieurs reprises sur le terrain». Les intérêts du génotypage «ne manquent pas» selon le technicien, surtout dans les années à venir : «nous pourrons détecter des maladies génétiques, travailler sur la résistance aux maladies, la rusticité, la qualité du colostrum... On peut tout imaginer, les perspectives sont vraiment nombreuses».