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Calamité sécheresse

Premières visites sur le terrain

Le bouclage du dossier calamité impose de collecter au plus vite le maximum d'€™informations permettant d'€™établir le niveau des pertes en fourrages et cultures fourragères sur les élevages du département. Premier état des lieux dans le Châtillonnais et dans l'€™Auxois.
Par AMK
Premières visites sur le terrain
A Poiseul la Ville , seulement 11 bottes récoltées sur 5 ha il y a trois semaines et la repousse est quasi inexistante!
Parce que [I]«le dossier calamité est actuellement le meilleur moyen de ramener de l'€™argent dans les élevages sinistrés par la sécheresse»[i] il faut se dépêcher d'€™alimenter ce dossier en collectant un maximum de données sur le terrain. La feuille de route dressée lors du dernier bureau de la Chambre d'€™agriculture imposait donc la réactivité. C'€™est ainsi que des élus et des techniciens de la Chambre d'€™agriculture, des membres de la FDSEA et un représentant de la DDT, Hugues Sory, se sont rendus le 7 juin dernier dans un élevage laitier et un élevage allaitant, afin de collecter les premières données concernant les récoltes de fourrages. La procédure calamité impose un timing serré en fonction de la date butoir de dépôt du dossier : le 24 juin. Sans attendre, les visites ont donc commencé sur une exploitation laitières du Châtillonnais, à Poiseul-la-Ville au Gaec du Paradis, chez Régis et Max Seguin et sur une exploitation d'€™élevage allaitant, chez Jean-François et Arnaud Parfait, à Vievy, près d'€™Arnay-le-Duc. Les contextes pédo-climatiques sont différents, mais les spécificités des élevages et leurs contraintes propres amènent le même constat d'€™urgence par rapport à un déficit en fourrages important compte-tenu des besoins des animaux.

[INTER]Des rendements en chute libre[inter]
A Poiseul-la-Ville, au Gaec du Paradis, la première coupe accuse une perte de 40% à 50% en moyenne, avec des variations de 20 à 80%. Et trois semaines après la fauche, la repousse est dérisoire. La récolte de foin n'€™était pas encore faite, mais les rendements s'€™annoncent faibles et l'€™état des prairies permanentes, essentielles pour répondre aux exigences du cahier des charges de l'€™AOC à‰poisses, inquiète. Compte-tenu des contraintes, la sécheresse complique singulièrement la conduite alimentaire du troupeau. Les besoins des laitières sont conséquents et les disponibilités nettement insuffisantes pour passer l'€™été et l'€™hiver. Côté paille, le Gaec, comme beaucoup de fermes d'€™élevage de la zone fonctionne en échange paille/fumier et a su anticiper au bon moment.

[INTER]70 à 80% de pertes[inter]
A Viévy, Jean-François et Arnaud Parfait ont également de quoi s'€™inquiéter, la récolte des fourrages accuse une perte de 70 à 80% par rapport à une année normale. Et les 80 vaches allaitantes doivent déjà être affouragées au pré. Jusqu'€™à quand pourront-ils tenir ainsi ? Cette question essentielle taraude les deux éleveurs. Vu les conditions extrêmes de sécheresse, la priorité a été à la recherche de paille, quant au maÏs, la récolte ne dépassera vraisemblablement pas la barre des 50% par rapport à l'€™habitude.
Le dossier et tous les éléments chiffrés devront être sur le bureau du ministre le 24 juin, une raison supplémentaire selon Hugues Sory [I]«d'€™accélérer le mouvement, d'€™autant que l'€™ensemble du territoire français est concerné par la sécheresse et que de nombreux départements vont s'€™inscrire aussi dans la procédure calamité»[i]. La concurrence sera donc rude pour être parmi les premiers à pouvoir prétendre à la première vague d'€™indemnisations.