Ynovae
Première AG pour la nouvelle coopérative
Née il y a tout juste un an, de la fusion des entités Capserval et Cerepy, la coopérative Ynovae a tenu sa première assemblée générale ordinaire le 8 décembre dernier à Joigny.
C’est le 25 novembre 2016 que la coopérative Ynovae a vu le jour. L’aboutissement de longs mois de rapprochement entre Capserval et Cerepy, deux coopératives complémentaires sur le territoire, dont l’objectif était de mutualiser outils et compétences, pour une meilleure valorisation des productions de leurs adhérents. Un an après : l’heure d’un premier bilan, pour la toute jeune entité, à l’issue d’une campagne 2016/2017 marquée par des moissons sans précédent, dont les conséquences continuent de peser sur les exploitations. On a connu mieux comme cadeau de baptême !
Dans son intervention, le directeur d’Ynovae, Jean-Luc Billard, est revenu sur les ambitions de la nouvelle structure : «être une alternative aux grands groupes, qu’ils soient privés ou coopératifs, avec, point important, l’adhérent au cœur de sa stratégie et la volonté de s’affirmer, sans avoir vocation à se tourner vers l’aval. Nous voulons juste être un fournisseur reconnu de nos clients. Un challenge difficile car à partir du moment où l’on n’a pas l’usine qui transforme, il faut que l’on soit meilleur que les autres». Se tournant pour cela, vers des consommateurs en recherche de produits de qualité et hauts de gamme, pour une meilleure valeur ajoutée. Autres mots clés dans les gènes d’Ynovae, la proximité et le territoire : «même si l’on est à l’époque du digital, la poignée de main dans la cour de l’exploitation a de l’importance et on a assis une partie de notre stratégie de la coopérative sur cette proximité de territoire».
Un plan d’économies efficace
«J’ose espérer que je ne reverrai jamais un chiffre pareil !» La collecte 2016 a pesé lourd sur les comptes des coopératives céréalières et Ynovae n’a pas échappé à la règle, comme l’a rappelé Jean-Luc Billard : «une année noire, qui aura abouti à une collecte de 257 000 tonnes, en retrait de 37% par rapport aux 409 000 tonnes produites par les deux coopératives sur l’exercice précédent». La collecte bio n'aura pas été épargnée non plus, avec un total de 645 tonnes (dont 275 t de blé), au lieu des 1 000 tonnes attendues. Des chiffres susceptibles de mettre à mal les comptes de l’entreprise, d’où le plan drastique de 2 millions € d’économies mis en place dès la fin de la moisson, par la direction et le Conseil d’administration. Avec la mise en place de plusieurs leviers, comme : l’optimisation des coûts de transport, la réduction du budget entretien, le blocage des salaires, le non renouvellement des départs en retraite ou encore, la reprise de tous les points de charges : «pas l’idéal lorsque l’on est dans un processus de fusion générant des charges supplémentaires». Pour un résultat final de 2,061 M€ d’économies réalisées. Sur l’exercice, le chiffre d’affaires céréales de la nouvelle coopérative est en retrait de 34%, à un peu plus de 46 millions €, pour 220 000 tonnes commercialisées (contre 70 M€ et 341 000 tonnes en 2015). Baisse également de 11% de l’activité appro, à un peu plus de 27 M€. Pour un résultat net à la clôture de l’exercice, de - 784 K€, contre + 1 043 K€ l’année précédente. Un résultat à temporiser toutefois, compte tenu des 825 K€ reversés à ses adhérents par la coopérative sous forme de compléments de prix, pour soutenir leurs trésoreries.
«L’envie d’avoir envie…»
Changement de stratégie pour Ynovae, qui a décidé de quitter l’Union de coopératives Cerevia, au terme de leur engagement quinquennal. Un choix dicté par les conséquences d’une concurrence de plus en plus marquée des pays de la mer Noire, sur l’axe méditerranéen et la volonté de réorienter la commercialisation plus au nord, explique le président de la coopérative, Laurent Poncet : «nous avons fait le constat que nos débouchés sont essentiellement orientés vers le nord de la communauté, mais également en direction de nos partenaires privilégiés de la Grande Couronne parisienne et avons souhaité reprendre la maîtrise de cette relation avec eux, au travers de notre union SeineYonne». Créée en février 2008 par les coopératives 110 Bourgogne et Capserval, l’Union de coopératives SeineYonne a vu son rayon d’action s’accroitre après la naissance d’Ynovae, renforçant notamment sa présence dans le nord de la Bourgogne. Un schéma de développement économique appelé à se modifier, selon Laurent Poncet : «notre Union SeineYonne a vocation à s’ouvrir encore à d’autres coopératives voisines, avec lesquelles nous avons des intérêts communs… Il est nécessaire de construire des ponts entre nous, pour préserver l’idée d’un modèle coopératif, proche de ses adhérents et au service de l’agriculture de notre région».
Dans son intervention, le président d’Ynovae a fait part également, de son «sentiment d’exaspération» au regard de certains sujets d’actualité, au premier rang desquels les récentes mesures préconisées sur l’utilisation du glyphosate : «l’UE vote sa prolongation pour 5 ans, alors que dans le même temps, le président Macron en réclame l’interdiction dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans. Fonctionnement identique partout ? Europe 5, France 3, cherchez l’erreur ! Je pose la question : a-t-on décidé de sacrifier l’agriculture française au bénéfice de je ne sais quel autre secteur d’activité ?»
Lorsqu’il était encore président de Cerepy, Laurent Poncet avait coutume de ponctuer son intervention à l’assemblée générale par une citation. Il n’a pas dérogé à la tradition, mettant cette année, la philosophie grecque à l’honneur au travers de cette phrase que l’on prête à Aristote : «Etre heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie simplement que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections». Avec pour coller à l’actualité ces derniers mots : «que l’on nous donne l’envie d’avoir envie». Une conclusion très Rock’n’roll attitude !
Dans son intervention, le directeur d’Ynovae, Jean-Luc Billard, est revenu sur les ambitions de la nouvelle structure : «être une alternative aux grands groupes, qu’ils soient privés ou coopératifs, avec, point important, l’adhérent au cœur de sa stratégie et la volonté de s’affirmer, sans avoir vocation à se tourner vers l’aval. Nous voulons juste être un fournisseur reconnu de nos clients. Un challenge difficile car à partir du moment où l’on n’a pas l’usine qui transforme, il faut que l’on soit meilleur que les autres». Se tournant pour cela, vers des consommateurs en recherche de produits de qualité et hauts de gamme, pour une meilleure valeur ajoutée. Autres mots clés dans les gènes d’Ynovae, la proximité et le territoire : «même si l’on est à l’époque du digital, la poignée de main dans la cour de l’exploitation a de l’importance et on a assis une partie de notre stratégie de la coopérative sur cette proximité de territoire».
Un plan d’économies efficace
«J’ose espérer que je ne reverrai jamais un chiffre pareil !» La collecte 2016 a pesé lourd sur les comptes des coopératives céréalières et Ynovae n’a pas échappé à la règle, comme l’a rappelé Jean-Luc Billard : «une année noire, qui aura abouti à une collecte de 257 000 tonnes, en retrait de 37% par rapport aux 409 000 tonnes produites par les deux coopératives sur l’exercice précédent». La collecte bio n'aura pas été épargnée non plus, avec un total de 645 tonnes (dont 275 t de blé), au lieu des 1 000 tonnes attendues. Des chiffres susceptibles de mettre à mal les comptes de l’entreprise, d’où le plan drastique de 2 millions € d’économies mis en place dès la fin de la moisson, par la direction et le Conseil d’administration. Avec la mise en place de plusieurs leviers, comme : l’optimisation des coûts de transport, la réduction du budget entretien, le blocage des salaires, le non renouvellement des départs en retraite ou encore, la reprise de tous les points de charges : «pas l’idéal lorsque l’on est dans un processus de fusion générant des charges supplémentaires». Pour un résultat final de 2,061 M€ d’économies réalisées. Sur l’exercice, le chiffre d’affaires céréales de la nouvelle coopérative est en retrait de 34%, à un peu plus de 46 millions €, pour 220 000 tonnes commercialisées (contre 70 M€ et 341 000 tonnes en 2015). Baisse également de 11% de l’activité appro, à un peu plus de 27 M€. Pour un résultat net à la clôture de l’exercice, de - 784 K€, contre + 1 043 K€ l’année précédente. Un résultat à temporiser toutefois, compte tenu des 825 K€ reversés à ses adhérents par la coopérative sous forme de compléments de prix, pour soutenir leurs trésoreries.
«L’envie d’avoir envie…»
Changement de stratégie pour Ynovae, qui a décidé de quitter l’Union de coopératives Cerevia, au terme de leur engagement quinquennal. Un choix dicté par les conséquences d’une concurrence de plus en plus marquée des pays de la mer Noire, sur l’axe méditerranéen et la volonté de réorienter la commercialisation plus au nord, explique le président de la coopérative, Laurent Poncet : «nous avons fait le constat que nos débouchés sont essentiellement orientés vers le nord de la communauté, mais également en direction de nos partenaires privilégiés de la Grande Couronne parisienne et avons souhaité reprendre la maîtrise de cette relation avec eux, au travers de notre union SeineYonne». Créée en février 2008 par les coopératives 110 Bourgogne et Capserval, l’Union de coopératives SeineYonne a vu son rayon d’action s’accroitre après la naissance d’Ynovae, renforçant notamment sa présence dans le nord de la Bourgogne. Un schéma de développement économique appelé à se modifier, selon Laurent Poncet : «notre Union SeineYonne a vocation à s’ouvrir encore à d’autres coopératives voisines, avec lesquelles nous avons des intérêts communs… Il est nécessaire de construire des ponts entre nous, pour préserver l’idée d’un modèle coopératif, proche de ses adhérents et au service de l’agriculture de notre région».
Dans son intervention, le président d’Ynovae a fait part également, de son «sentiment d’exaspération» au regard de certains sujets d’actualité, au premier rang desquels les récentes mesures préconisées sur l’utilisation du glyphosate : «l’UE vote sa prolongation pour 5 ans, alors que dans le même temps, le président Macron en réclame l’interdiction dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans. Fonctionnement identique partout ? Europe 5, France 3, cherchez l’erreur ! Je pose la question : a-t-on décidé de sacrifier l’agriculture française au bénéfice de je ne sais quel autre secteur d’activité ?»
Lorsqu’il était encore président de Cerepy, Laurent Poncet avait coutume de ponctuer son intervention à l’assemblée générale par une citation. Il n’a pas dérogé à la tradition, mettant cette année, la philosophie grecque à l’honneur au travers de cette phrase que l’on prête à Aristote : «Etre heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie simplement que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections». Avec pour coller à l’actualité ces derniers mots : «que l’on nous donne l’envie d’avoir envie». Une conclusion très Rock’n’roll attitude !