Génomique
« Pour moi, c’est l’avenir de l’élevage »
François Breugnot, éleveur de bovins viande à Rangleau, lieu-dit de la commune de Blismes, utilise depuis de nombreuses années la génomique pour la conduite de son cheptel de limousines. Son travail vient d’être récemment récompensé au concours « Sans cornes des sommets » qui s’est déroulé il y a quelques jours à la Chapelle d’Aurec en Haute-Loire. L’occasion de découvrir son travail de sélection génétique.

C’est un convaincu de la génomique qui nous a reçus chez lui. François Breugnot est éleveur et sélectionneur de limousines sur la commune de Blismes depuis bientôt vingt ans. Il s’est lancé dans la génomique depuis huit ans à la fois pour une meilleure gestion du troupeau et pour gagner de la plus-value sur son exploitation. Il a également choisi de conduire son exploitation avec des limousines par passion pour la race. Parallèlement à son travail sur la génomique, François Breugnot incorpore le gène « sans corne » qui est pour lui un facteur de bien-être animal et qui lui permet de se distinguer sachant que le berceau de la race est loin de son exploitation. Il achète son premier taureau hétérozygote en 2012. Deux ans après, il se regroupe avec deux autres éleveurs pour acheter en copropriété un taureau homozygote en Allemagne. Suite à cet achat, 100 % de ses veaux ont été porteurs du gène « sans corne ».
Un travail récompensé
Aujourd’hui son travail de sélection lui permet d’avoir des veaux performants (en moyenne 330 kg à 210 jours). « Ce que je recherche, se sont des animaux qui regroupent les qualités primordiales de la limousine, à savoir facilité de naissance, rusticité et qualité bouchère exceptionnelle » précise l’éleveur.
C’est au concours interrégional de Luzy l’année dernière que son travail prend tout son sens. L’un de ses taureaux, « OiseauPp » est repéré par un collectif de huit éleveurs qui organise l’exposition « Sans corne des Sommets » à la Chapelle d’Aurec en Haute Loire. C’est un groupe qui existe depuis quatre ans et qui met en avant des bêtes ayant des qualités intéressantes sur des critères comme les IVV, les facilités de naissances…, toutes porteuses du gène sans cornes. Avec « OiseauPp », François Breugnot termine premier du concours dans la catégorie des mâles de 18 mois et top price de la vente. Un résultat dû en grande partie grâce à de très bonnes notes génomiques : « Oiseau Pp sort avec une prévision de 9 en facilité de naissance, 8 en finesse d’os, 7 en aptitude au vêlage et 5 en lait » énumère-t-il. Ce qui a intéressé les enchérisseurs, c’est aussi le fait que sa bête soit non porteuse du gène du palet fendu. Aujourd’hui grâce à son travail, François Breugnot s’est ouvert des débouchés chez les éleveurs orientés en agriculture biologique. « Ce sont des clients qui valorisent souvent des bêtes en vente directe avec une clientèle à la recherche de bêtes bien traitées » explique-t-il. Et à la fin de l’année prochaine 50 % de la voix femelle sera porteuse du gène sans corne.
« Une situation qui devient catastrophique »
Ces bons résultats en concours ne sont que la partie visible du travail effectué au quotidien et qu’il faut mettre en corrélation avec la situation climatique actuelle. Comme ses collègues l’éleveur affourage depuis le 14 juillet, soit quatre heures de travail supplémentaires. « J’ai échographié deux tiers de mes bêtes, et j’ai constaté 8 % de vaches vides. Ce n’est pour moi qu’un début, nous pourrions en avoir plus d’ici la fin de l’hiver. Au vu de la situation, j’ai préféré sevrer mes veaux à six mois (soit trente mâles et trente femelles). Avant le sevrage, mes veaux prenaient 1 350 grammes/jours alors qu’ils sont maintenant à 1 650 grammes/jours sevrage compris, tout en maîtrisant la consommation. Je ne regrette donc pas mon choix même si d’habitude, je sèvre en octobre. Néanmoins, au sevrage, j’ai eu des mâles à 300 kg et des femelles à 260 kg. Habituellement, on sèvre des veaux à 400 kg. Cette situation va peser lourd dans la trésorerie. J’ai déjà fait manger 35 tonnes de foin et 20 tonnes de paille et nous sommes seulement mi-septembre. À la fin du compte, je pense qu’il va falloir entre 15 000 à 20 000 euros rien que pour cette sécheresse, sans compter les répercussions à plus long terme.
Des solutions de diversification
Parallèlement à son activité d’éleveur, François Breugnot valorise ses bêtes en vente directe. Il propose des caissettes de bœufs et veaux rosés de 12 et 10 kg. Ses colis sont vendus entre 12,90 euros et 15 euros le kilo. Des bêtes qui sont abattues et découpées localement à l’abattoir de Luzy. Autre corde à son arc, l’éleveur possède deux gîtes à quelques kilomètres de l’exploitation. « Ayant hérité de la ferme de mon père, j’ai préféré transformer les lieux car je n’avais pas la possibilité de l’exploiter». Le gîte Au Gravillot propose donc deux lieux modulables de 2 à 14 places. Enfin depuis peu François Breugnot s’est lancé dans l’élevage de Porc sous le label « Le Morvandiau, Porc Plein Air du Morvan ». « J’ai aujourd’hui une bande de cinquante cochons. Ils sont arrivés à 30 kg et ils repartent cinq mois après à 145 kg vifs. Ce complément de revenu me garantit un minimum de 25 euros net par cochon. Cela me permet de valoriser des parcelles qui ne sont pas mécanisables et de mettre en avant les productions de qualités du Morvan. Pour le moment nous sommes neuf éleveurs engagés dans la démarche, dont cinq dans la Nièvre » explique l’éleveur. Autant de bonnes idées qui permettent un peu de limiter les dégâts, encore faut-il que la situation ne perdure pas.
Contact : François Breugnot, Rangleau, 58 120 Blismes. Tél. 06 76 29 30 60
rangleau@hotmail.fr
Un travail récompensé
Aujourd’hui son travail de sélection lui permet d’avoir des veaux performants (en moyenne 330 kg à 210 jours). « Ce que je recherche, se sont des animaux qui regroupent les qualités primordiales de la limousine, à savoir facilité de naissance, rusticité et qualité bouchère exceptionnelle » précise l’éleveur.
C’est au concours interrégional de Luzy l’année dernière que son travail prend tout son sens. L’un de ses taureaux, « OiseauPp » est repéré par un collectif de huit éleveurs qui organise l’exposition « Sans corne des Sommets » à la Chapelle d’Aurec en Haute Loire. C’est un groupe qui existe depuis quatre ans et qui met en avant des bêtes ayant des qualités intéressantes sur des critères comme les IVV, les facilités de naissances…, toutes porteuses du gène sans cornes. Avec « OiseauPp », François Breugnot termine premier du concours dans la catégorie des mâles de 18 mois et top price de la vente. Un résultat dû en grande partie grâce à de très bonnes notes génomiques : « Oiseau Pp sort avec une prévision de 9 en facilité de naissance, 8 en finesse d’os, 7 en aptitude au vêlage et 5 en lait » énumère-t-il. Ce qui a intéressé les enchérisseurs, c’est aussi le fait que sa bête soit non porteuse du gène du palet fendu. Aujourd’hui grâce à son travail, François Breugnot s’est ouvert des débouchés chez les éleveurs orientés en agriculture biologique. « Ce sont des clients qui valorisent souvent des bêtes en vente directe avec une clientèle à la recherche de bêtes bien traitées » explique-t-il. Et à la fin de l’année prochaine 50 % de la voix femelle sera porteuse du gène sans corne.
« Une situation qui devient catastrophique »
Ces bons résultats en concours ne sont que la partie visible du travail effectué au quotidien et qu’il faut mettre en corrélation avec la situation climatique actuelle. Comme ses collègues l’éleveur affourage depuis le 14 juillet, soit quatre heures de travail supplémentaires. « J’ai échographié deux tiers de mes bêtes, et j’ai constaté 8 % de vaches vides. Ce n’est pour moi qu’un début, nous pourrions en avoir plus d’ici la fin de l’hiver. Au vu de la situation, j’ai préféré sevrer mes veaux à six mois (soit trente mâles et trente femelles). Avant le sevrage, mes veaux prenaient 1 350 grammes/jours alors qu’ils sont maintenant à 1 650 grammes/jours sevrage compris, tout en maîtrisant la consommation. Je ne regrette donc pas mon choix même si d’habitude, je sèvre en octobre. Néanmoins, au sevrage, j’ai eu des mâles à 300 kg et des femelles à 260 kg. Habituellement, on sèvre des veaux à 400 kg. Cette situation va peser lourd dans la trésorerie. J’ai déjà fait manger 35 tonnes de foin et 20 tonnes de paille et nous sommes seulement mi-septembre. À la fin du compte, je pense qu’il va falloir entre 15 000 à 20 000 euros rien que pour cette sécheresse, sans compter les répercussions à plus long terme.
Des solutions de diversification
Parallèlement à son activité d’éleveur, François Breugnot valorise ses bêtes en vente directe. Il propose des caissettes de bœufs et veaux rosés de 12 et 10 kg. Ses colis sont vendus entre 12,90 euros et 15 euros le kilo. Des bêtes qui sont abattues et découpées localement à l’abattoir de Luzy. Autre corde à son arc, l’éleveur possède deux gîtes à quelques kilomètres de l’exploitation. « Ayant hérité de la ferme de mon père, j’ai préféré transformer les lieux car je n’avais pas la possibilité de l’exploiter». Le gîte Au Gravillot propose donc deux lieux modulables de 2 à 14 places. Enfin depuis peu François Breugnot s’est lancé dans l’élevage de Porc sous le label « Le Morvandiau, Porc Plein Air du Morvan ». « J’ai aujourd’hui une bande de cinquante cochons. Ils sont arrivés à 30 kg et ils repartent cinq mois après à 145 kg vifs. Ce complément de revenu me garantit un minimum de 25 euros net par cochon. Cela me permet de valoriser des parcelles qui ne sont pas mécanisables et de mettre en avant les productions de qualités du Morvan. Pour le moment nous sommes neuf éleveurs engagés dans la démarche, dont cinq dans la Nièvre » explique l’éleveur. Autant de bonnes idées qui permettent un peu de limiter les dégâts, encore faut-il que la situation ne perdure pas.
Contact : François Breugnot, Rangleau, 58 120 Blismes. Tél. 06 76 29 30 60
rangleau@hotmail.fr