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Covid 19

« Pour le moment, nous nous adaptons »

La crise sanitaire qui touche la France et le monde entier actuellement a un impact sur toutes les professions. Le monde agricole et les professionnels du machinisme n’en sont pas exempts. Si pour le moment l’activité se poursuit dans l’Yonne, les craintes d’un confinement total sont présentes, ce qui aurait des répercussions importantes une fois la crise passée.
Par Christopher Levé
« Pour le moment,  nous nous adaptons »
À l’heure actuelle, les professionnels du machinisme continuent d’exercer, en s’adaptant aux règles imposées par le Gouvernement.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, la question du confinement totale, en lien avec la présence du Coronavirus sur le territoire, n’est pas d’actualité. Le monde de l’agriculture s’adapte pour continuer de fonctionner.
Si les agriculteurs sont dans les champs, les professionnels du machinisme poursuivent également leur activité autant que possible. « Pour le moment, on s’adapte », indique Stéphane Bonfillou, P.-D.G. de l’entreprise DAFP (Diffusion Assistance Forterre Puisaye) et président de Sedima 89 et Sedima 58. « À l’heure actuelle, tous les fournisseurs nous livrent le matériel commandé. Les transporteurs roulent, les pièces suivent, les usines tournent encore pour la plupart, sachant que nous avons des constructeurs à l’étranger, même si certaines ont des effectifs réduits. Pour l’instant, les usines tournent tant qu’il y a de la matière première », explique-t-il.
Pour l’entreprise DAFP, la partie commerciale continue de se faire par téléphone et par mail, alors que l’accès aux ateliers est fermé. « Nous faisons seulement les dépannages urgents chez les clients », continue Stéphane Bonfillou. « Et nous prenons toutes les précautions sanitaires recommandées par le Gouvernement : pas de contact avec les mains, les distances de sécurités appliquées… Sur le site, nous nettoyons également les poignées de porte ainsi que le comptoir si quelqu’un a besoin d’y accéder ».

Un impact sur la moisson ?
Un fonctionnement similaire pour les autres entreprises du département. « En tant que président du Sedima (Syndicat national des entreprises de services et distribution du machinisme agricole, d’espaces verts, et des métiers spécialisés) de l’Yonne, j’ai pris la tendance auprès de mes collègues icaunais et la plupart fonctionnent comme moi », assure Stéphane Bonfillou. « Tant que l’on ne nous dit pas que nous sommes totalement confinés et que nous devons fermer nos entreprises, nous continuerons à fonctionner comme cela. Nous faisons au jour le jour, en suivant les annonces du Gouvernement. Mais ce n’est pas simple à gérer ».
Dans le cas où les entreprises viendraient à fermer leurs portes temporairement, « cela serait extrêmement compliqué », confie-t-il. « Le monde agricole est un monde à part. Nos clients continueront de travailler et si nous fermons nos portes, cela aura des répercussions pour eux. Il y aura du matériel en panne. Et quand nous rouvrirons, cela sera encore plus compliqué. Tous les concessionnaires sont en sous-effectif car nous ne trouvons pas de personnel au niveau technique, alors s’il y a beaucoup de pannes, nous serons bloqués au niveau de nos ateliers ».
Cela serait aussi problématique pour la moisson. « Nous avons encore beaucoup de révisions de machines à faire pour la campagne de 2020. Si demain on nous demande d’arrêter, il y aura des machines qui ne seront pas révisées pour la moisson. Il y aura un retard qui ne serait pas rattrapable».
Autre inquiétude pour Stéphane Bonfillou : « Nous avons des clients qui ne vont pas tarder à faire de l’enrubanné. Et il n’y a quasiment pas de fournisseurs qui ont fourni les concessionnaires en films d’enrubannage et en ficelles. Alors, si les éleveurs n’ont pas de ficelles ni de films d’enrubannés pour faire leurs ballots, ça sera très compliqué également pour eux », conclut-il.