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Jardins de la Croisière

Portes Ouvertes sur 20 ans d’histoire

Les Jardins de la Croisière ont inscrit une nouvelle page de leur histoire, en fêtant de belle manière leurs 20 ans d’existence notamment, à l’occasion d’une journée Portes Ouvertes.
Par Dominique bernerd
Portes Ouvertes sur 20 ans d’histoire
Toute la journée, se sont succédées les visites dans les allées
«Voyez ! Un bel exemple de ce que je vous disais tout à l’heure, au sujet de nos parcelles qui croûtent un peu, avec des haricots verts qui sont un peu en difficulté aujourd’hui… Mais avec un binage, du sarclage, deux arrosages, ça va finir par démarrer… ! » Avec la conviction et l’optimisme qui le caractérisent, Erik Polrot guide les visiteurs à travers les allées. Bientôt 20 ans lui aussi de présence à la tête des Jardins de la Croisière. Arrivé en 1997, il n’a depuis, cessé d’encourager, de porter, d’accompagner une structure fondée 2 ans plus tôt par la Chambre d’agriculture et la FDSEA de l’Yonne, ainsi que par des producteurs horticoles désireux de créer une « serre école » pour répondre aux besoins locaux de main d’œuvre spécialisée. A l’activité maraîchère des débuts, est venue se greffer dix ans plus tard un service d’entretien rural pour les communes et associations du Sénonais. Ce sont chaque année, entre 30 et 50 personnes qui travaillent aux Jardins, sans compter les personnes y réalisant une période de Travail d’Intérêt Général. Avec à la clé, pour nombre d’entre eux, un retour à une activité salariée : « les légumes demandent beaucoup de manipulation et de petites techniques. C’est la maîtrise de l’ensemble, pour chacune des cultures, à chaque saison, de tous ces petits gestes techniques qui font qu’on sera ou non pertinent. C’est ainsi qu’il y a de la place dans une structure comme la nôtre, pour des gens n’ayant pas forcément une grosse capacité d’analyse ou de compréhension mais qui sauront réaliser des taches avec beaucoup d’efficacité, ce qui en fait un bon support d’insertion… »

Apprendre à se « remettre debout »
Parmi les visiteurs du jour, Luc, un « ancien » des Jardins. Pas facile de se retrouver demandeur d’emploi à l’arrivée de la cinquantaine. Passé par l’intermédiaire du Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE), il est venu travailler ici pendant un an, appréciant particulièrement l’ambiance des lieux : « c’était un réel plaisir d’y retrouver tous les matins les collègues ou l’encadrement. Qu’ils soient turcs, marocains ou autres, on apprend toujours des choses à travailler avec des gens différents de nous, venus d’ailleurs… » L’homme est courageux et n’a pas ménagé sa peine : « rien de difficile en particulier, si ce n’est le froid certains jours. Il faut aussi savoir se mettre à genoux, les petits pois et les haricots, faut les chercher… ! » Une semaine après avoir quitté les Jardins, il trouvait un emploi en intérim chez un paysagiste de la région.
Incendie, vols, difficultés économiques… En 20 ans, les Jardins de la Croisière n’ont pas toujours « navigué » sur mer belle. Mais à chaque fois, le même élan pour faire face à l’adversité et ne pas baisser les bras. Sur les panneaux créés pour l’exposition dédiée aux 20 ans de l’association ce proverbe espagnol : « Il pousse plus de choses dans un jardin que n’en sème un jardinier… » Des mots qui suffiraient à eux seuls à résumer le travail mené ici. La visite des parcelles sous la houlette d’Erik Polrot se termine. Regard sur les dernières salades plantées. Les rangs ne paraissent pas très rectilignes, mais qu’importe ! Si on apprend aux hommes et aux femmes travaillant ici à prendre les bonnes postures et savoir s’agenouiller pour cultiver la terre, on leur apprend aussi et surtout, à se remettre debout !