Bilan moisson
Plus de peur que de mal
La Chambre d’agriculture, les instituts techniques, les organismes stockeurs et les représentants professionnels ont dressé le bilan de la moisson 2015. Un bilan établi à partir des données de l’enquête diffusée auprès des adhérents des groupes de développement de Côte d’Or. 217 agriculteurs ont répondu à l’enquête, 535 parcelles sont concernées pour 7391 hectares, toutes productions confondues.
C’est la surprise pour certaines cultures, les prévisions se sont révélées trop pessimistes et les récoltes engrangées ne sont pas aussi mauvaises qu’on pouvait le craindre, compte-tenu des conditions météo de cette campagne une fois de plus atypique. Si la majorité des secteurs s’en tirent plutôt mieux, on ne peut pas en dire autant de certaines zones en terres superficielles, qui se trouvent cette année encore dans le bas du tableau, accumulant les mauvais résultats et se retrouvant de fait dans un impasse sur le plan technique comme sur le plan économique.
Orge d’hiver : une bonne année
Grâce à leur précocité, les orges d’hiver ont globalement esquivé les effets de la sécheresse et de la canicule. La moyenne départementale à 70 q/ha progresse de + 18% par rapport à la moyenne quinquennale. Les calibrages sont élevés et les protéines restent contenues (9 à 10%) par les rendements élevés. A 74 q/ha, la plaine engrange sa meilleure 2ème année, sans que le record absolu soit battu. Les écarts de 57 à 89 q/ha et une bonne qualité en calibrage et protéine. Limité par le potentiel des sols, le plateau enregistre 10 q/ha de moins en moyenne, effet sol et conséquence du stress hydrique. Globalement, la bonne précocité des orges d’hiver a joué en faveur d’un résultat assez satisfaisant.
Orge de printemps : le pire a été évité
Plus tardive, l’orge de printemps a souffert de la sécheresse et des températures élevées enregistrées en fin de campagne. La moyenne départementale s’établit à 50 q/ha (soit une perte de 6% par rapport à la moyenne quinquennale), les calibrages sont moyens et la protéine reste élevée (10,5 à 12%). La plaine s’en sort avec 45 q/ha de moyenne et des écarts de 30 à 60 q en fonction du potentiel. Le calibrage est bon, la protéine contenue, suffisamment pour satisfaire les marchés brassicoles. Le poids de mille grains (PMG) s’avère satisfaisant et compense le manque d’épis et de grains. Sur le plateau, le rendement est au rendez-vous avec une moyenne de 51 q/ha mais le taux de protéines est élevé.
Colza : une récolte dans la moyenne
Si le plateau bénéficie d’un résultat inespéré avec une moyenne de 31 q/ha, considérée comme « un retour à la normale », la plaine déçoit par rapport aux attentes et ses 35 q/ha de moyenne n’ont rien d’exceptionnel. Pas de record en terres profondes donc, mais une bonne résistance en petite terre.
Blé tendre d’hiver : un bon rendement, contre toute attente
En zone plateau, un rendement qualifié d’exceptionnel compte-tenu des conditions de culture et du stress climatique, avec une moyenne de 74,6 q/ha, qui cache des écarts importants. Le rendement plus moyen dans la plaine à 72,4 q/ha, masque également de forts écarts (de moins de 50 q/ha à 105 q/ha). C’est la preuve que l’irrigation a toute son utilité. Côté protéines en revanche, sur la plaine comme sur les plateaux, le compte n’y est pas, ce qui ne facilitera pas la commercialisation de certains lots en blé panifiable. La question de la valorisation de l’azote a été cruciale cette année : quelle quantité d’azote ? à quel moment ? alors que peu de secteurs ont pu bénéficier d’un peu de pluie. Partout le PS est bon à 80. La précocité variétale a joué à plein, quelques jours d’écarts se soldant par 10 q en plus ou en moins. La problématique de la protéine reste donc posée, c’est «une question complexe et multifactorielle» mais cela risque aussi de plus en plus comme l’a indiqué Jacques de Loisy, président de la Commission productions végétales de devenir l’enjeu «d’un droit à vendre». Au final, le rendement a quand même bénéficié de l’apport azoté et les protéines se sont maintenues alors que le troisième apport a été difficilement valorisé la plupart du temps, du fait du manque d’eau.
Pois et féveroles : la déception
L’année a été plus favorable au pois d’hiver qu’au pois de printemps. Mais si le rendement en Ph est à la hauteur des espérances, il reste inférieur au seuil de rentabilité économique de cette culture. Les pois de printemps ont été anéantis par le manque d’eau. Le pois conserve des avantages agronomiques : mieux vaut l’utiliser pour augmenter la sole d’une culture à bonne marge comme le blé, au détriment du colza, tout en réduisant à la rotation les nuisances des adventices. Les résultats en féveroles, trop limités en nombre ne sont pas significatifs, mais cette culture reste deux fois moins productive.
Cultures d’été : la double peine
Les résultats des cultures d’été, irriguées et non irriguées, ne sont pas encore tous connus, mais on s’attend à de très mauvais résultats, ces cultures ayant été privées d’eau et exposées à la canicule tout au long de leur période de végétation. Les cultures d’été représentent une surface non négligeable pour les exploitations et l’on s’attend à de très mauvais résultats.
Cultures biologiques : dur, dur... pour le blé tendre
Le blé tendre d’hiver a vu son rendement nettement impacté par la rudesse du climat (29 q/ha de moyenne, de 16 à 36 q en fonction des zones). En revanche, les résultats du blé tendre de printemps (26 q/ha en moyenne avec des écarts de 13 à 29 q) méritent une réflexion plus approfondie. Pour les autres cultures, les références sont insuffisantes actuellement, mais l’enquête bio est lancée.
Orge d’hiver : une bonne année
Grâce à leur précocité, les orges d’hiver ont globalement esquivé les effets de la sécheresse et de la canicule. La moyenne départementale à 70 q/ha progresse de + 18% par rapport à la moyenne quinquennale. Les calibrages sont élevés et les protéines restent contenues (9 à 10%) par les rendements élevés. A 74 q/ha, la plaine engrange sa meilleure 2ème année, sans que le record absolu soit battu. Les écarts de 57 à 89 q/ha et une bonne qualité en calibrage et protéine. Limité par le potentiel des sols, le plateau enregistre 10 q/ha de moins en moyenne, effet sol et conséquence du stress hydrique. Globalement, la bonne précocité des orges d’hiver a joué en faveur d’un résultat assez satisfaisant.
Orge de printemps : le pire a été évité
Plus tardive, l’orge de printemps a souffert de la sécheresse et des températures élevées enregistrées en fin de campagne. La moyenne départementale s’établit à 50 q/ha (soit une perte de 6% par rapport à la moyenne quinquennale), les calibrages sont moyens et la protéine reste élevée (10,5 à 12%). La plaine s’en sort avec 45 q/ha de moyenne et des écarts de 30 à 60 q en fonction du potentiel. Le calibrage est bon, la protéine contenue, suffisamment pour satisfaire les marchés brassicoles. Le poids de mille grains (PMG) s’avère satisfaisant et compense le manque d’épis et de grains. Sur le plateau, le rendement est au rendez-vous avec une moyenne de 51 q/ha mais le taux de protéines est élevé.
Colza : une récolte dans la moyenne
Si le plateau bénéficie d’un résultat inespéré avec une moyenne de 31 q/ha, considérée comme « un retour à la normale », la plaine déçoit par rapport aux attentes et ses 35 q/ha de moyenne n’ont rien d’exceptionnel. Pas de record en terres profondes donc, mais une bonne résistance en petite terre.
Blé tendre d’hiver : un bon rendement, contre toute attente
En zone plateau, un rendement qualifié d’exceptionnel compte-tenu des conditions de culture et du stress climatique, avec une moyenne de 74,6 q/ha, qui cache des écarts importants. Le rendement plus moyen dans la plaine à 72,4 q/ha, masque également de forts écarts (de moins de 50 q/ha à 105 q/ha). C’est la preuve que l’irrigation a toute son utilité. Côté protéines en revanche, sur la plaine comme sur les plateaux, le compte n’y est pas, ce qui ne facilitera pas la commercialisation de certains lots en blé panifiable. La question de la valorisation de l’azote a été cruciale cette année : quelle quantité d’azote ? à quel moment ? alors que peu de secteurs ont pu bénéficier d’un peu de pluie. Partout le PS est bon à 80. La précocité variétale a joué à plein, quelques jours d’écarts se soldant par 10 q en plus ou en moins. La problématique de la protéine reste donc posée, c’est «une question complexe et multifactorielle» mais cela risque aussi de plus en plus comme l’a indiqué Jacques de Loisy, président de la Commission productions végétales de devenir l’enjeu «d’un droit à vendre». Au final, le rendement a quand même bénéficié de l’apport azoté et les protéines se sont maintenues alors que le troisième apport a été difficilement valorisé la plupart du temps, du fait du manque d’eau.
Pois et féveroles : la déception
L’année a été plus favorable au pois d’hiver qu’au pois de printemps. Mais si le rendement en Ph est à la hauteur des espérances, il reste inférieur au seuil de rentabilité économique de cette culture. Les pois de printemps ont été anéantis par le manque d’eau. Le pois conserve des avantages agronomiques : mieux vaut l’utiliser pour augmenter la sole d’une culture à bonne marge comme le blé, au détriment du colza, tout en réduisant à la rotation les nuisances des adventices. Les résultats en féveroles, trop limités en nombre ne sont pas significatifs, mais cette culture reste deux fois moins productive.
Cultures d’été : la double peine
Les résultats des cultures d’été, irriguées et non irriguées, ne sont pas encore tous connus, mais on s’attend à de très mauvais résultats, ces cultures ayant été privées d’eau et exposées à la canicule tout au long de leur période de végétation. Les cultures d’été représentent une surface non négligeable pour les exploitations et l’on s’attend à de très mauvais résultats.
Cultures biologiques : dur, dur... pour le blé tendre
Le blé tendre d’hiver a vu son rendement nettement impacté par la rudesse du climat (29 q/ha de moyenne, de 16 à 36 q en fonction des zones). En revanche, les résultats du blé tendre de printemps (26 q/ha en moyenne avec des écarts de 13 à 29 q) méritent une réflexion plus approfondie. Pour les autres cultures, les références sont insuffisantes actuellement, mais l’enquête bio est lancée.
Terres à faible potentiel : le coup de massue
Les cantons de Sombernon, Baigneux-les-Juifs, Saint-Seine-l’Abbaye et Is-sur-Tille se trouvent une nouvelle fois impactés par la sécheresse. Comment sortir ces zones d’une impasse technique qui les vouent à une impasse économique ? La question de la sélection de variétés mieux adaptées à ce contexte pédo-climatique si spécifique est posée par Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, celle d’une réponse plus politique aussi.
«Ces zones prennent gamelle sur gamelle» dénonce Vincent Lavier «c’est une année de trop pour nombre d’exploitations dont la survie est menacée». Jacques de Loisy argumente aussi «on voit là les limites de l’allongement des rotations » si l’on ajoute « la fragilité génétique et la baisse des soutiens PAC, on arrive au bout du bout». D’autant que dans les autres secteurs, si les rendements ne sont pas mauvais «ce n’est quand même pas la joie» compte-tenu de la situation économique de la majorité des exploitations céréalières de Bourgogne.
La difficulté aussi, c’est de faire passer ce message au plan national, alors que la moisson française est très satisfaisante. Dominique Chambrette, administrateur à l’AGPB, insiste sur la nécessité de «faire d’autant plus ressortir la problématique des zones à faible potentiel, car même pour ceux qui sont dans la moyenne départementale, ce n’est pas extraordinaire !». La solution passe par la reconnaissance de ce handicap naturel et la mise en place de solutions compensatoires. l’APPV 21 a pris ce problème a bras le corps et l’AGPB aussi. Une piste de réflexion se dessine pour ces zones : la recherche de l’optimum qualitatif, au travers notamment de la culture de blés améliorant, ce qui permettrait de compenser le déficit de productivité de ces secteurs. Si des solutions à plusieurs entrées, techniques et agronomiques devront être trouvées, l’ensemble des représentants professionnels s’accordent aussi à réclamer des mesures politiques pour compenser les handicaps naturels et faire en sorte que l’évolution climatique ne transforme pas ces zones en désert économique. Autre volet qui concerne directement les agriculteurs et sur lequel Dominique Chambrette a insisté : l’assurance climatique. «On ne peut pas se passer d’une assurance climatique, cette année vient encore d’en faire la preuve» car elle joue un rôle d’amortisseur non négligeable face à la forte variabilité climatique. Les parlementaires vont être interpellés sur la situation extrêmement précaire des exploitations céréalières situées cette zone.
«Ces zones prennent gamelle sur gamelle» dénonce Vincent Lavier «c’est une année de trop pour nombre d’exploitations dont la survie est menacée». Jacques de Loisy argumente aussi «on voit là les limites de l’allongement des rotations » si l’on ajoute « la fragilité génétique et la baisse des soutiens PAC, on arrive au bout du bout». D’autant que dans les autres secteurs, si les rendements ne sont pas mauvais «ce n’est quand même pas la joie» compte-tenu de la situation économique de la majorité des exploitations céréalières de Bourgogne.
La difficulté aussi, c’est de faire passer ce message au plan national, alors que la moisson française est très satisfaisante. Dominique Chambrette, administrateur à l’AGPB, insiste sur la nécessité de «faire d’autant plus ressortir la problématique des zones à faible potentiel, car même pour ceux qui sont dans la moyenne départementale, ce n’est pas extraordinaire !». La solution passe par la reconnaissance de ce handicap naturel et la mise en place de solutions compensatoires. l’APPV 21 a pris ce problème a bras le corps et l’AGPB aussi. Une piste de réflexion se dessine pour ces zones : la recherche de l’optimum qualitatif, au travers notamment de la culture de blés améliorant, ce qui permettrait de compenser le déficit de productivité de ces secteurs. Si des solutions à plusieurs entrées, techniques et agronomiques devront être trouvées, l’ensemble des représentants professionnels s’accordent aussi à réclamer des mesures politiques pour compenser les handicaps naturels et faire en sorte que l’évolution climatique ne transforme pas ces zones en désert économique. Autre volet qui concerne directement les agriculteurs et sur lequel Dominique Chambrette a insisté : l’assurance climatique. «On ne peut pas se passer d’une assurance climatique, cette année vient encore d’en faire la preuve» car elle joue un rôle d’amortisseur non négligeable face à la forte variabilité climatique. Les parlementaires vont être interpellés sur la situation extrêmement précaire des exploitations céréalières situées cette zone.