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Session de la Chambre d'€™agriculture

Plein gaz pour la luzerne ?

Tuberculose bovine, luzerne, gel et qualité des sols étaient au programme de la deuxième session 2012 de la Chambre d'agriculture de Côte d'Or, présidée par Dominique Chambrette, vendredi dernier à Baigneux-les-Juifs.
Par Aurélien Genest
Plein gaz pour la luzerne ?
Dominique Chambrette (président de la Chambre d'agriculture), entouré de Pierre Aubert (DDPP), Jean-Luc Linard (DDT), Julien Marion (secrétaire général de la préfecture) et Marc Frot (Conseil général).
Beaucoup de céréaliers s'interrogeraient sur la réintroduction de la luzerne dans leur rotation. Réunie en session à Baigneux, la Chambre d'agriculture a débattu sur le sujet. [I]«Agriculteurs biologiques et conventionnels sont concernés»[i] rappelle le président Dominique Chambrette. Deux débouchés sont cités : la déshydratation et le foin. La façon dont la luzerne a été décrite a été très élogieuse. Claude Nocquard, le nouveau président de l'usine de déshydratation de Baigneux, est venu faire une présentation sous l'étiquette [I]«Coop de France Déshydratation»[i]. Pour le successeur de Michel Darbois, les perspectives de cette plante captant l'azote du sol et de l'air sont [I]«très bonnes»[i], malgré les incertitudes de la Politique agricole commune. [I]«La luzerne déshydratée répond à un certain nombre de défis»[i] affirme Claude Nocquard, [I]«la pression réglementaire environnementale va sans doute s'accentuer avec la baisse des IFT et la diminution de la fertilisation azotée. La taxation des énergies émettrices de CO2 va elle aussi augmenter, tout comme le prix des engrais de synthèse. La volatilité des prix des matières premières impose une indépendance protéique !»[i] Pierre Guez, directeur de Dijon Céréales, a lui aussi montré de l'intérêt pour cette culture : [I]«elle possède de nombreuses qualités agronomiques. Il faut lancer une réflexion sur la réimplantation de la luzerne sur nos plateaux. Je sais que la Franche-Comté y réfléchit déjà. Pourquoi ne pas lancer une réflexion commune? Ne soyons pas obnubilés par le débouché de la déshydratation à cause du coût important de l'énergie qui lui est lié. à‰tudions le dossier foin, le séchage en grange collectif est peut-être une bonne orientation»[i]. Damien Ronget, technicien à la Chambre d'agriculture de Côte d'Or, a apporté des indications économiques sur la culture, intéressantes elles aussi, à condition de raisonner sur plusieurs années. Une fiche régionale sur la conduite de la luzerne, réalisée par la Chambre d'agriculture de Bourgogne, est disponible sur internet (Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or, aller dans services aux professionnels, productions végétales, grandes cultures, puis les guides de culture).
[INTER]Plus d'€™abattages diagnostics ?
[inter]
Pierre Aubert et Fabrice Chevalier (direction départementale de la protection des populations) ont pris le relais avec la tuberculose bovine. Vingt-trois cas de foyers positifs ont été recensés cette année (contre vingt-deux l'an passé). La venue cette semaine en Côte d'Or de Patrick Dehaumont, le directeur général de l'alimentation afin de présenter le nouveau plan de lutte départemental, était à l'ordre du jour. Vendredi dernier, Pierre Aubert a fait part de ses craintes de voir un schéma de prophylaxie [I]«plus contraignant»[i] ainsi qu'un nombre d'abattages diagnostics [I]«grandissant»[i]. Sur les mouvements des bovins, les contrôles pourraient se multiplier et ne plus concerner uniquement les élevages [I]«à risques»[i]. En ce qui concerne la gestion de la chasse et la régulation des cerfs, sujet [I]«le plus aigu»[i] selon Pierre Aubert, l'objectif de limiter les contacts répétés entre bovins et cerfs dans l'Ouche [I]«n'est qu'une mesure infime parmi d'autres»[i] : [I]«il y a des efforts à faire dans la réduction des effectifs de cerfs. Si l'on se contente de peu, nous assisterons à un amplification du réservoir primaire. Sur les sangliers, il y a des choses à mettre en ordre dans les plans de chasse. La méthodologie doit permettre d'atteindre les objectifs de densité que nous nous sommes fixés»[i] insiste le directeur. Le plan de lutte sera mis en ligne sur le site internet de la préfecture d'ici le 2 juillet.

Gel et qualité des sols

Outre la promotion de la luzerne et la lutte contre la tuberculose bovine, deux autres sujets étaient au programme de cette session : les conséquences économiques du gel du début d'année ainsi qu'un exposé scientifique sur les sols. Pour le gel et les exploitations côte d'oriennes qui ont été touchées, un résultat de 17€/ha (avec paiement unique) est prévu pour cette année. «Cela est moins pire que les -100 à -200€/ha que l'on envisageait il y a deux ou trois mois» confie Damien Ronget. Dans le cadre d'un futur partenariat avec les Chambres d'agriculture de Bourgogne, Philippe Lemanceau (Agrosup / Inra/Université de Bourgogne) est intervenu sur l'activité biologique des sols et les applications potentielles en agriculture.