Tuberculose bovine
Plan de lutte présenté, agriculteurs mitigés
Le directeur général de l'alimentation s'est rendu la semaine dernière à Dijon pour présenter le plan de lutte contre la tuberculose bovine et rappeler ses enjeux. La profession agricole était conviée à la préfecture.

Pour défendre son statut «indemne de tuberculose bovine», la France doit démontrer à la Commission européenne que la lutte engagée contre la maladie est [I]«organisée, opérationnelle, avec des mesures ajustables aux demandes formulées par la mission d'inspection 2011»[i].
Un plan national d'actions, consolidé par la Direction générale de l'alimentation (DGAL), vient d'être transmis à cette Commission. D'après Patrick Dehaumont, le directeur de la DGAL présent à Dijon la semaine dernière, cela va très certainement permettre à la France de conserver son statut [I]«indemne»[i] en 2012.
La présentation de ce plan d'actions, avec ses nombreux enjeux, a été faite successivement aux agriculteurs, chasseurs et vétérinaires de Côte d'Or. Ce plan vise à renforcer les mesures de prévention, à poursuivre l'éradication et à renforcer le pilotage. Les actions du plan, au nombre de 66, seront prochainement consultables sur le site de la préfecture (si cela n'est pas déjà fait). Les représentants agricoles qui se sont rendus à la préfecture craignent, entre autres, les contraintes des prophylaxies à venir, pour lesquelles chaque bovin «douteux» pourrait être abattu. Un manque de mesures efficaces concernant la faune sauvage est également regretté.
[G]Jean Bertrand (secrétaire général de la FDSEA) :[g] [I]«Nous sommes déçus de cette rencontre avec la DGAL... Nous pensions qu'ils connaissaient vraiment le dossier, qu'ils avaient pris conscience de l'urgence qu'il y a aujourd'hui en Côte d'Or. Ce n'est pas le cas et leur manque de réactivité est certain : on ne peut pas demander tout d'un côté et rien de l'autre. Je parle ici de la faune sauvage, qui devrait être mise au même niveau que l'élevage.
Ils nous disent qu'il faut encore faire des analyses. Ils veulent voir comment on peut régler le problème de la tuberculose sans toucher sérieusement de la faune sauvage. On ne met toujours pas cette faune sauvage au statut sanitaire, on préfère la laisser au ministère de l'Environnement... Pour moi, c'est un problème politique. Il y a deux choses que je n'ai pas bien appréciées dans cette rencontre : le directeur de la DGAL a parlé d'activité économique en parlant de chasse. Il l'a mise en parallèle avec l'agriculture. François Patriat, lui, a évoqué une solution qui serait d'enlever l'élevage de la vallée de l'Ouche...Il ne faut pas tenir ces propos là !
Pour les mesures sur l'élevage, la grosse inquiétude vient de la prophylaxie qui va une nouvelle fois demander des efforts aux éleveurs. On va faire abattre énormément de vaches douteuses. Nous allons rentrer dans un cycle de prophylaxie long, coûteux et usant en temps. Certains élevages risquent d'être bloqués pour plusieurs mois. La FDSEA est persuadée qu'il faut une bonne prophylaxie, mais il n'y aura aucune garantie de résultat si rien n'est fait sur la faune sauvage. En plus, nous n'avons aucune garantie de financement : la DGAL est venue sans réponse. Aujourd'hui, la seule solution serait le fonds de mutualisation : en gros, on vous prend dans une poche et on vous redonne dans l'autre !»[i]
Un plan national d'actions, consolidé par la Direction générale de l'alimentation (DGAL), vient d'être transmis à cette Commission. D'après Patrick Dehaumont, le directeur de la DGAL présent à Dijon la semaine dernière, cela va très certainement permettre à la France de conserver son statut [I]«indemne»[i] en 2012.
La présentation de ce plan d'actions, avec ses nombreux enjeux, a été faite successivement aux agriculteurs, chasseurs et vétérinaires de Côte d'Or. Ce plan vise à renforcer les mesures de prévention, à poursuivre l'éradication et à renforcer le pilotage. Les actions du plan, au nombre de 66, seront prochainement consultables sur le site de la préfecture (si cela n'est pas déjà fait). Les représentants agricoles qui se sont rendus à la préfecture craignent, entre autres, les contraintes des prophylaxies à venir, pour lesquelles chaque bovin «douteux» pourrait être abattu. Un manque de mesures efficaces concernant la faune sauvage est également regretté.
[G]Jean Bertrand (secrétaire général de la FDSEA) :[g] [I]«Nous sommes déçus de cette rencontre avec la DGAL... Nous pensions qu'ils connaissaient vraiment le dossier, qu'ils avaient pris conscience de l'urgence qu'il y a aujourd'hui en Côte d'Or. Ce n'est pas le cas et leur manque de réactivité est certain : on ne peut pas demander tout d'un côté et rien de l'autre. Je parle ici de la faune sauvage, qui devrait être mise au même niveau que l'élevage.
Ils nous disent qu'il faut encore faire des analyses. Ils veulent voir comment on peut régler le problème de la tuberculose sans toucher sérieusement de la faune sauvage. On ne met toujours pas cette faune sauvage au statut sanitaire, on préfère la laisser au ministère de l'Environnement... Pour moi, c'est un problème politique. Il y a deux choses que je n'ai pas bien appréciées dans cette rencontre : le directeur de la DGAL a parlé d'activité économique en parlant de chasse. Il l'a mise en parallèle avec l'agriculture. François Patriat, lui, a évoqué une solution qui serait d'enlever l'élevage de la vallée de l'Ouche...Il ne faut pas tenir ces propos là !
Pour les mesures sur l'élevage, la grosse inquiétude vient de la prophylaxie qui va une nouvelle fois demander des efforts aux éleveurs. On va faire abattre énormément de vaches douteuses. Nous allons rentrer dans un cycle de prophylaxie long, coûteux et usant en temps. Certains élevages risquent d'être bloqués pour plusieurs mois. La FDSEA est persuadée qu'il faut une bonne prophylaxie, mais il n'y aura aucune garantie de résultat si rien n'est fait sur la faune sauvage. En plus, nous n'avons aucune garantie de financement : la DGAL est venue sans réponse. Aujourd'hui, la seule solution serait le fonds de mutualisation : en gros, on vous prend dans une poche et on vous redonne dans l'autre !»[i]
Jean-Pierre Fleury «Maintenir la pression»
«Sur le plan de l'initiative, ces réunions sont les bienvenues, mais je m'interroge sur le choix de scinder les rencontres en fonction des différents acteurs du dossier, avec les risques de déperdition en termes de communication et d'efficacité que cela comporte. A partir de maintenant, personne, à quelque niveau que ce soit ne pourra plus dire «on ne savait pas». Nous avons dressé un état des lieux extrêment précis de la situation avec Pascal Martens. Ce qui me semble important c'est déjà le changement de vocabulaire des représentants de l'Etat qui reconnaissent enfin «l'existence d'une faune sauvage infectée», dans une zone délimitée. Reste à adapter cette réalité au plan réglementaire... Qui va être investi de l'autorité nécessaire pour mettre en place les actions qui s'imposent pour stopper l'infestation de la faune sauvage? Nous aurons la réponse en septembre, mais pour nous, professionnels, cela relève de la responsabilité de la Direction départementale de la protection des populations, sous l'autorité du Préfet. Les textes du Code rural devront également être modifiés en conséquence pour faire évoluer la réglementation actuelle. Face au scandale de la gestion totalement anarchique des parcs à gibier et à la nécessité d'envisager la suppression des plans de chasse (qui encouragent une pratique élitiste favorisant certains intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général), il est essentiel de maintenir la pression, afin d'obtenir un plan d'action équilibré entre l'organisation d'une prophylaxie efficace et la nécessaire éradication du gibier infecté. Dans le cas contraire, il n'est pas question de cautionner la prophylaxie prévue à l'automne. Les enjeux financiers pour le département et l'ensemble du territoire français sont trop importants pour se contenter de demi-mesures inefficaces. La France vient ainsi de proposer un plan de lutte national au niveau européen, qui s'articule autour du renforcement des mesures de prévention, de la poursuite de l'éradication de la maladie et du renforcement du pilotage. Dans ce cadre, et alors que la pression de Bruxelles s'intensifie, la DGAL s'est engagée à maintenir pour un an le statut indemne de la France. C'est un sursis qu'il faut mettre à profit pour agir avec une réelle efficacité. Dès ce lundi, 9 juillet, les organisations d'élevage vont être consultées sur
ce dossier».
PROPOS RECUEILLIS PAR AMK