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Intempéries

Personne n’est épargné

Les mois succèdent aux semaines en ce printemps pourri où les intempéries impactent de plus en plus fortement toutes les productions, sans qu’on voit le bout du tunnel. Les producteurs déjà fortement éprouvés par la conjoncture et plusieurs mauvaises années n’avaient pas besoin de ce nouveau coup du sort. Tour d’horizon des principales productions avec les conseillers de la Chambre d’agriculture.
Par Ma signature
Personne n’est épargné
Dans l’Auxois, dans les prairies destinées à la fenaison, l’herbe est couchée et en grand risque de ne pas pouvoir être récoltée.
Fourrages, une année sans foin ni rien...
Concernant la fenaison, «cela se complique» fortement, remarque Edouard Bénayas et «la qualité des fourrages diminue de jour en jour». Certains éleveurs ont quand même pu profiter «d’une petite période permettant d’enrubanner ou d’ensiler fin mai». La quantité était là, la qualité aussi, mais les problèmes de portance compliquent le ramassage. Depuis, il pleut à verse tous les jours, les sols sont gorgés d’eau et la situation est tout aussi critique pour les prairies temporaires que pour les prairies permanentes destinées à la fauche où l’herbe est couchée. «En mai on a enregistré 143 mm de pluies (contre 54 mm en 2015) avec une grande hétérogénéité en fonction des zones (de 103 à 183 mm, hors orages localisés)».
Dans les prairies paturées, la nécessité d’affourager s’est imposée en certains endroits. Dans la plaine de Saône, certains éleveurs ont été contraints de rentrer leurs animaux. «Sur toute la zone d’élevage la situation est d’autant plus frustante que la pousse était belle» et que la récolte s’annonçait «correcte» en qualité comme en quantité. Pour tout ce qui a pu être rentré en catastrophe et tout ce que les éleveurs vont essayer de rentrer entre deux averses, «il va falloir être très attentif au niveau de séchage des bottes et vérifier régulièrement leur température à l’aide d’une sonde». En zone de plaine, le stade grainage est pratiquement atteint et la qualité diminue de jour en jour.
Dans l’Auxois certains prairies noyées ou trop humides et dégradées ne pourront vraisemblement pas être récoltées, comme en plaine de Saône où les débordements ont provoqué des catastrophes. Pour les maïs ensilage, on constate aussi une grande hétéréogénéité en fonction des dates de semis et des localisations.
Sur le plateau, les maïs résistent, mais l’humidité partout présente peut tout remettre en question si la pourriture se met aux pieds. Beaucoup de semis ont été effectués fin mai/début juin, il faut donc attendre pour évaluer l’évolution des parcelles.

Cultures, une pression sanitaire de grande ampleur
Excès d’eau, inondations par endroits, manque de rayonnement et de chaleur... toutes les cultures subissent les conséquences de cette saison aussi inhabituelle que pourrie. Jean-Baptiste Goulier, responsable d’équipe du pôle productions végétales de la Chambre d’agriculture, observe que cette situation va engendrer «une énorme pression sanitaire sur les céréales d’hiver, mais dont l’intensité et les effets vont dépendre de la date des semis pour les blés et du programme fongicide appliqué». Certaines maladies s’expriment déjà : la septoriose sur blé et la rhynchosporiose sur certaines variétés d’orges. «Sur les orges d’hiver ces programmes fongicides risque d’être lourds et coûteux»... En zone précoce, comme le Val de Saône, on peut observer des pertes de pieds, mais globalement, les cultures résistent mieux que sur d’autres secteurs. Les semis plus tardifs ont été détruits du fait de l’excès d’eau et nécessitent des resemis.
Sur les plateaux, «l’état sanitaire se révèle être le principal facteur limitant», alors que les blés présentent un bon potentiel, en dépit du manque de rayonnement important. «Là où l’année aurait pu être bonne, elle reste sauvable du fait de ce potentiel initial» constate Jean-Baptiste Goulier. Sur les orges d’hiver, certains épis ont gelé (comme sur les blés par endroits), mais «l’implantation plus tardive a limité les dégâts. En certains endroits on observe cependant des phénomènes de non-fécondation». Les colza présentent un très grande hétérogénéité et les situations sont très variables en fonction des parcelles. Sur les plateaux plus à l’Ouest du département, les problèmes d’altises prennent de l’ampleur, à l’image de ce qui s’est passé lors de la dernière campagne dans l’Yonne. Le froid a allongé la durée de la floraison, mais le temps peu favorable a provoqué l’apparition de cylindrosporiose sur les colzas les plus chétifs. «La moisson risque d’être marqué par une grande hétérogénéité des résultats».
«La catastrophe la plus significative concerne les pois d’hiver sur cette zone avec des parcelles qui ne seront pas récoltées du fait d’attaque de bactériose de grande ampleur». Alors que les producteurs, douchés par deux à trois mauvaises récoltes en pois de printemps, s’étaient tournés ver le pois d’hiver dont la sole avait beaucoup augmenté dans le cadre des SIE, le chiffre d’affaires sera nul sur cette culture et les conséquences économiques importantes. La problématique de la diversification des cultures sur ces zones se pose ainsi avec accuité alors que les risques climatiques se conjugent aux risques économiques. En certaines places comme dans l’Auxois notamment, la sole de féverolle a été ravagée.
Pour le moment, si la pression sanitaire ne vient pas contredire ce pronostic, les céréales d’hiver devraient ne pas s’en tirer trop mal, le potentiel reste encourageant «le grain devrait être là». Dans la plaine «ce ne sera pas l’année record à laquelle on aurait pu s’attendre, mais en fonction de la maîtrise des maladies, le potentiel devrait s’exprimer». Maintenant, pour que ces prévisions se teintent d’un peu d’optimisme, il faudrait que le ciel vire rapidement au bleu et que les exploitants puissent retourner dans leurs parcelles et remédier aux dégâts quand c’est encore possible...

Groupama Grand Est vous informe

Face aux inondations, coulées de boues…  Que faire ?
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Groupama Grand Est intervient pour les inondations et coulées de boue sans attendre la parution d’un arrêté de catastrophes naturelles.