L’AG des JA 58 se tiendra le 22 avril à la mairie de Saint-Saulge
Périco Légasse: «En m’invitant, Alexandre Lorré prend un risque»
«La gastronomie peut-elle rimer avec économie»? Le thème du débat de l’assemblée générale annuelle des JA 58 est forcément provocateur… Tout comme l’intervenant principal, Périco Légasse, critique gastronomique à l’hebdomadaire Marianne, dont on connait les emportements médiatiques vis-à-vis des dirigeants de la FNSEA. L’auteur du récent «A table, citoyens»! expliquera pourquoi il faut un sursaut dans les comportements alimentaires pour une émancipation des consommateurs et des paysans… Terres de Bourgogne l’a interrogé.
- Pourquoi venir rencontrer les jeunes agriculteurs, bénévolement, chez eux dans la Nièvre?
Le maintien de la paysannerie, c’est tout mon combat! J’ai déjà été contacté par des syndicats agricoles mais c’est la première fois que j’accepte l’invitation de représentants des JA et du syndicalisme majoritaire. Quel que soit le respect que j’éprouve pour les dirigeants du réseau FNSEA, j’ai des relations compliquées avec eux et, qu’après ma prise de bec avec Christiane Lambert à la télévision, Alexandre Lorré ait pensé à moi, cela me touche, mais il prend un risque car je ne serai pas tendre à propos des orientations professionnelles.
- Gastronomie et économie, le thème choisi, vous inspire quelles remarques?
C’est très simple. Pas de patrimoine gastronomique sans paysans! On entend dans les discours le besoin de maintenir notre riche patrimoine gastronomique, si réputé dans le monde, mais ce sont les protecteurs de ce patrimoine, les paysans, qui l’ont engendré! Il faut revenir à la source. Ce sont les paysans de France qui font la gastronomie, pas l’agro-industrie! Les Français sont prêts à l’entendre. Nous n’avons jamais été aussi conscients de la situation que l’on risque de perdre. Quand ils consomment, ils votent. Plutôt que des surgelés, ils se rendent compte qu’ils peuvent faire une bonne omelette aux champignons pour 1,20 euros ou une bonne soupe de légumes pour 0,80 euros pour se faire du bien corps et âmes… La consommation est un levier d’influence très fort: à raison de trois actes alimentaires par jour, cela représente 198 millions d’actes alimentaires en France. Imaginez si au moins 5% des Français font attention à ce qu’ils achètent, c’est une révolution économique et même l’emploi s’en ressentira. On recréera de la ruralité!
- Vous êtes pour plus d’agro-écologie et moins d’industrie…
Avec Stéphane Le Foll comme ministre, la politique agricole n’est pas idéale. En terme d’agro-écologie, on est loin du compte mais je vois une lueur d’espoir. Je constate que les agriculteurs qui ont suivi à la lettre les consignes d’une agriculture dirigée et concentrée se pendent tandis que ceux qui se sont émancipés et associés de façon durable et rentable -l’une ne va pas sans l’autre- ont trouvé des alternatives au système. Et je ne parle pas que de bio. Quand les gens seront conscients du patrimoine bovin comme celui de la Nièvre avec ses charolaises du Morvan, on reprendra le pays en mains! Aux jeunes, je dis «n’ayez pas peur»! Jamais le consommateur n’a été aussi conscient de ce qu’il consomme. Les agriculteurs
traversent une période difficile, mais sans eux, il n’y a plus de pays!
Le maintien de la paysannerie, c’est tout mon combat! J’ai déjà été contacté par des syndicats agricoles mais c’est la première fois que j’accepte l’invitation de représentants des JA et du syndicalisme majoritaire. Quel que soit le respect que j’éprouve pour les dirigeants du réseau FNSEA, j’ai des relations compliquées avec eux et, qu’après ma prise de bec avec Christiane Lambert à la télévision, Alexandre Lorré ait pensé à moi, cela me touche, mais il prend un risque car je ne serai pas tendre à propos des orientations professionnelles.
- Gastronomie et économie, le thème choisi, vous inspire quelles remarques?
C’est très simple. Pas de patrimoine gastronomique sans paysans! On entend dans les discours le besoin de maintenir notre riche patrimoine gastronomique, si réputé dans le monde, mais ce sont les protecteurs de ce patrimoine, les paysans, qui l’ont engendré! Il faut revenir à la source. Ce sont les paysans de France qui font la gastronomie, pas l’agro-industrie! Les Français sont prêts à l’entendre. Nous n’avons jamais été aussi conscients de la situation que l’on risque de perdre. Quand ils consomment, ils votent. Plutôt que des surgelés, ils se rendent compte qu’ils peuvent faire une bonne omelette aux champignons pour 1,20 euros ou une bonne soupe de légumes pour 0,80 euros pour se faire du bien corps et âmes… La consommation est un levier d’influence très fort: à raison de trois actes alimentaires par jour, cela représente 198 millions d’actes alimentaires en France. Imaginez si au moins 5% des Français font attention à ce qu’ils achètent, c’est une révolution économique et même l’emploi s’en ressentira. On recréera de la ruralité!
- Vous êtes pour plus d’agro-écologie et moins d’industrie…
Avec Stéphane Le Foll comme ministre, la politique agricole n’est pas idéale. En terme d’agro-écologie, on est loin du compte mais je vois une lueur d’espoir. Je constate que les agriculteurs qui ont suivi à la lettre les consignes d’une agriculture dirigée et concentrée se pendent tandis que ceux qui se sont émancipés et associés de façon durable et rentable -l’une ne va pas sans l’autre- ont trouvé des alternatives au système. Et je ne parle pas que de bio. Quand les gens seront conscients du patrimoine bovin comme celui de la Nièvre avec ses charolaises du Morvan, on reprendra le pays en mains! Aux jeunes, je dis «n’ayez pas peur»! Jamais le consommateur n’a été aussi conscient de ce qu’il consomme. Les agriculteurs
traversent une période difficile, mais sans eux, il n’y a plus de pays!