Passez aux lentilles

Les légumineuses sont à l’honneur cette année, décrétées «légumes de l’année » par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Guillaume Parthiot, par ailleurs président des JA de l’Aube et son père Guy, n’ont pas attendu cette reconnaissance, pour intégrer ce type de culture dans l’assolement familial et se sont équipés il y a quelques années, d’une chaîne de triage et de conditionnement. Le marché est porteur et ils sont aujourd’hui une vingtaine de producteurs dans l’Yonne à les avoir rejoints et à produire des lentilles, sur une surface totale dans le département de plus de 200 ha. Un chiffre que Guillaume Parthiot souhaiterait voir doublé l’an prochain. Il est pour cela en quête de nouveaux producteurs, notamment, dans le Tonnerrois : «il nous faut trouver de nouvelles surfaces afin de répondre à la demande. à la base, on recherche surtout des agriculteurs sur les plateaux, car les terres plutôt argilo-calcaires des zones intermédiaires, sont bien adaptées à la lentille. Une culture de printemps qui peut facilement s’insérer dans un assolement classique blé/orge/colza et permet au niveau des mauvaises herbes, de casser un cycle de cultures d’hiver ancestral». Avec pour autre avantage, par rapport à un colza, de demander moins d’interventions phytosanitaires et de se passer d’azote. Egalement recherchés mais plus à la marge, des producteurs de pois verts.

Un catalogue qui s’est étoffé au fil des ans
La culture de la lentille ne nécessite pas d’équipement spécifique et s’accommode très bien du semoir et de la moissonneuse utilisés pour les céréales. Les récoltes sont livrées à la moisson sur le site de conditionnement de Chaserey, à une quinzaine de km de Tonnerre, une grille de dédommagement ayant été mise en place pour le transport. Les rendements moyens sur le département, s’étalent de 10 à 25 q/ha, en fonction des dates de semis, la culture étant plutôt sensible au coup de chaud. Une seule variété de semences certifiées aujourd’hui sur le marché. Sur le plan de la conduite culturale, une aide est apportée, sous forme d’itinéraire technique type, adapté selon les années, les producteurs étant avertis par mail en cas d’arrivée de ravageurs ou parasites. Un contrat annuel est passé entre la société et l’agriculteur : «il fixe une certaine quantité mais n’ouvre pas sur des pénalités en cas d’objectif non atteint. De toute façon, le marché est très stable, peu volatile et il nous est facile de nous faire dépanner en allant chercher ailleurs ce qui peut nous manquer».
Au fil du temps, le catalogue de la Société Parthiot s’est étoffé : lentilles vertes, blondes, roses, lingots blancs, flageolets, pois verts... Autant de produits distribués aujourd’hui en GMS, auxquels devraient se rajouter en septembre prochain la lentille corail. Si le conditionnement en boites ne représente que 5% du volume global, le marché est en forte progression et l’objectif est de doubler dès cette année les 40 000 boites produits en 2015. La majorité de la production toutefois, étant livrée chez des industriels de plats préparés ou de reconditionnement.