Accès au contenu
Lutte contre les altises et les charançons

Pas de solution miracle, mais un ensemble de leviers à mettre en œuvre

La Chambre d’agriculture de Côte d’Or vient de présenter à ses adhérents de groupes de développement sa plateforme d’essai colza centrée sur la gestion des insectes d’automne.
Par Equipe Grandes Cultures, Chambre d’agriculture de Côte d’Or
Pas de solution miracle, mais un ensemble de leviers à mettre en œuvre
Près de 40 agriculteurs et une trentaine d’étudiants ont fait le déplacement mercredi 29 mars pour anticiper cette problématique technique en pleine expansion.
Installé à Châtel Gérard entre Yonne et Côte d’Or, chez Hugues Trameau, l’essai est situé en plein cœur des populations de grosses altises et de charançon du bourgeon terminal résistants aux pyréthrinoïdes.

Avec des variantes de fertilisation (fumier, azote minéral, engrais localisé), de travail du sol (TCS et Semis Direct), de plantes compagnes, de dates de semis, ce sont plus de 90 modalités qui sont évaluées sur ce site.

Même si du fait des conditions d’implantation le colza est bien handicapé cette année, une certitude persiste : il faut gagner la course contre l’insecte par un développement de biomasse important et précoce.

Semer dès que possible
Deux modalités ont été implantées avec un retard d’une dizaine de jours vis-à-vis du reste de l’essai. Le résultat est sans appel, non seulement les plantes ont subies les dégâts des adultes entrainant des retards de développement et des biomasses très faibles, mais surtout un nombre de larves important dans les quelques pieds ayant survécus.

Limiter les faims en azote
Pour supporter la présence des larves et éviter qu’elles ne génèrent des dégâts au cœur de la plante, il faut viser des biomasses minimum avant hiver d’au moins 1 kg/m².
Pour cela, l’export des pailles en terres superficielles, l’apport d’engrais en localisé au semis, l’épandage de fientes ou de lisier sont des leviers pour permettre un développement suffisant du colza avant l’hiver et contrer la migration des larves vers le cœur de la plante.

Associer des plantes compagnes ?
Si cela semble une piste pour induire en confusion les grosses altises, les féveroles implantées à différents dosage dans l’essai ne semblent pas avoir limité la présence de larves dans les pieds de colzas. D’autres couverts plus complexes seront à tester ces prochaines années.
Tous ces résultats sont pour le moment provisoires. Le rendement récolté actera de la meilleure modalité, même si le rendement potentiel semble déjà bien restreint dans certaines modalités : les mesures de nombres de larves par pieds (méthode Berlèse) réalisées par la Chambre d’agriculture indiquent une moyenne à 10 larves/pieds. D’autres comptages réalisés à quelques kilomètres du site, sur une autre parcelle, montent jusqu’à 26 larves/pied.