Syndicalisme
Partir ?
Stéphane Aurousseau, président de la FDSEA, revient sur la mobilisation du 3 septembre à Paris. Une étape syndicale qui ouvre une nouvelle feuille de route sur le sujet des prix et de la régulation des marchés.

Partir ? Cette interrogation revenait dans bien des conversations le 3 septembre au soir à Paris.
Tout ça pour ça ! Une telle mobilisation, tous ces tracteurs partis pour certains depuis plusieurs jours, des centaines de kilomètres de bitume avalés, un accueil des parisiens le long des boulevards qui rappelaient certaines images de l’accueil fait aux blindés de la libération de Paris. Et à 15h30 la consigne tombait, «remontez dans les cabines et retour à la maison».
A n’en pas douter et en dépit de certaines réactions minoritaires et extrémistes sur les médias sociaux et dans une certaine presse, les parisiens sont massivement derrières nous et l’ont témoigné avec chaleur et enthousiasme. Et ça compte.
Le plan de soutien de 3 milliards est insuffisant en ce sens qu’il ne dit rien de la régulation des marchés et donc de la hausse de prix de nos produits animaux et végétaux. Mais pour autant, chacun doit mesurer combien cette action a marqué les esprits. 7000 manifestants, en difficulté économique, mais dignes et responsables dans leur comportement, 1733 tracteurs dans le trafic parisien et pas une tôle froissée, pas un accident. Et de surcroît les applaudissements de Paris. A n’en pas douter, ces trois éléments ont marqué les hommes du gouvernement, à commencer par le premier d’entre eux, le Président de la République.
Pour moi il est probable que si le soutien populaire avait manqué, si nous nous étions laisser aller à des débordements, si nous avions paralysé la ville comme certains le souhaitaient, ces 3 Milliards que nous jugeons insuffisants, peut-être ne les aurions-nous pas obtenus.
La FNSEA reviens grandie, sa légitimité réaffirmée, son sens des responsabilités reconnu, et il lui sera plus facile demain de peser dans le rapport de force avec les politiques. Car quand on décide de finir une manifestation, on n’en n’a pas fini de la négociation. La feuille de route on la connait : faire reconnaître que l’agriculture supporte plus que sa part les conséquences de l’embargo Russe. Faire reconnaître qu’il n’y a pas de marché possible sans règles respectées surtout quand il s’agit du vivant et de produits périssables. Il nous faut convaincre de la nécessité de remettre en place de vraies mesures de sauvegarde des prix quand le marché dysfonctionne.
Et le 3 septembre au soir, il fallait partir de Paris, revenir vers nos fermes, le sentiment du devoir accompli. Ce ne fut pas l’action d’un jour, mais l’action d’une semaine. Ceux qui y ont participé le savent bien. Les autres, s’ils ont été attentifs aux médias le savent aussi, pendant toute la semaine au fur et à mesure de la progression des convois, on a expliqué les problèmes agricoles.
L’agriculture est stratégique pour la France. Si notre gastronomie est reconnue au patrimoine de l’Unesco, si nous sommes la première destination touristique au Monde, on nous le doit bien un peu…non ?
Tout ça pour ça ! Une telle mobilisation, tous ces tracteurs partis pour certains depuis plusieurs jours, des centaines de kilomètres de bitume avalés, un accueil des parisiens le long des boulevards qui rappelaient certaines images de l’accueil fait aux blindés de la libération de Paris. Et à 15h30 la consigne tombait, «remontez dans les cabines et retour à la maison».
A n’en pas douter et en dépit de certaines réactions minoritaires et extrémistes sur les médias sociaux et dans une certaine presse, les parisiens sont massivement derrières nous et l’ont témoigné avec chaleur et enthousiasme. Et ça compte.
Le plan de soutien de 3 milliards est insuffisant en ce sens qu’il ne dit rien de la régulation des marchés et donc de la hausse de prix de nos produits animaux et végétaux. Mais pour autant, chacun doit mesurer combien cette action a marqué les esprits. 7000 manifestants, en difficulté économique, mais dignes et responsables dans leur comportement, 1733 tracteurs dans le trafic parisien et pas une tôle froissée, pas un accident. Et de surcroît les applaudissements de Paris. A n’en pas douter, ces trois éléments ont marqué les hommes du gouvernement, à commencer par le premier d’entre eux, le Président de la République.
Pour moi il est probable que si le soutien populaire avait manqué, si nous nous étions laisser aller à des débordements, si nous avions paralysé la ville comme certains le souhaitaient, ces 3 Milliards que nous jugeons insuffisants, peut-être ne les aurions-nous pas obtenus.
La FNSEA reviens grandie, sa légitimité réaffirmée, son sens des responsabilités reconnu, et il lui sera plus facile demain de peser dans le rapport de force avec les politiques. Car quand on décide de finir une manifestation, on n’en n’a pas fini de la négociation. La feuille de route on la connait : faire reconnaître que l’agriculture supporte plus que sa part les conséquences de l’embargo Russe. Faire reconnaître qu’il n’y a pas de marché possible sans règles respectées surtout quand il s’agit du vivant et de produits périssables. Il nous faut convaincre de la nécessité de remettre en place de vraies mesures de sauvegarde des prix quand le marché dysfonctionne.
Et le 3 septembre au soir, il fallait partir de Paris, revenir vers nos fermes, le sentiment du devoir accompli. Ce ne fut pas l’action d’un jour, mais l’action d’une semaine. Ceux qui y ont participé le savent bien. Les autres, s’ils ont été attentifs aux médias le savent aussi, pendant toute la semaine au fur et à mesure de la progression des convois, on a expliqué les problèmes agricoles.
L’agriculture est stratégique pour la France. Si notre gastronomie est reconnue au patrimoine de l’Unesco, si nous sommes la première destination touristique au Monde, on nous le doit bien un peu…non ?