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Salon de l’agriculture

Paris, nous voilà

Le salon international de l’agriculture se tient du 24 février au 4 mars. Florian Renon va défendre les couleurs de son département et celles du cheval de trait auxois.
Par Aurélien Genest
Paris, nous voilà
Capucine de Posanges s’était imposée au Spécial à Semur le 9 septembre.
La Côte-d’Or monte à Paris. A Lacour-d’Arcenay chez Florian Renon, tout est déjà programmé. Le jeune homme de 24 ans prendra la direction de l’Ile-de-France le 22 février en compagnie de sa jument Capucine de Posanges, championne nationale au dernier Spécial de Semur-en-Auxois. Une quinzaine de personnes de la région se donneront rendez-vous dans sa cour de ferme pour rejoindre, ensemble, le grand Parc des expositions parisien. «Nous ferons le déplacement avec deux camions, l’autoroute n’est pas loin d’ici» indique le jeune éleveur qui participera à son septième salon de l’agriculture consécutif.

Onze jours sur place
La délégation des traits auxois restera Porte de Versailles l’intégralité du Sia et logera près des animaux, dans des loges spécialement aménagées pour l’occasion. «Tout est rodé, nous avons l’habitude d’y aller !» poursuit Florian Renon, «c’est avec beaucoup de plaisir que nous nous rendrons une nouvelle fois au salon. Nous aurons à cœur de promouvoir la race auprès du plus grand nombre. Ce sera aussi l’occasion de passer de très bons moments en compagnie d’autres éleveurs venant de toute la France, que l’on ne croise qu’une seule fois pas an et avec qui nous échangeons beaucoup sur notre métier et notre passion. Il y a toujours une super ambiance entre nous, c’est une très belle aventure entre copains».

Deux équins du 21
Un très bon résultat de la jument âgée de cinq ans est espéré par toute la délégation côte-d’orienne. Achetée dès son plus jeune âge au Gaec Dupaquier, Capucine de Posanges fera le déplacement à Paris pour la seconde fois de sa carrière. Championne jeune à Semur-en-Auxois en 2015, la femelle équine avait décroché la troisième place du concours général l’hiver suivant, en 2016.

Un deuxième animal du département sera en lice avec Flicka d’Huilly, pouliche de deux ans appartenant à Florian Bizouard qui avait terminé championne jeune du dernier Spécial. Les épreuves se dérouleront mardi 27 février, journée qui sera également dédiée au département de la Côte-d’Or.

Une passion qui fait du bien
Sur le plan commercial, Florian Renon n’exclut pas de nouer certains contacts au salon, même si cela reste assez difficile : «nous n’avons jamais réellement vendu à Paris, même si certaines ventes se sont peut-être faites indirectement suite à notre présence ici». La passion demeure la première motivation de Florian Renon, dont l’installation sur la ferme familiale (110 vêlages charolais, 100 ha de cultures, diversification dans le maraichage et l’achat-vente de fleurs avec ses parents) a été couplée avec l’apparition des chevaux : «je possède deux autres juments. J’ai toujours aimé le trait auxois, qui est un très bel animal, une très belle race qui mérite de perdurer. Les chevaux sont lourds et sont en mesure de travailler, certains d’entre eux sont très utiles dans les vignes. La survie de cette race passe aussi et surtout par la consommation de viande, il faut des débouchés. Oui, il faut manger du cheval pour le préserver !»

Un moment sympa, mais...

Avec son esprit festif et convivial, une participation au Sia est toujours la bienvenue. Thibaut Malnoury, actuellement en période de vêlages, vivra cette édition avec un enthousiasme certain mais n’oubliera pas pour autant les difficultés de son métier. L’exposition médiatique de l’agriculture autour du Sia «doit permettre de faire bouger les choses» selon le producteur côte-d’orien : «l’élevage va très mal, mais ce n’est pas un scoop. Cela fait trop longtemps que ça dure. Les prix de la viande sont catastrophiques, je pense aussi à nos amis laitiers pour qui les problèmes ne sont pas réglés. Toute la filière agricole est touchée, les cours des céréales ne relèvent pas le niveau. Nos pouvoirs politiques doivent faire quelque chose, on ne peut pas laisser le monde agricole ainsi».