Ovins
Opération séduction pour les moutons
La rencontre technique annuelle du Corel s’est déroulée la semaine dernière dans une exploitation de Côte d’Or, près de Liernais.

Tous les acteurs de la filière ovine réunis, ou presque. «C’est la journée de l’année où tout le monde répond présent, une journée qui nous est très chère puisqu’elle maintient une cohésion entre nous» indique fièrement Thierry Besançon, le président du Comité d’orientation régional de l’élevage. Plus de 140 personnes s’étaient déplacées au Gaec du Moulin de Jonchery à Diancey, chez Jean-Marie et Francis Guyot, lors de cette traditionnelle rencontre technique ovine qui fêtait là sa dixième édition. Pour Thierry Besançon, ce rendez-vous est le «pivot du travail de l’année» : «il représente une base solide à tous nos travaux qui s’intéressent aux aides sur les bâtiments d’élevage, à la génétique et aux différents suivis techniques des exploitations, aussi bien en groupe qu’en individuel».
La ferme de Jean-Marie et Francis Guyot a permis d’illustrer la politique du Corel, en faveur d’une modernisation des exploitations, résumée par son président: «le mouton est encore la production que l’on fait en plus et à côté des autres... avec des palettes et des ficelles ! Quand un éleveur n’est pas suffisamment équipé, il peut s’en lasser et le mouton est souvent la production qui part malheureusement en premier. Physiquement, oui, le travail peut être difficile. Il suffit que des aléas sanitaires se manifestent et l’éleveur arrête définitivement les ovins. Ici, à Diancey, ce n’est pas du tout le cas. Les éleveurs croient en leur production, ils ont su se moderniser à moindres coûts et obtiennent des résultats économiques très satisfaisants avec une technicité intéressante. Nous sommes persuadés que ce modèle est un exemple, sans forcément parler d’intensification. Modernisons et nous y arriverons, voici le message que nous voulons faire passer. Les ovins ont la possibilité d’arriver à un niveau économique équivalent voire supérieur à celui des autres productions agricoles, nous en sommes persuadés. Pour se moderniser, il existe des soutiens, des évolutions techniques comme la contention qu’il ne faut surtout pas négliger».
Réduire la pénibilité
Dans l’un des cinq ateliers techniques de la journée, Jean-Marc Bidoire, technicien au syndicat d’élevage ovin, faisait la part belle aux investissements «modérés» réalisés par les frères Guyot : «La création d’une bergerie avec 198 places au cornadis, subventionnée à hauteur de 36% il y a deux ans, a généré un gain de temps de travail considérable et réduit fortement la pénibilité du travail. Pour réussir en mouton, il faut de la passion mais aussi une organisation adéquate. L’exploitation sort des résultats très satisfaisants, la mortalité du cheptel en herbage n’atteint que 13% alors qu’il est habituellement commun de la trouver à 17%. Encore trop souvent, les ovins sont mal considérés et élevés dans des bouts de bâtiments ou de vieilles écuries, là où le matériel n’a pas accès. Les éleveurs perdent alors un temps fou et se lassent inévitablement. C’est loin d’être le cas ici à Diancey...» Thierry Besançon dressait un très bon bilan de cette journée, très riche en échanges et en rencontres, d’autant que la part de scolaires était particulièrement élevée : «les lycées agricoles ont été invités et ont bien répondu présent. Près de la moitié des visiteurs était effectivement des scolaires. Nous souhaitons aller le plus tôt possible auprès des futurs producteurs pour communiquer et les sensibiliser. Je pense également aux professeurs. On ne communique pas assez sur notre production, et pas toujours en bien. Si cette communication part sur de mauvaises bases dès le stade de l’école, nous réduisons fortement nos chances de retrouver des producteurs ovins les années qui suivent.... Vous l’avez compris, cette rencontre technique régionale est aussi l’occasion de recruter ! L’âge moyen des producteurs ovins dépasse aujourd’hui la cinquantaine d’années, alors nous avons besoin de préparer la relève. Si l’on ne modernise pas la production ovine et que nous ne sensibilisons pas les jeunes, ce sera très compliqué pour nous».
Participaient également à la tenue de cette journée : Anne-Marie Bolot (Terre d’Ovin), Aline Bonnot (OS Mouton Charollais), Aurore Gérard (Chambre d’agriculture 21), Marie Leblond-Landrier (Cialyn), Yves Le Boulbin (Alysé), Michel Pocachard (OS Grivette), Christophe Rainon (Chambre d’agriculture 58), Dominique Régnier (MSA), Laurent Solas (Chambre d’agriculture 71).
La ferme de Jean-Marie et Francis Guyot a permis d’illustrer la politique du Corel, en faveur d’une modernisation des exploitations, résumée par son président: «le mouton est encore la production que l’on fait en plus et à côté des autres... avec des palettes et des ficelles ! Quand un éleveur n’est pas suffisamment équipé, il peut s’en lasser et le mouton est souvent la production qui part malheureusement en premier. Physiquement, oui, le travail peut être difficile. Il suffit que des aléas sanitaires se manifestent et l’éleveur arrête définitivement les ovins. Ici, à Diancey, ce n’est pas du tout le cas. Les éleveurs croient en leur production, ils ont su se moderniser à moindres coûts et obtiennent des résultats économiques très satisfaisants avec une technicité intéressante. Nous sommes persuadés que ce modèle est un exemple, sans forcément parler d’intensification. Modernisons et nous y arriverons, voici le message que nous voulons faire passer. Les ovins ont la possibilité d’arriver à un niveau économique équivalent voire supérieur à celui des autres productions agricoles, nous en sommes persuadés. Pour se moderniser, il existe des soutiens, des évolutions techniques comme la contention qu’il ne faut surtout pas négliger».
Réduire la pénibilité
Dans l’un des cinq ateliers techniques de la journée, Jean-Marc Bidoire, technicien au syndicat d’élevage ovin, faisait la part belle aux investissements «modérés» réalisés par les frères Guyot : «La création d’une bergerie avec 198 places au cornadis, subventionnée à hauteur de 36% il y a deux ans, a généré un gain de temps de travail considérable et réduit fortement la pénibilité du travail. Pour réussir en mouton, il faut de la passion mais aussi une organisation adéquate. L’exploitation sort des résultats très satisfaisants, la mortalité du cheptel en herbage n’atteint que 13% alors qu’il est habituellement commun de la trouver à 17%. Encore trop souvent, les ovins sont mal considérés et élevés dans des bouts de bâtiments ou de vieilles écuries, là où le matériel n’a pas accès. Les éleveurs perdent alors un temps fou et se lassent inévitablement. C’est loin d’être le cas ici à Diancey...» Thierry Besançon dressait un très bon bilan de cette journée, très riche en échanges et en rencontres, d’autant que la part de scolaires était particulièrement élevée : «les lycées agricoles ont été invités et ont bien répondu présent. Près de la moitié des visiteurs était effectivement des scolaires. Nous souhaitons aller le plus tôt possible auprès des futurs producteurs pour communiquer et les sensibiliser. Je pense également aux professeurs. On ne communique pas assez sur notre production, et pas toujours en bien. Si cette communication part sur de mauvaises bases dès le stade de l’école, nous réduisons fortement nos chances de retrouver des producteurs ovins les années qui suivent.... Vous l’avez compris, cette rencontre technique régionale est aussi l’occasion de recruter ! L’âge moyen des producteurs ovins dépasse aujourd’hui la cinquantaine d’années, alors nous avons besoin de préparer la relève. Si l’on ne modernise pas la production ovine et que nous ne sensibilisons pas les jeunes, ce sera très compliqué pour nous».
Participaient également à la tenue de cette journée : Anne-Marie Bolot (Terre d’Ovin), Aline Bonnot (OS Mouton Charollais), Aurore Gérard (Chambre d’agriculture 21), Marie Leblond-Landrier (Cialyn), Yves Le Boulbin (Alysé), Michel Pocachard (OS Grivette), Christophe Rainon (Chambre d’agriculture 58), Dominique Régnier (MSA), Laurent Solas (Chambre d’agriculture 71).
Des moutons dans «la ferme idéale»
Parmi les nombreux lycéens présents à Diancey, Flavio Py, 16 ans, originaire de Venarey-Les Laumes et scolarisé en classe de Bac 1 SDE (Système dominante élevage) au lycée La Barotte à Châtillon-sur-Seine, acceptait de livrer les caractéristiques de la «ferme idéale» selon lui : «Pour moi, il y aurait 200 hectares de prés pour accueillir 80 mères vaches et 300 brebis.
Oui, j’aime bien les moutons et j’en voudrais si j’arrive à m’installer. Il me faudrait également 90 voire 100 hectares de champs pour être un maximum autonome pour l’alimentation du bétail. Des hectares, je ne souhaiterais pas en avoir davantage car cela nécessiterait de la main d’oeuvre. Je suis hors-cadre familial et j’espère que ma future exploitation ressemblera un maximum à ce modèle. J’ai bien pensé aux nouvelles technologies comme la méthanisation ou le photovoltaïque... Les investissements nécessaires à la méthanisation me limiteront forcément, même si ça serait bien pour la diversification du fumier. Le photovoltaïque, on verra, l’idée d’être autonome en électricité peut être intéressant. Ce que je pense de l’agriculture biologique ? Je pense que ça peut être pas mal, mais je ne compte pas en faire dans un premier temps. Comme pour les vins, il faut de tout : des bouteilles à 2 euros et d’autres à 300 euros... Pour le consommateur, il faut savoir varier la production mais aujourd’hui, je ne pense pas que tout le monde possède le budget pour s’acheter du bio».
Oui, j’aime bien les moutons et j’en voudrais si j’arrive à m’installer. Il me faudrait également 90 voire 100 hectares de champs pour être un maximum autonome pour l’alimentation du bétail. Des hectares, je ne souhaiterais pas en avoir davantage car cela nécessiterait de la main d’oeuvre. Je suis hors-cadre familial et j’espère que ma future exploitation ressemblera un maximum à ce modèle. J’ai bien pensé aux nouvelles technologies comme la méthanisation ou le photovoltaïque... Les investissements nécessaires à la méthanisation me limiteront forcément, même si ça serait bien pour la diversification du fumier. Le photovoltaïque, on verra, l’idée d’être autonome en électricité peut être intéressant. Ce que je pense de l’agriculture biologique ? Je pense que ça peut être pas mal, mais je ne compte pas en faire dans un premier temps. Comme pour les vins, il faut de tout : des bouteilles à 2 euros et d’autres à 300 euros... Pour le consommateur, il faut savoir varier la production mais aujourd’hui, je ne pense pas que tout le monde possède le budget pour s’acheter du bio».