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Témoignage

«On y apprend à prendre du recul...»

Ils sont tous les deux éleveurs, l’un en filière porcine, le second en élevage allaitant et ne cachent pas leur satisfaction après avoir suivi la formation «Bien dans ses bottes».
Par Propos recueillis par Dominique bernerd
Eric Saison et Pascal Baron ont accepté de livrer leur témoignage à l’issue de leur participation à cette première session, débutée à l’automne et qui s’est achevée le 13 janvier dernier

- Pouvez-vous expliquer ce qui vous a incité à suivre cette formation ?
Eric Saison : «le regard des autres nous conduit souvent à nous poser tout un tas de questions, savoir si on fait bien ou pas, à différencier le vrai du faux, le bien du mal et en fin de compte, on s’aperçoit que la vie n’est pas «blanc et noir», mais bien plus nuancée et c’est ce que nous a révélé cette formation. D’emblée j’ai bien aimé le titre qui correspondait un peu à mes besoins, à savoir, prendre suffisamment de recul par rapport à tout ce qui se dit. Le fait aussi que ce soit un agriculteur qui assure la formation, j’ai trouvé que cela apportait du crédit supplémentaire».
Pascal Baron : «ce qui m’a incité au début, c’est le fait de ne plus être très bien dans sa tête suite à l’année de m…. que l’on a vécue et l’importance de ne pas ramener ce stress à la maison, au risque de pourrir ma famille. L’idée générale était de faire le point un peu sur tout et apprendre comment gérer ce qui me semblait jusqu’alors, ingérable, pouvoir poser un peu les valises».

- Et par rapport au contenu ?
ES : «on y apprend à redonner de l’importance aux faits réels et non à la façon dont on interprète les choses, en relativisant et en hiérarchisant les évènements comme ils se présentent. Une formation qui repose tout du long sur le fonctionnement cérébral de chacun».
PB : «on y apprend à prendre du recul, chose que moi, je ne savais plus faire. Analyser les faits, ne pas se prendre la tête avec des choses pour lesquelles on ne peut absolument rien… Un exemple : je n’ai pas encore de nouvelles de ma MAE herbivore ? Et bien je n’y peux rien, ça ne dépend pas de moi et je ne me mettrai pas la tête dans le mur pour ça ! Autant d’exemples au quotidien, pouvant nous bloquer et que l’on apprend à gérer… Cela aide à se poser les bonnes questions, savoir où on veut aller, quels moyens prendre pour y aller, ce que cela peut nous apporter et permet aussi de se booster en se mettant en mouvement. Après, chacun y va avec sa façon de voir, pour ma part, j’étais prêt à bouger. Le fait que le formateur aussi, soit un agriculteur comme nous, est aussi très important, car on parle la même langue».

- Cette formation a répondu à vos attentes ?
ES : «en mécanique d’esprit surtout, en apprenant à positiver davantage et être moins sur la réactivité, en prenant plus de temps pour comparer et essayer de trouver du positif même quand on a l’impression que tout est noir. Au départ, le titre pourrait faire penser que la formation est réservée à des agriculteurs mal dans leur peau, au bord de la déprime mais au final pas tant que ça… Elle peut s’appliquer à toute personne se posant des questions sur soi même ou désireuse d’améliorer ses relations humaines. Comme lors de conflits inter générationnels ou dès lors que l’on a des salariés, avec le risque d’être confrontés à des rivalités ou des rapports de force. La formation apprend à se comporter vis-à-vis des autres, à analyser les paroles et tout ça, dans la vie de tous les jours».
PB : «elle m’a permis de lever des soucis aujourd’hui réglés ou en voie de l’être et je parviens désormais à ranger les choses où elles doivent être. J’étais parti avec des problèmes et suis revenu avec des solutions. Mais en fait, on y fait un sacré point sur soi même, pour apprendre au final que ce que l’on pensait être un problème n’en est pas vraiment un… Rien à changer, que ce soit dans la forme ou le contenu pour l’améliorer, si ce n’est qu’il serait bien de faire en sorte que le groupe continue à vivre par delà le stage, en nous retrouvant de temps à autre».