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Élevage caprin

«On s’adapte comme on peut»

La Ferme du pigeonnier, à Montceau-et-Écharnant, est logiquement impactée dans sa vente de fromages.
Par Aurélien Genest
«On s’adapte comme on peut»
Élisabeth Lagrange, en train de préparer une commande qui sera livrée au domicile d’un particulier dans l’après-midi.
Le confinement et les différentes restrictions liées à la pandémie du coronavirus ne sont pas sans conséquences dans les élevages caprins. «La fermeture de la restauration collective, à qui nous livrons habituellement un tiers de notre production, nous oblige à repenser notre fonctionnement actuel», relève Vincent Lagrange, fils des gérants de la Ferme du pigeonnier et bénévole sur l’exploitation comptant 60 chèvres alpines en lactation. La première adaptation a été de diminuer la production par une baisse des concentrés. «Nous sommes passés de 900 grammes à 700 grammes par jour, la diminution de lait est d’environ 15 %», souligne le jeune Côte-d’orien.
Dans le même temps, les éleveurs de Montceau-et-Écharnant, qui transforment 75 % de leur lait, produisent davantage de tommes que d’ordinaire : «nous vendons ce type de produit un mois et demi après l’avoir fabriqué. L’idée est de décaler la date de vente, en espérant, bien sûr, que la situation aura bien changé d’ici là». La congélation de lait caillé est également envisagée : «nous venons d’investir dans des sacs de pré-égouttage mais il nous reste à acquérir un congélateur adapté, cela devrait se faire très prochainement».

De nouveaux clients
Ces opérations ne suffisent pas à écouler l’intégralité des excellents produits laitiers de l’exploitation. Au début du confinement, près de 300 fromages n’avaient plus de débouchés, chaque semaine, suite à la fermeture de la restauration collective : «nous avons contacté nos clients habituels, utilisé Facebook et le bouche-à-oreille pour vendre nos produits. Cela fonctionne plutôt bien et nous remercions toutes les personnes qui ont répondu favorablement à nos sollicitations. Financièrement, la démarche n’est pas très intéressante car elle engendre beaucoup de kilomètres et de temps, pour des commandes souvent petites, mais cela permet de sauver la production. Nous avons trouvé plusieurs nouveaux clients, que nous espérons conserver quand cette crise sera terminée».

D’autres impacts
La vente au magasin de la Ferme du pigeonnier se poursuit durant le confinement (renseignements au 03 80 20 23 23), tout comme les livraisons dans les grandes surfaces. «Contrairement à ce que nous aurions pu espérer, les ventes ne sont pas plus nombreuses qu’avant dans ces établissements. Nous avons contacté d’autres enseignes, Carrefour Market Talant, contrairement à d’autres, nous a pris des fromages», enchaîne Vincent Lagrange. Faute au coronavirus, la Ferme du pigeonnier est aussi impactée sur d’autres ateliers : «mes parents ont deux chambres d’hôtes qui sont généralement occupées durant cette période pascale. Cette année, il n’y aura logiquement personne, les réservations ont été vite annulées. Aussi, sur notre poste bovin viande, des génisses ont été récemment vendues mais on nous indique qu’il faudra attendre trois semaines avant leur départ de la ferme». Associé exploitant au sein du Gaec Terrand, à Cussy-la-Colonne, Vincent Lagrange fait part d’une bonne santé de la vente directe : «nous avions prévu de vendre une charolaise bien avant le confinement. Les colis, qui sont en préparation, ont très vite trouvé preneur en cette période si particulière pour tout le monde».