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Filière

On recherche des éleveurs !

Alors que le marché est en plein développement, la production française de porcs bio reste encore inférieure aux débouchés. C'€™est dans ce contexte que la coopérative Cirhyo et le Sedarb ont organisé une journée d'€™information pour faire le point sur la filière en Bourgogne et visiter un élevage porcin bio plein air de Puisaye-Forterre.
Par Dominique Bernerd
On recherche des éleveurs !
Chaque truie en lactation dispose de sa propre cabane paillée au milieu d'un parc de 1.250 m2
La coopérative Cirhyo commercialise aujourd'€™hui 1 million de porcs par an, dont un peu moins d'€™1% en bio. Un chiffre qu'€™elle souhaiterait doubler à l'€™horizon 2012. Un programme de développement est en cours, dont l'€™objectif est d'€™augmenter de 70% le nombre de producteurs. En 2009, on en comptait 26, dont 19 en Bourgogne, 3 d'€™entre eux seulement dégageant un revenu conséquent, avec une cinquantaine de truies (2 dans l'€™Yonne et 1 en Cote d'€™Or). Régie depuis janvier 2009 par un cahier des charges européen, la production est encadrée par une réglementation stricte, des organismes certificateurs indépendants contrôlant les opérateurs à tous les stades de la filière, à raison d'€™1,5 contrôle par an en moyenne par éleveur.

[INTER]Pas plus de 6,5 truies à l'€™hectare[inter]
Durée de conversion parcours et animaux : 6 mois. Un chiffre qui peut être diminué si l'€™éleveur prouve n'€™avoir jamais utilisé sur ses terres de produits interdits en bio. Le nombre d'€™animaux détermine si l'€™on est soumis ou non à une autorisation ou à une simple autorisation. Actuellement, au dessus de 450 [I]«animaux équivalents»[i] (soit 50 truies et 300 emplacements), une enquête publique, avec 2 ans d'€™instruction est obligatoire. Le dossier pour une déclaration étant beaucoup plus rapide.
Les effluents d'€™élevage sont limités à 170 kg d'€™azote par an et par ha de SAU, soit : 74 porcelets ou 6,5 truies ou 14 porcs à l'€™engraissement par ha. Chaque élevage devant à la fois disposer d'€™aires d'€™exercice et de bâtiments d'€™une surface minimum. Pour exemple : 7,5 m2 à l'€™intérieur et 2,5 m2 d'€™aire d'€™exercice par tête, pour des truies allaitantes avec porcelets de 40 jours maximum. Les espaces couverts pouvant l'€™être partiellement (bâtiments à 3 murs).

[INTER]Vendu 3,12 € par kg de carcasse[inter]
Plus d'€™obligation à produire sur l'€™exploitation un minimum d'€™alimentation, celle-ci pouvant provenir de toute la région. Des fourrages grossiers, frais, secs ou ensilés doivent être rajoutés à la ration journalière des porcs, notamment par le fait des parcours. Avec possibilité, en cas d'€™indisponibilité d'€™aliments bio disponibles, de rajout de 25% de la matière sèche quotidienne en conventionnel, dans la limite de 5% de la ration annuelle. Sevrage minimum des porcelets à 40 jours. Pour la reproduction, si la monte naturelle et l'€™insémination artificielle sont autorisées, interdiction en revanche de synchronisation des chaleurs et transfert d'€™embryons.
Coût moyen d'€™un bâtiment [I]«clé en mains»[i], disposant de 200 places d'€™engraissement : de 100 à 120 000 €. Parmi les aides potentielles à l'€™investissement : une aide PMBE à hauteur de 20%, plafonnée à 70 000 €, majorée de 3% en cas de construction de bâtiment en bois de la région. Prix de base actuel d'€™un porc : 3,12 €/kg de carcasse, pour une base de 52 TMP (Teneur de Muscle des Pièces, mesurée à l'€™abattoir).


Le Gaec Gobier des Merles en chiffres

Il y a plus de 10 ans que le GAEC Gobier des Merles, installé à Chastenay, en Puisaye-Forterre, a entamé sa conversion en bio, sur une ferme de 121 ha consacrée à l'€™élevage de porcs et de vaches laitières, dont 64 ha en céréales. L'€™atelier porcin valorisant les surfaces boisées et les terres moyennement profondes (sol argilo-calcaire).
Au total : 52 truies, conduites, selon leur état physiologique en plein air ou bâtiment, les truies gestantes valorisant 14 ha de bois divisés en
2 parcelles occupées tous les 2 ans. Ainsi, 2 bandes de 8 truies se partagent 7 ha, générant une économie substantielle d'€™aliments du fait de consommation de glands. Les animaux disposent de cabanes paillées en demi lune pour se protéger, au milieu d'€™un parc de 1.250 m2 implanté en trèfle
violet-Ray Grass. Chaque truie en lactation y étant logée jusqu'€™au sevrage des porcelets à 49 jours. Une fois sevrés, ils sont conduits en bâtiments paillé, disposant de
2,5 m2 chacun pendant un peu plus de 2 mois. Un second bâtiment les accueillant pendant 2 mois pour l'€™engraissement (3,5 m2/animal).
Les porcs reçoivent un concentré à partir des céréales de l'€™exploitation, des quantités supplémentaires d'€™orge et de blé étant achetés localement. Auquel se rajoute pour l'€™équilibre de la ration, du tourteau de soja et de pois, complété par de l'€™argile bentonite et des oligo-éléments. La proportion de chaque ingrédient variant selon le stade de animal, pouvant atteindre 10 kg/jour pour une truie en fin de lactation. Total 2009 consommé par l'€™atelier porcin : 464 tonnes de concentré, pour 75 tonnes de paille achetée. La fertilisation des cultures étant basée sur la valorisation des 1.000 tonnes de fumier produites par les deux ateliers d'€™animaux
Moyenne annuelle 2009 : 21,9 porcelets sevrés par truie productive, pour un poids de carcasse moyen porcs de 90 kg et de 145 kg pour les truies. Taux de renouvellement 44%, pour un taux de réforme de 59,8%. Marge brute par truie : 2.468 €, pour un prix moyen par kilo vendu de 3,35 €.