Agriculture biologique
«On ne vit pas plus mal qu’avant...»
Une exploitation de l’ex-canton de Saint-Seine-l’Abbaye se réjouit de sa reconversion en bio.
Le Gaec des Échazets, dans le village de Pellerey, ouvrait ses portes la semaine dernière dans le cadre d’une visite organisée par le Sedarb. Nicolas, René et Romain Boucherot ont fait part de leur expérience en agriculture biologique, orientation prise par le père de famille en 1998 et suivie unanimement par ses fils il y a quelques années. «Nous ne reviendrions pour rien au monde en arrière» indique René Boucherot. Ses motivations à quitter l’agriculture conventionnelle étaient de trois ordres : «Il y avait tout d’abord l’aspect santé, je ne supportais plus du tout les traitements et j’avais tout le temps mal à la tête en rentrant du travail. Je cherchais également à valoriser les terres qui, ici, ont un faible potentiel. Dernier point, les charges opérationnelle : j’avais estimé à 100 000 francs à l’époque tout ce que j’utilisais en produits pour mes cultures, je trouvais ce montant beaucoup trop élevé par rapport à ce que je n’étais pas sûr de pouvoir récolter».
Le veau à 7,35€/kg
Le Gaec des Échazets est aujourd’hui intégralement converti en bio, aussi bien ses cultures que son élevage. Le cheptel dénombre 150 vaches allaitantes en races Blonde d’Aquitaine, Charolais, et mixtes Montbéliarde/Simmental. L’exploitation produit une centaine de veaux de boucherie chaque année, vendus au prix de 7,35€/kg pour une moyenne de 140 kg de carcasses. Les vaches, elles, partent actuellement au tarif de 4,36€/kg. «Nous avons une plus-value assurée d’au minimum 0,30€/kg en vendant les produits finis» précise Nicolas Boucherot, président de la coopérative «Les éleveurs bio de Bourgogne» à qui il vend ses bovins. Le Gaec élève également 110 brebis Ile-de-France dédiées à une production d’agneaux gras.
«Accepter les mauvaises herbes»
Passer en bio est-il difficile ? «Non, pas spécialement, même si c’est une remise en question de l’intégralité du système. Il faut, avant toute chose, être prêt dans sa tête» répond René Boucherot. L’agriculteur reconnaît une certaine appréhension avant le «passage à l’acte» : «comme tout le monde, nous avons des prêts sur le dos. On se demande si tout va bien se passer. La première année, sur des terres qui n’avaient reçu ni fumier ni luzerne depuis 40 ans, nous n’avions fait que 10q/ha en triticale. Forcément, ça fait bizarre... Mais nous avions passé trois années de luzerne derrière et des rendements de 30 à 40q/ha avaient été régulièrement obtenus par la suite. Il n’y a eu finalement aucun problème, les aides sont quoiqu’il arrive très bénéfiques». La question des mauvaises herbes n’en est pas vraiment une, selon Nicolas Boucherot : «il faut juste savoir les accepter ! Dans le temps, il y avait déjà beaucoup de vulpin dans les parcelles. Mais tout redevient dans l’ordre dès lors que nous stoppons l’azote chimique. Le vulpin est toujours présent mais il ne concurrence plus les céréales». Le Gaec des Échazets ne désherbe aucune parcelle, même pas mécaniquement : «une fois la culture semée, nous attendons tranquillement la récolte. Il n’y a plus d’intervention. Tout le système est basé sur le préventif, la rotation fait une grande partie du travail avec l’alternance d’herbe et de culture. Bien sûr, le semis doit être une réussite dans tous les cas» enchaîne l’agriculteur. La faible volatilité des prix des céréales, qui oscillent entre 380 et 400€/t, est très appréciée des agriculteurs, qui ont déjà obtenu 49q/ha en blé après une luzerne: «c’est certain, cette régularité est la bienvenue, notamment pour mener à bien des projets sur l’exploitation. C’est une valeur sûre. En général, tous les prix en filière bio sont stables» se réjouit Nicolas Boucherot, qui vend ses produits non consommés par ses bêtes à Dijon Céréales.
Ici pour produire
Pour l’élevage, toutes les contraintes liées aux traitements ont également disparu. Quelques vermifuges chimiques et antibiotiques restent toutefois autorisés en cas de problème. «Sur le plan sanitaire, tout comme en cultures, nous jouons principalement sur l’aspect préventif en apportant des compléments naturels aux animaux pour les aider à s’immuniser». Au final, les charges du Gaec sont réduites au minimum. D’un point de vue économique, les agriculteurs indiquent «ne pas moins bien vivre qu’avant», loin de là... Nicolas Boucherot termine : «en bio, nous avons la ferme volonté de produire, produire de la qualité et produire sainement. Je pense que c’est le défi de l’agriculture de demain vu les enjeux sociétaux et environnementaux. Le bio est une reprise en main totale du système. Nous agissons et réagissons en fonction des sols et des potentiels. Nous nous remettons constamment en cause par rapport au milieu et nous réfléchissons nous-mêmes comment s’en sortir, sans attendre que survienne une catastrophe naturelle à l’autre bout du monde pour que les prix remontent... Le bio est un système durable qui a plein d’avenir selon moi. C’est à relever : les boucheries bio augmentent leurs chiffres d’affaires tous les ans».
Le veau à 7,35€/kg
Le Gaec des Échazets est aujourd’hui intégralement converti en bio, aussi bien ses cultures que son élevage. Le cheptel dénombre 150 vaches allaitantes en races Blonde d’Aquitaine, Charolais, et mixtes Montbéliarde/Simmental. L’exploitation produit une centaine de veaux de boucherie chaque année, vendus au prix de 7,35€/kg pour une moyenne de 140 kg de carcasses. Les vaches, elles, partent actuellement au tarif de 4,36€/kg. «Nous avons une plus-value assurée d’au minimum 0,30€/kg en vendant les produits finis» précise Nicolas Boucherot, président de la coopérative «Les éleveurs bio de Bourgogne» à qui il vend ses bovins. Le Gaec élève également 110 brebis Ile-de-France dédiées à une production d’agneaux gras.
«Accepter les mauvaises herbes»
Passer en bio est-il difficile ? «Non, pas spécialement, même si c’est une remise en question de l’intégralité du système. Il faut, avant toute chose, être prêt dans sa tête» répond René Boucherot. L’agriculteur reconnaît une certaine appréhension avant le «passage à l’acte» : «comme tout le monde, nous avons des prêts sur le dos. On se demande si tout va bien se passer. La première année, sur des terres qui n’avaient reçu ni fumier ni luzerne depuis 40 ans, nous n’avions fait que 10q/ha en triticale. Forcément, ça fait bizarre... Mais nous avions passé trois années de luzerne derrière et des rendements de 30 à 40q/ha avaient été régulièrement obtenus par la suite. Il n’y a eu finalement aucun problème, les aides sont quoiqu’il arrive très bénéfiques». La question des mauvaises herbes n’en est pas vraiment une, selon Nicolas Boucherot : «il faut juste savoir les accepter ! Dans le temps, il y avait déjà beaucoup de vulpin dans les parcelles. Mais tout redevient dans l’ordre dès lors que nous stoppons l’azote chimique. Le vulpin est toujours présent mais il ne concurrence plus les céréales». Le Gaec des Échazets ne désherbe aucune parcelle, même pas mécaniquement : «une fois la culture semée, nous attendons tranquillement la récolte. Il n’y a plus d’intervention. Tout le système est basé sur le préventif, la rotation fait une grande partie du travail avec l’alternance d’herbe et de culture. Bien sûr, le semis doit être une réussite dans tous les cas» enchaîne l’agriculteur. La faible volatilité des prix des céréales, qui oscillent entre 380 et 400€/t, est très appréciée des agriculteurs, qui ont déjà obtenu 49q/ha en blé après une luzerne: «c’est certain, cette régularité est la bienvenue, notamment pour mener à bien des projets sur l’exploitation. C’est une valeur sûre. En général, tous les prix en filière bio sont stables» se réjouit Nicolas Boucherot, qui vend ses produits non consommés par ses bêtes à Dijon Céréales.
Ici pour produire
Pour l’élevage, toutes les contraintes liées aux traitements ont également disparu. Quelques vermifuges chimiques et antibiotiques restent toutefois autorisés en cas de problème. «Sur le plan sanitaire, tout comme en cultures, nous jouons principalement sur l’aspect préventif en apportant des compléments naturels aux animaux pour les aider à s’immuniser». Au final, les charges du Gaec sont réduites au minimum. D’un point de vue économique, les agriculteurs indiquent «ne pas moins bien vivre qu’avant», loin de là... Nicolas Boucherot termine : «en bio, nous avons la ferme volonté de produire, produire de la qualité et produire sainement. Je pense que c’est le défi de l’agriculture de demain vu les enjeux sociétaux et environnementaux. Le bio est une reprise en main totale du système. Nous agissons et réagissons en fonction des sols et des potentiels. Nous nous remettons constamment en cause par rapport au milieu et nous réfléchissons nous-mêmes comment s’en sortir, sans attendre que survienne une catastrophe naturelle à l’autre bout du monde pour que les prix remontent... Le bio est un système durable qui a plein d’avenir selon moi. C’est à relever : les boucheries bio augmentent leurs chiffres d’affaires tous les ans».
Contacter le Sedarb
Depuis 25 ans, les conseillers spécialisés du Service d’éco-développement agrobiologique et rural de Bourgogne (Sedarb) accompagnent les agriculteurs bio et ceux qui ont des projets d’installation ou de conversion à l’agriculture biologique. Des formations et journées techniques sont proposées, de même que des conseils personnalisés. Contact et informations : 03 86 72 92 20 ou www.biobourgogne.fr.