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Union Charolaise Croissance

On n’a pas tous les jours 30 ans...

Créée en 1984 dans le but d’apporter des reproducteurs de haute qualité génétique aux éleveurs, l’Union Charolais Croissance a fêté ses 30 ans à Migennes, en présence de nombreux acteurs du programme.
Par Dominique Bernerd
On n’a pas tous les jours 30 ans...
L’anniversaire des 30 ans a aussi été l’occasion de mettre à l’honneur les éleveurs les plus performants et les plus impliqués dans le programme.
L’Union Charolais Croissance est un programme de sélection qui propose depuis 30 ans, le meilleur de la génétique charolaise. Il regroupe des coopératives d’insémination animale (outil de procréation génétique), ainsi que des organisations de producteurs (outils de diffusion). L’UCC, dont le siège social se trouve à Migennes, dispose de 3 stations pour l’évaluation de ses taureaux : Charmoy, dans l’Yonne (150 places), Créancey, en Côte d’Or (42 places) et Montrond-les-Bains, dans la Loire 44 places).

Eleveurs naisseurs, acheteurs, organisations de producteurs, coopératives d’insémination animale…, tous étaient présents ce 9 septembre à Migennes, pour fêter cet anniversaire à la hauteur de l’événement. L’occasion de jeter un œil dans le rétroviseur et de rappeler l’objectif premier du projet tel qu’il était défini dans le premier rapport du Conseil d’administration de l’époque : «un gain de 200 grammes/jour dans 10 ans, correspondant à un abaissement des prix de revient du Jeune Bovin charolais de 1 franc/kg»
Un objectif atteint dès la 3e année, grâce aux premiers accouplements avec des taureaux améliorateurs, à raison d’un gain de 30 cts/kg par an. Des taureaux dont les noms sont restés dans bien des mémoires, comme: Orchestre, Majordome, Nuptial.

Toujours plus de performances
A l’origine de l’UCC, la création en 1978, du groupement de producteurs de la Cialyn, qui s’était fixé pour objectif d’introduire et valoriser la génétique dans les élevages de la zone, alors même que l’insémination artificielle était encore peu développée dans la région à l’époque. Créée officiellement le 20 décembre 1985, l’UCC a privilégié 3 objectifs de sélection : la croissance, les qualités maternelles et plus récemment, la génétique sans cornes, innovation technologique apportée à la race charolaise et intégrée dans le schéma. Un pari réalisé, comme en témoignent entre autres, les gains obtenus en matière de croissance carcasse (vitesse de croissance entre le sevrage et l’abattage), qui ont progressé de 0,6 pt d’index en moyenne par an, soit l’équivalent de 2 écarts type sur les 3 décennies. Même évolution pour l’index de synthèse «aptitudes bouchères jeune bovin», soit le double de ce qui se fait au niveau national. Des performances que l’on retrouve chez les broutards du cheptel UCC, commercialisé ces quatre dernières années et qui permettent d’améliorer sensiblement la rentabilité des ateliers, avec un gain supplémentaire de 26 kg par animal se traduisant par un prix moyen en hausse de 68 €. Même chose en ce qui concerne les vaches, qui, avec 20 kg de carcasse en plus, font gagner 74 € de plus à la vente par animal.
Devenue au fil du temps la station la plus importante au niveau national, l’UCC a toujours, 30 ans plus tard, les mêmes objectifs de sélection, partagés désormais par les coopératives adhérentes, les groupements de producteurs et Gênes Diffusion. Avec au final pour les acheteurs, des taureaux en sortie station présentant toutes les garanties d’origine et sanitaires, sélectionnés sur leurs performances, leur croissance et leur morphologie. Le fruit aussi, du travail mené il y a 30 ans, par quelques précurseurs passionnés d’élevage et de génétique, parmi lesquels Jean-Claude Prieur, éleveur dans le Loiret, qui a rendu hommage au directeur de l’époque, Gérard Bertrand : «un passionné de génétique  avec qui, lorsqu’on avait parfois des interrogations, on arrivait très vite à avoir beaucoup de certitudes et finalement, on s’aperçoit qu’une fois de plus, les coopératives de Migennes ont été précurseurs et j’ose espérer que dans les 30 ans à venir, on restera dans la même lignée».

Toutes les génisses présentées ont été vendues

Le clou de la journée aura été la vente aux enchères à la station de Charmoy, de 13 génisses pleines ainsi que de 6 lots d’embryons, sélectionnés parmi les meilleurs cheptels participant au programme UCC. Une vente organisée par le programme «Repro» Ciaylin.
Les jeunes femelles proposées à la vente, étaient toutes en contrat «mères à taureaux», soit pour le schéma Gènes Diffusion, soit pour l’UCC, génotypées et certifiées pleines, avec des dates de vélage s’étalant du 10 octobre à début décembre pour correspondre au mieux aux besoins des acheteurs. Toutes les génisses ont été vendues, avec une mise à prix de départ de 2 400 €, pour une moyenne générale au final, de 3 004 €. L’enchère la plus élevée ayant été réalisée par Hashley, fille de Tombapik par Populair, née à la SCEA Martinot, dans l’Aube, vendue à un acheteur de la Nièvre pour 4 350€. Cette mère à taureaux du schéma Gènes Difusion, a été accouplée par Guiness PP, dans le but d’obtenir un produit sans cornes, présentant des qualités morphologiques et maternelles de premier choix.
Cette vente s’est poursuivie avec une mise en vente de 6 lots d’embryons, également issus de lignées UCC présentant de bonnes garanties génétiques et des origines intéressantes et correspondant au plus près des attentes des acheteurs : croissance, qualités maternelles, originalité des pedigrees, gène «sans cornes». Sur les 6 embryons présentés, 5 ont été vendus, pour une moyenne globale de 556 € par produit. Le record de la vente, pour Achilie, fille de Magenta par Harrison, collecte réalisée avec Bombix, avec un montant de 720 €