Viticulture
«On faisait un peu office de marginaux...»
Depuis une dizaine d’années, les conversions bio se sont multipliées chez les viticulteurs bourguignons. Parmi lesquels Thierry Richoux, qui exploite aujourd’hui 23 ha de vignes en agriculture biologique sur Irancy.

Ils sont deux vignerons dans le village à s’être lancés dans la conversion biologique de leur exploitation en 2010 et Thierry Richoux, aujourd’hui encore le reconnaît : «on faisait un peu office de marginaux au niveau des copains». C’est en 1979, qu’il rejoint le domaine familial au sortir de ses études à Beaune. Une époque où certains dans le village produisaient encore des cerises et un peu de céréales. Si la vocation viticole d’Irancy a traversé les siècles, l’exploitation des vergers à l’aube des années 60 était alors plus rémunératrice que la culture de la vigne.
On ne se réveille pas un matin en décidant de se lancer dans le bio, la réflexion est plus longue : «on était plusieurs au village, à prendre conscience de l’impasse dans laquelle on se dirigeait avec la multiplication des traitements…» C’est en 2008, que Thierry Richoux commence à côtoyer le Sedarb : «on acceptait des gens comme nous, qui n’avions pas encore franchi le pas». Rejoint par son collègue David Renaud, ils débutent de concert leur certification deux ans plus tard : «si les deux premières années ont été assez faciles, 2012 aura été un peu plus compliquée, avec à la fois de l’humidité au début et très sec sur la fin, mais on s’est accroché et au final pas trop mal sorti». Mais l’engagement doit être total : «quand on y va, pas de pas en arrière. Une fois que la machine est lancée, on y croit, persuadé qu’on est sur le bon chemin». Avec au final depuis, des rendements, à quelques ha près, toujours dans la moyenne de l’appellation.
Une notoriété qui franchit les frontières
Les vendanges sont manuelles et Thierry y tient : «à la fois pour la qualité, mais aussi pour l’esprit». Récoltés en caisses, les raisins passent sur une table vibrante et une table de tri, avant une préfermentation à froid : «on refroidit la vendange pendant 4 ou 5 jours et après, on chauffe naturellement une partie du jus, qui va ensemencer la cuve et la fermentation démarre facilement…» Rajoutant du sucre canne bio pour la chaptalisation suivant les années : «et on en met de moins en moins. Pas non plus de levure, ni d’enzymes, j’avais déjà ralenti tout ça depuis longtemps». Avec derrière un élevage plus long que la moyenne : «on vient seulement de mettre en bouteilles les 2015».
Composée aux trois quarts de particuliers, la clientèle a vu d’un bon œil le passage en bio de l’exploitation : «mais ils sont nombreux encore, à penser que le bio signifie qu’on laisse la nature se débrouiller toute seule !» Quand à imaginer que le bio est toujours synonyme de bon, Thierry Richoux a cette formule : «je connais des vignerons en conventionnel, qui font d’excellents produits et d’autres, en bio, où on ne se régale pas forcément». Rejoint aujourd’hui sur l’exploitation par ses fils, Gabin et Félix, Thierry a vu ces dernières années s’accroître la renommée de l’appellation : «un effet de cascade aussi, face à l’engouement pour les vins rouges et d’un prix plus abordable que les grands crus plus au sud…» Une assurance pour l’avenir d’autant qu’aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des américains admiratifs du pinot noir venir jusqu’à Irancy : «appréciant notamment l’aspect humain de nos vins. Des gens qui aiment ce que l’on fait et nous disent avoir passé une bonne soirée autour d’un Irancy. Cela remonte parfois le moral et vaut bien toutes les médailles !»
On ne se réveille pas un matin en décidant de se lancer dans le bio, la réflexion est plus longue : «on était plusieurs au village, à prendre conscience de l’impasse dans laquelle on se dirigeait avec la multiplication des traitements…» C’est en 2008, que Thierry Richoux commence à côtoyer le Sedarb : «on acceptait des gens comme nous, qui n’avions pas encore franchi le pas». Rejoint par son collègue David Renaud, ils débutent de concert leur certification deux ans plus tard : «si les deux premières années ont été assez faciles, 2012 aura été un peu plus compliquée, avec à la fois de l’humidité au début et très sec sur la fin, mais on s’est accroché et au final pas trop mal sorti». Mais l’engagement doit être total : «quand on y va, pas de pas en arrière. Une fois que la machine est lancée, on y croit, persuadé qu’on est sur le bon chemin». Avec au final depuis, des rendements, à quelques ha près, toujours dans la moyenne de l’appellation.
Une notoriété qui franchit les frontières
Les vendanges sont manuelles et Thierry y tient : «à la fois pour la qualité, mais aussi pour l’esprit». Récoltés en caisses, les raisins passent sur une table vibrante et une table de tri, avant une préfermentation à froid : «on refroidit la vendange pendant 4 ou 5 jours et après, on chauffe naturellement une partie du jus, qui va ensemencer la cuve et la fermentation démarre facilement…» Rajoutant du sucre canne bio pour la chaptalisation suivant les années : «et on en met de moins en moins. Pas non plus de levure, ni d’enzymes, j’avais déjà ralenti tout ça depuis longtemps». Avec derrière un élevage plus long que la moyenne : «on vient seulement de mettre en bouteilles les 2015».
Composée aux trois quarts de particuliers, la clientèle a vu d’un bon œil le passage en bio de l’exploitation : «mais ils sont nombreux encore, à penser que le bio signifie qu’on laisse la nature se débrouiller toute seule !» Quand à imaginer que le bio est toujours synonyme de bon, Thierry Richoux a cette formule : «je connais des vignerons en conventionnel, qui font d’excellents produits et d’autres, en bio, où on ne se régale pas forcément». Rejoint aujourd’hui sur l’exploitation par ses fils, Gabin et Félix, Thierry a vu ces dernières années s’accroître la renommée de l’appellation : «un effet de cascade aussi, face à l’engouement pour les vins rouges et d’un prix plus abordable que les grands crus plus au sud…» Une assurance pour l’avenir d’autant qu’aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des américains admiratifs du pinot noir venir jusqu’à Irancy : «appréciant notamment l’aspect humain de nos vins. Des gens qui aiment ce que l’on fait et nous disent avoir passé une bonne soirée autour d’un Irancy. Cela remonte parfois le moral et vaut bien toutes les médailles !»