Campagne 2017
On croise les doigts
L’état des cultures est globalement positif en cette sortie d’hiver. Deux jeunes agriculteurs dressent un premier bilan en abordant la notion de prix.

Ça part plutôt pas mal, non ? Antoine Carré, à Verrey-sous-Salmaise, ne contredit pas. Du moins pour sa partie colza. «Ils sont très prometteurs un peu partout dans la région, c’est vrai. Ce serait vraiment bien qu’ils le restent jusqu’au bout et donnent enfin une bonne récolte, nous en avons tous besoin !» mentionne le jeune agriculteur lors d’un tour de champs. Les désherbages ont dans l’ensemble très bien fonctionné. La partie céréales est en revanche beaucoup moins satisfaisante, comme l’indique le JA : «nous avons eu des problèmes de fonte de semis. Cela semble être généralisé à notre secteur plutôt froid. Les céréales sont claires et jaunissantes. Nous avions pourtant bien mené l’apport d’azote... Des trous se sont formés dans les champs, mais ils ont tendance à se refaire avec la météo plutôt favorable du moment. Globalement, les parcelles les plus tardives sont pour l’heure les moins jolies, et de loin. Pour le reste, il est vraiment trop tôt pour se prononcer. Il peut arriver encore beaucoup de choses d’ici la moisson, on l’a bien vu les précédentes années». À Salives, Victor Schneider croise également les doigts après quatre campagnes particulièrement compliquées : «Les cultures sont belles, régulières et l’hiver s’est bien passé. Les apports d’engrais se sont déroulés dans de bonnes conditions. On espère que ça va tenir jusqu’au bout !». Comme Antoine Carré, Victor Schneider s’interdit tout pronostic : «il y a pratiquement chaque année un aléa, mais j’espère que ce ne sera pas le cas cette fois-ci. Toutes les années sont différentes, on ne peut pas prédire ce qu’il va se passer. Le retour d’une année normale serait déjà très bien». Le jeune agriculteur se montre plus perplexe sur l’évolution favorable des cours : «nous travaillons du mieux possible dans nos champs mais le prix est dicté à l’échelle mondiale. Or, les marchés sont complètement saturés et je crains que ça ne s’arrange pas. Un exemple ? L’Australie a enregistré une nouvelle hausse de sa production d’orges, cela va contribuer à inonder la plateforme mondiale. La France, qui a du mal à vendre ses céréales dans les pays du Maghreb à cause d’une production de mauvaise qualité l’an passé, voit sa liste de concurrents régulièrement augmenter. L’Argentine montre d’ailleurs de plus en plus son nez avec le prix actuel du pétrole qui permet des transports à moindres coûts. Pour une hausse des prix, ce n’est donc pas gagné...».