Coopérative Capserval
«On attendait le meilleur et on a eu le pire…»
La coopérative Capserval a su témoigner d’une réactivité sans faille pour que le dernier exercice, marqué par une germination des blés à 80 % ne frôle le scénario catastrophe, grâce notamment à l’acquisition d’une table densimétrique qui a tourné à plein régime
Directeur de la coopérative Capserval, Jean-Luc Billard est catégorique : «on attendait le meilleur, on a eu le pire… !» Cruel rappel de ce que fut la moisson à l’été 2014, avec des blés germés à 80 %, que seule une réactivité immédiate et la mobilisation de tous, ont permis à la coopérative de Véron, de «limiter les dégâts». Ironie de l’histoire : les adhérents de Capserval ont engrangé l’an passé une collecte record à près de 224 000 tonnes. Du jamais vu dans l’histoire de la coopérative !
Devant les adhérents réunis en Assemblée générale ce vendredi à Sens, Jean-Luc Billard, directeur et Jean-Paul Bourdon, vice-président de Capserval, ont rappelé les faits marquants de la dernière campagne, revenant notamment sur le phénomène germination apparu sur les blés : «67 % des blés CRC, le cœur même de notre métier au sein de la coopérative, présentaient un indice de chute hagberg inférieur à 120 secondes, la norme étant, je vous le rappelle, de 220 secondes…» L’achat d’une table densimétrique, «pour essayer de trouver une solution et remettre aux normes ce blé fortement dégradé», a été acté dès le mois de juillet. Tournant jour et nuit, et 7 jours sur 7, dès le mois de décembre, elle aura permis au final à la coopérative de réussir à valoriser la moitié des blés CRC récoltés, après en avoir retravaillé plus de 15 000 tonnes.
Nouvelle volatilité des prix
L’exercice 2014/2015 aura également été marqué par un «bon cru» en colza, avec un niveau de rendement particulièrement élevé, supérieur à 40 q/ha dans certains secteurs, la moyenne pour la coopérative s’établissant à 38,5 q/ha. Satisfaction également pour ce qui est des maïs, avec une récolte «historique» dépassant les 20 000 tonnes. Blé, orge et colza constituent au total 88 % de la collecte, elle-même en forte progression, à + 15,2 % par rapport à l’exercice antérieur. Les blés CRC représentant désormais
67 % de la collecte de blé globale, pour 15 % de blés «Baby Food». A noter que plus des trois quarts des blés livrés, l’ont été chez des meuniers situés dans un rayon de 150 km autour de la coopérative.
Sur le plan de la commercialisation, la dernière campagne aura connu une nouvelle volatilité des prix, particulièrement en blés meuniers, avec plus de 50 € d’amplitude, voire 80 € selon les qualités. Si à fin septembre, tous les voyants «étaient au rouge», selon Mathieu Verlin, les cours du blé meunier ont profité d’une parité euro/dollar avantageuse, pour rebondir jusqu’au mois de février. Ceux du colza bénéficiant à la fois de l’affaiblissement de l’euro et d’une demande accrue des industriels.
Les efforts conjugués de la coopérative, lui ont permis de limiter la baisse du Chiffre d’affaires à 2,2 %, soit une diminution de 1,33 M€, pour un total de 53 099 000 €. Le CA de l’activité approvisionnements restant relativement stable à 17 364 000 €
Des pistes de rapprochement avec la coopérative Cerepy
«Il n’est de bon vent pour celui qui ne sait où il va…» Habitué à débuter ou clôturer son intervention par une citation, le président de la coopérative, Etienne Henriot a choisi Sénèque cette année : «jamais cette citation n’a été autant d’actualité, face à l’instabilité qui caractérise le contexte général dans lequel nous évoluons depuis plusieurs années…» Qu’il s’agisse du climat, de l’évolution des prix ou de la pression réglementaire, «force est de constater que nos secteurs agricoles sont particulièrement impactés par l’accélération des changements et que cela influe directement sur le fonctionnement et la gestion de nos exploitations et de nos entreprises partenaires…». De «changement» à «climatique», il n’y a qu’une COP 21, citée également par le président de Capserval, dans son discours : «on évoque souvent l’agriculture comme étant un problème, pour moi, je suis convaincu que c’est une solution et que nous avons effectivement les outils et certaines expérimentations pour contribuer à diminuer les gaz à effet de serre. Nos surfaces agricoles représentant des puits de carbone, il est bon de le rappeler…»
Autre sujet évoqué, sans en citer directement les acteurs, la fusion votée le matin même entre la Cavap et Axéréal : «Tout bouge autour de nous… De grands groupes coopératifs et négoces sont désormais présents sur notre territoire, à la recherche de conquête de volumes, avec une stratégie de filière industrielle, pour capter la marché par l’aval en détenant des outils de transformation, ce qui implique une concentration avec de très gros volumes standards et des filières intégrantes…» Revendiquant pour Capserval un modèle basé sur «des productions différenciées et des niches qualitatives», Etienne Henriot a informé l’assemblée qu’une réflexion commune était menée de concert depuis plusieurs mois avec la coopérative Cerepy de Saint-Julien-du-Sault, pouvant aboutir à terme à un rapprochement entre les deux coopératives : «je souhaite que durant l’année à venir, nous sachions trouver cette voie, pour consolider nos territoires, en harmonie avec bien sûr nos partenaires traditionnels…» Usant cette fois-ci, pour conclure son intervention, de ces mots attribués à Winston Churchill : «là où il y a une volonté, il y a un chemin…»
Devant les adhérents réunis en Assemblée générale ce vendredi à Sens, Jean-Luc Billard, directeur et Jean-Paul Bourdon, vice-président de Capserval, ont rappelé les faits marquants de la dernière campagne, revenant notamment sur le phénomène germination apparu sur les blés : «67 % des blés CRC, le cœur même de notre métier au sein de la coopérative, présentaient un indice de chute hagberg inférieur à 120 secondes, la norme étant, je vous le rappelle, de 220 secondes…» L’achat d’une table densimétrique, «pour essayer de trouver une solution et remettre aux normes ce blé fortement dégradé», a été acté dès le mois de juillet. Tournant jour et nuit, et 7 jours sur 7, dès le mois de décembre, elle aura permis au final à la coopérative de réussir à valoriser la moitié des blés CRC récoltés, après en avoir retravaillé plus de 15 000 tonnes.
Nouvelle volatilité des prix
L’exercice 2014/2015 aura également été marqué par un «bon cru» en colza, avec un niveau de rendement particulièrement élevé, supérieur à 40 q/ha dans certains secteurs, la moyenne pour la coopérative s’établissant à 38,5 q/ha. Satisfaction également pour ce qui est des maïs, avec une récolte «historique» dépassant les 20 000 tonnes. Blé, orge et colza constituent au total 88 % de la collecte, elle-même en forte progression, à + 15,2 % par rapport à l’exercice antérieur. Les blés CRC représentant désormais
67 % de la collecte de blé globale, pour 15 % de blés «Baby Food». A noter que plus des trois quarts des blés livrés, l’ont été chez des meuniers situés dans un rayon de 150 km autour de la coopérative.
Sur le plan de la commercialisation, la dernière campagne aura connu une nouvelle volatilité des prix, particulièrement en blés meuniers, avec plus de 50 € d’amplitude, voire 80 € selon les qualités. Si à fin septembre, tous les voyants «étaient au rouge», selon Mathieu Verlin, les cours du blé meunier ont profité d’une parité euro/dollar avantageuse, pour rebondir jusqu’au mois de février. Ceux du colza bénéficiant à la fois de l’affaiblissement de l’euro et d’une demande accrue des industriels.
Les efforts conjugués de la coopérative, lui ont permis de limiter la baisse du Chiffre d’affaires à 2,2 %, soit une diminution de 1,33 M€, pour un total de 53 099 000 €. Le CA de l’activité approvisionnements restant relativement stable à 17 364 000 €
Des pistes de rapprochement avec la coopérative Cerepy
«Il n’est de bon vent pour celui qui ne sait où il va…» Habitué à débuter ou clôturer son intervention par une citation, le président de la coopérative, Etienne Henriot a choisi Sénèque cette année : «jamais cette citation n’a été autant d’actualité, face à l’instabilité qui caractérise le contexte général dans lequel nous évoluons depuis plusieurs années…» Qu’il s’agisse du climat, de l’évolution des prix ou de la pression réglementaire, «force est de constater que nos secteurs agricoles sont particulièrement impactés par l’accélération des changements et que cela influe directement sur le fonctionnement et la gestion de nos exploitations et de nos entreprises partenaires…». De «changement» à «climatique», il n’y a qu’une COP 21, citée également par le président de Capserval, dans son discours : «on évoque souvent l’agriculture comme étant un problème, pour moi, je suis convaincu que c’est une solution et que nous avons effectivement les outils et certaines expérimentations pour contribuer à diminuer les gaz à effet de serre. Nos surfaces agricoles représentant des puits de carbone, il est bon de le rappeler…»
Autre sujet évoqué, sans en citer directement les acteurs, la fusion votée le matin même entre la Cavap et Axéréal : «Tout bouge autour de nous… De grands groupes coopératifs et négoces sont désormais présents sur notre territoire, à la recherche de conquête de volumes, avec une stratégie de filière industrielle, pour capter la marché par l’aval en détenant des outils de transformation, ce qui implique une concentration avec de très gros volumes standards et des filières intégrantes…» Revendiquant pour Capserval un modèle basé sur «des productions différenciées et des niches qualitatives», Etienne Henriot a informé l’assemblée qu’une réflexion commune était menée de concert depuis plusieurs mois avec la coopérative Cerepy de Saint-Julien-du-Sault, pouvant aboutir à terme à un rapprochement entre les deux coopératives : «je souhaite que durant l’année à venir, nous sachions trouver cette voie, pour consolider nos territoires, en harmonie avec bien sûr nos partenaires traditionnels…» Usant cette fois-ci, pour conclure son intervention, de ces mots attribués à Winston Churchill : «là où il y a une volonté, il y a un chemin…»
«Il faut voter !»
Évoquant les prochaines élections régionales, Etienne Henriot en a rappelé l’enjeu : «Il faut voter ! Rappelons qu’aujourd’hui, les Conseils régionaux ont à gérer des fonds Feader allant au financement de l’agriculture. Des compétences importantes ont été données aux régions et une partie de ce qui nous concerne va être gérée dans le cadre de ces nouveaux Conseils régionaux. Cela va déjà être le cas cette année et renforcé au fur et à mesure du temps… Ne prenons pas à la légère ce rendez-vous électif !»