« On apprend aux jeunes à être autonomes »

C'est dans les couloirs du lycée Agricole d'Auxerre la Brosse qu'une centaine de jeunes venus de toute la Bourgogne se sont engagés pendant douze jours au Service national universel (SNU). Réunis en maisonnée, ils avaient pour mission de véhiculer des valeurs en prenant des personnalités qui leur tenaient à cœur et de restituer un travail à la fin de leur séjour, lorsque les drapeaux se baissaient. « On les lève le matin, entre 6 h 15 et 6 h 30 en fonction des groupes, on leur fait faire des activités physiques et sportives le matin. C'est important pour la santé, donc on essaie de leur montrer les bienfaits du sport, pour passer une bonne journée derrière et se dépenser », confie Quentin Perrier, chef de centre au SNU. Encore en faculté, il a saisi l'opportunité, pendant ses vacances, d'encadrer des jeunes, en leur faisant pratiquer une activité sportive quotidienne et en les aidant à « s'émanciper ». « On a proposé des activités ludiques tout au long du séjour, qui leur seront utiles pour plus tard, pour les aider à intégrer la vie active. Ils n'ont pas forcément la chance d'avoir toutes les informations à la maison, de pouvoir se renseigner. On essaie de leur en apprendre un maximum, comme la gestion d'un budget, par exemple », confie-t-il. Impliqué dans son poste, Quentin Perrier souhaitait faire de ce séjour un bon souvenir. « L'idée, c'est que les modules, vu qu'ils sont en cours toute l'année, soient développés de façon ludique », ajoute-t-il, aux côtés de Maryline Brossard-Dubois, cheffe de projet SNU. Au cours de douze jours, cette dernière et le chef de centre ont souhaité balayer un large éventail de possibilités. « Nous devons respecter un programme, avec des modules obligatoires, comme la journée Sécurité intérieure et la journée Défense et mémoire. Nous avions également des modules transversaux, comme l'environnement, la santé, l'autonomie et bien évidemment le sport. Nous avons également réalisé de nombreux partenariats* avec des structures », sourit-elle, en regardant Quentin Perrier, ancien étudiant en STAPS.

« Les jeunes sont acteurs de ces modules »

Le 26 juin, la cérémonie de clôture a battu son plein au terrain de basket du lycée. Les jeunes alignés en rang, ont obéi aux ordres de leur chef de centre, avant de se mettre au repos. Les drapeaux se baissaient et c'était le moment pour les jeunes d'aller prendre un pot, avant de restituer leur projet de fin de séjour. Au total, huit maisonnées, représentant chacune une valeur et une personnalité. Halima, en seconde, court rejoindre ses amis pour prendre des photos souvenirs. « Je suis très contente du séjour, je me suis engagée surtout pour me faire des amis, et vu que c'est un séjour de cohésion, c'est plus facile pour sociabiliser, je suis un peu timide », confie-t-elle. Julien et Ilhan, un peu plus loin, se rendent au pot de départ. « C'est une expérience intéressante, qui change de la vie quotidienne, c'est quand même un peu plus strict. On a quand même pu faire de nouvelles rencontres, sociabiliser, c'était l'objectif aussi. On vient de maisons différentes mais on est quand même devenus amis », racontent les deux lycéens. Impliqués dans leurs maisons respectives, l'une verte, qui véhicule l'humilité à travers la personnalité du footballeur N'Golo Kanté, et l'autre jaune, véhiculant l'égalité, avec pour représentante l'artiste Joséphine Baker, les deux jeunes se rendent avec fierté dans l'amphithéâtre pour les dernières heures du séjour. De leur côté, Oriane et Aglaïane retrouvent leur maisonnée dans l'amphithéâtre. « On s'est engagée pour faire des rencontres, et ça a bien marché, notamment parce qu'en plus, on n’avait pas de téléphone pendant le séjour », ajoute les deux filles. À peine entrée, elles se lèvent pour réaliser la première restitution, sur l'esprit d'équipe. « Quelques personnes touchées, tous concernés », déclarent les volontaires, en diffusant des vidéos devant un public rivé sur l'écran.