On a frôlé la perfection

Pleine de satisfactions, cette 64ème édition ! La Fête du Charolais des 21, 22 et 23 août a tenu toutes ses promesses chez toutes les espèces. En premier lieu les bovins, où 170 bêtes avaient pris place à l’espace Jean-Bertin. Une fréquentation jugée intéressante par les organisateurs avec la participation de 42 éleveurs venus des quatre départements bourguignons (27 de Côte-d’Or, 9 de Saône-et-Loire, 3 de la Nièvre et 3 de l’Yonne). «Nous avons eu cinq ou six nouveaux exposants cette année, c’est une très bonne chose» faisait remarquer Jean-Michel Cap, le président du comice agricole de Saulieu. Le bilan des transactions rempli dimanche soir par les éleveurs donnait un taux de vente «extrêmement satisfaisant» de 96 %. Concernant la partie concours, deux élevages côte d’oriens remportaient deux des quatre grands prix de cette grande fête de l’élevage : le Gaec Guenot Père et Fils (Liernais) avec le prix du comice agricole et Laurent Dautrey (Saint-Seine-sur-Vingeanne) pour le prix de l’ambassade du Charolais.

Habitué ou non
Rémi Guenot présentait le bœuf de trois ans lui ayant permis de glaner le prix du comice : «Nous le préparons à l’engraissement depuis plus de six mois. Ce prix est la récompense d’un travail entrepris à la naissance de l’animal. Celui-ci a été vendu à Clavière Viandes avec une belle valorisation à la clé». Le Gaec Guenot présentait dix animaux lors de cette édition : «Nous venons tous les ans à Saulieu, c’est d’ailleurs notre seul concours annuel pour l’instant» poursuit l’éleveur de 27 ans, qui travaille au quotidien avec son père Jean-Louis. «Ce type de bête coûte cher à produire» rappelle t-il, «il faut en tirer un certain prix et ici, on ne peut pas dire que l’on perd notre temps... Les plaques sont importantes pour l’acheteur qui les utilise pour vendre la viande». Pour leur toute première venue à Saulieu, Laurent et Émilien Dautrey ont été récompensés avec l’une de leurs vaches qui a été jugée la meilleure du concours : «Nous allons d’ordinaire à Dijon, Autun et Bayon près de Nancy. Nous avons acheté cette bête cet hiver et ça nous a réussi pour notre première participation ici» commentait Émilien Dautrey, 20 ans.

Le carton des ovins
Pas moins de 48 lots de trois ovins étaient présentés à quelques mètres des stands bovins. «C’est une excellente année, comme en 2014. Seule l’édition 2012, qui était couplée au mondial Charolais, avait fait mieux avec 55 lots» relevait Jean-Marc Bidoire, technicien au Syndicat d’élevage ovin, qui se disait «agréablement surpris» de la qualité des animaux malgré la sécheresse. Dominique Bizot, de Braux, s’est une nouvelle fois distingué en remportant le prix d’honneur et le prix du meilleur agneau. «Il est vrai qu’il a fallu complémenter un peu les animaux à cause du manque d’herbe au pré» admettait l’éleveur lauréat, qui travaille avec le boucher traiteur Jean-François Mitanchey depuis dix ans : «les distinctions dans ce type de concours sont valorisantes pour les éleveurs mais aussi pour les bouchers qui se servent des plaques pour justifier la qualité de la viande qu’ils vendent aux consommateurs».

Deux autres évènements
L’exposition d’aviculture réunissait, pour sa part, un total de 525 animaux, soit une légère hausse par rapport à 2014. Soixante-cinq exposants d’une quinzaine de départements avaient fait le déplacement. Les éleveurs locaux ont brillé, à l’image d’Alain Creusevot qui s’est distingué dans le palmarès lapins en «Races géantes» avec son bélier français gris garenne mâle. L’éleveur sédélocien et son équipe se sont réjouis par la même occasion du nombre important de visiteurs. Le concours équin organisé par l’Union nationale du cheval de trait Auxois a quant à lui attiré 18 animaux : une affluence également en hausse par rapport à l’an passé. De bon augure pour une race équine fière de son berceau et qui se donne rendez-vous le 12 septembre pour le concours spécial de Semur-en-Auxois.

Promotion et politique
Michel Bureau, responsable du secteur bovins au comice agricole de Saulieu, soulignait la présence d’un public venu en nombre : «Le consommateur se rapproche de plus en plus de la production, il cherche à savoir d’où vient la viande et par qui elle est produite. Des journées comme celles-ci remplissent pleinement nos objectifs de communication». Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine, retenait «les échanges et les discussions avec la filière» : «C’est un point positif car les opérateurs étaient présents, mais les points divergents restent encore trop nombreux».