Négociations nationales sur l'élevage
«Nous espérons des annonces du Président en octobre à Cournon»
Président de la Section bovine de la FDSEA58 et administrateur FNB, Emmanuel Bernard, éleveur charolais à Champvert, était à la tête d'une délégation nivernaise lors d'une réunion du Bassin allaitant qui s'est tenue à Aubières (63) le 31 juillet.

Les négociations nationales sur la future PAC ont débuté il y a plusieurs semaines et les régions d'élevage allaitant se mobilisent pour faire valoir leurs vues auprès du ministère. Constituées en un groupe de 22 départements sillonnant une diagonale partant de Midi-Pyrénées jusqu'à la Bourgogne, en passant par l'Auvergne et le Limousin, ces régions entendent défendre la place de l'élevage allaitant dans les arbitrages budgétaires du gouvernement. Une réunion de 40 participants a eu lieu mercredi 31 juillet à Aubières, près de Clermont-Ferrand, où une délégation de 5 Nivernais était conduite par Emmanuel Bernard, administrateur national de la FNB et président de la Section bovine de la FDSEA58. Interview.
[G]Emmanuel Bernard:[g] [I]«Nous étions l'une des délégations les plus nombreuses et nous avons voulu démontrer que la Bourgogne a toute sa place dans ce projet de territoire. Les enjeux de la répartition des crédits de la PAC sont importants. Quand on voit les simulations qui sont faites, on n'entre pas dans les détails mais on est à l'aube de choix stratégiques importants. Notre démarche collective est la concrétisation d'un dossier que nous suivons depuis un moment déjà. Il y a quinze jours, une délégation de professionnels était reçue à l'Assemblée nationale. Mercredi dernier, avec Didier Ramet (vice-président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre et de la FDSEA58), nous siégions au Conseil fédéral de la FNSEA. Et nous avons aussi obtenu un rendez-vous à l'Elysée, le 26 août, en partenariat avec Christian Paul, le député de la Nièvre, et Michel Bernier, le député-maire de Guéret. Nous, nous ne sommes que des petites mains qui connaissons les aspects techniques de l'élevage, aussi est-il important d'être soutenus et accompagnés politiquement par des parlementaires de notre territoire»[i].
[G] -Terres de Bourgogne: «Qu'attendez-vous du gouvernement sur la part nationale du budget de la PAC»?
E.B.:[g] [I]«A Aubières, nous avons fait un récapitulatif de la situation et nous avons envisagé les étapes de la négociation. Nous espérons d'éventuelles annonces en octobre lors du Sommet de l'élevage à Cournon. Le Président de la République a annoncé sa venue et après que le ministre de l'Agriculture aura travaillé durant le mois de septembre, nous en attendrons des résultats. Et puis il y aura peut-être encore des points techniques à négocier par la suite...»[i]
[G]- TDB: «Avec les autres régions allaitantes, avez-vous dégagé une ligne commune?»
E.B.:[g] [I]«Très clairement, oui! Par exemple, nous considérons que la prime à la vache est le vecteur de l'attachement au territoire d'une production traditionnelle. C'est notre première priorité. Nous rejoignons la revendication de la FNB d'une prime de 250 euros par vache, avec quelques variables en fonction du degré de professionnalisme (faut-il un seuil minimal de 15 ou 20 vaches?) et de productivité (primer les génisses plutôt qu'une surabondance de vaches comme avant quand il fallait revaloriser les références). Notre 2ème priorité, c'est la préservation des aides du 2ème pilier. L'ICHN va changer et la PHAE disparaître. Nous disons que nous avons les bons outils donnés par le cadre européen mais il faut les enveloppes budgétaires qui vont avec. Avant, quand l'Etat versait 1 euro, l'Europe versait un peu plus d'1 euro, maintenant, elle versera 3 euros. Il faut donc que l'enveloppe nationale soit maintenue (300 millions d'euros) afin d'aller chercher 1,2 milliards de crédits européens pour compenser la perte de la PHAE. Cela ne coûte rien à personne et, par ces temps de disette budgétaire, ce ne serait pas un arbitrage entre productions. La nuance est importante. Et puis, sur la part nationale de la prime à la vache allaitante, il y a un mois, nous trouvons que Bercy s'en est bien tiré. La vache allaitante, ce sont 165 millions d'euros qui ne peuvent plus être distribués de la même façon. Aujourd'hui, l'Etat fait des économies alors que le discours des pouvoirs publics est de soutenir l'élevage. Dans l'esprit, nous pensons que ces 165 millions devraient être intégrés dans le 2ème pilier et ainsi que nous puissions aller chercher d'autres crédits européens»[i].
[G]- TDB: «Et quant au verdissement?»
E.B.:[g] [I]«Cela nous dérange la proposition de la proportionnalité des DPU historiques (30% de l'enveloppe) plutôt qu'un forfait autour de 86 euros par hectare. Le Massif central est la caution verte de la France et les prairies permanentes conservées donnent corps au verdissement, sachant que les DPU historiques sont les plus faibles chez nous. On oublie tout de l'ancienne PAC sauf sur le retournement des prairies. Autre élément qui nous concerne moins directement: nous sommes favorable à une aide à la vache laitière en zones défavorisées car si ces éleveurs se désengagent su lait, ils partent en élevage allaitant ou en céréales et ce n'est pas souhaitable pour l'équilibre de nos territoires»[i].
[G]- TDB:: «Et maintenant?»
E.B.[g] [I]«Toutes les semaines, il y a des éléments nouveaux à suivre. Nous devons rester vigilants. Au moins encore pendant les deux prochains mois car ce sont des enjeux importants pour les sept ans qui viennent. Restons mobilisés»![i]
[G]Emmanuel Bernard:[g] [I]«Nous étions l'une des délégations les plus nombreuses et nous avons voulu démontrer que la Bourgogne a toute sa place dans ce projet de territoire. Les enjeux de la répartition des crédits de la PAC sont importants. Quand on voit les simulations qui sont faites, on n'entre pas dans les détails mais on est à l'aube de choix stratégiques importants. Notre démarche collective est la concrétisation d'un dossier que nous suivons depuis un moment déjà. Il y a quinze jours, une délégation de professionnels était reçue à l'Assemblée nationale. Mercredi dernier, avec Didier Ramet (vice-président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre et de la FDSEA58), nous siégions au Conseil fédéral de la FNSEA. Et nous avons aussi obtenu un rendez-vous à l'Elysée, le 26 août, en partenariat avec Christian Paul, le député de la Nièvre, et Michel Bernier, le député-maire de Guéret. Nous, nous ne sommes que des petites mains qui connaissons les aspects techniques de l'élevage, aussi est-il important d'être soutenus et accompagnés politiquement par des parlementaires de notre territoire»[i].
[G] -Terres de Bourgogne: «Qu'attendez-vous du gouvernement sur la part nationale du budget de la PAC»?
E.B.:[g] [I]«A Aubières, nous avons fait un récapitulatif de la situation et nous avons envisagé les étapes de la négociation. Nous espérons d'éventuelles annonces en octobre lors du Sommet de l'élevage à Cournon. Le Président de la République a annoncé sa venue et après que le ministre de l'Agriculture aura travaillé durant le mois de septembre, nous en attendrons des résultats. Et puis il y aura peut-être encore des points techniques à négocier par la suite...»[i]
[G]- TDB: «Avec les autres régions allaitantes, avez-vous dégagé une ligne commune?»
E.B.:[g] [I]«Très clairement, oui! Par exemple, nous considérons que la prime à la vache est le vecteur de l'attachement au territoire d'une production traditionnelle. C'est notre première priorité. Nous rejoignons la revendication de la FNB d'une prime de 250 euros par vache, avec quelques variables en fonction du degré de professionnalisme (faut-il un seuil minimal de 15 ou 20 vaches?) et de productivité (primer les génisses plutôt qu'une surabondance de vaches comme avant quand il fallait revaloriser les références). Notre 2ème priorité, c'est la préservation des aides du 2ème pilier. L'ICHN va changer et la PHAE disparaître. Nous disons que nous avons les bons outils donnés par le cadre européen mais il faut les enveloppes budgétaires qui vont avec. Avant, quand l'Etat versait 1 euro, l'Europe versait un peu plus d'1 euro, maintenant, elle versera 3 euros. Il faut donc que l'enveloppe nationale soit maintenue (300 millions d'euros) afin d'aller chercher 1,2 milliards de crédits européens pour compenser la perte de la PHAE. Cela ne coûte rien à personne et, par ces temps de disette budgétaire, ce ne serait pas un arbitrage entre productions. La nuance est importante. Et puis, sur la part nationale de la prime à la vache allaitante, il y a un mois, nous trouvons que Bercy s'en est bien tiré. La vache allaitante, ce sont 165 millions d'euros qui ne peuvent plus être distribués de la même façon. Aujourd'hui, l'Etat fait des économies alors que le discours des pouvoirs publics est de soutenir l'élevage. Dans l'esprit, nous pensons que ces 165 millions devraient être intégrés dans le 2ème pilier et ainsi que nous puissions aller chercher d'autres crédits européens»[i].
[G]- TDB: «Et quant au verdissement?»
E.B.:[g] [I]«Cela nous dérange la proposition de la proportionnalité des DPU historiques (30% de l'enveloppe) plutôt qu'un forfait autour de 86 euros par hectare. Le Massif central est la caution verte de la France et les prairies permanentes conservées donnent corps au verdissement, sachant que les DPU historiques sont les plus faibles chez nous. On oublie tout de l'ancienne PAC sauf sur le retournement des prairies. Autre élément qui nous concerne moins directement: nous sommes favorable à une aide à la vache laitière en zones défavorisées car si ces éleveurs se désengagent su lait, ils partent en élevage allaitant ou en céréales et ce n'est pas souhaitable pour l'équilibre de nos territoires»[i].
[G]- TDB:: «Et maintenant?»
E.B.[g] [I]«Toutes les semaines, il y a des éléments nouveaux à suivre. Nous devons rester vigilants. Au moins encore pendant les deux prochains mois car ce sont des enjeux importants pour les sept ans qui viennent. Restons mobilisés»![i]