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FDSEA 89

«Nous avons clairement le sentiment d’aller dans le mur»

Pour la 3e année consécutive, la FDSEA de l’Yonne était conviée à participer à la soirée traditionnelle des vœux au monde économique. L’occasion pour son président, Francis Letellier, de tirer la sonnette d’alarme, face à la crise qui touche le monde agricole
Par Dominique Bernerd
«Nous avons clairement le sentiment d’aller dans le mur»
Pour la 3e année consécutive, la FDSEA de l’Yonne était présente à la soirée des vœux au monde économique du département
C’ est dans le grand amphithéâtre de la Maison de l’Entreprise, que s’est tenue le 28 janvier dernier, la soirée des vœux au monde économique, organisée conjointement par le Medef, l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) le BTP et la FDSEA de l’Yonne. Dans son intervention, le président Letellier a évoqué à plusieurs reprises la situation dégradée que connaît aujourd’hui l’agriculture et l’urgence à trouver des solutions : «pour l’instant dans l’Yonne, nous accordons encore quelque crédit à la concertation et à l’écoute de nos interlocuteurs, je ne vous cacherai pas que ce n’est pas le cas de tous nos adhérents». Une crise qui dépasse aujourd’hui les frontières de l’élevage : «dans l’Yonne, 72 % des exploitations spécialisées en grandes cultures répondent aux critères de dégradation du revenu du plan de soutien à l’élevage». Quant au plan d’urgence, «nécessaire pour passer un cap très difficile», le patron de la FDSEA de l’Yonne n’y voit pas des réponses fondamentales pour redonner un avenir à l’agriculture : «utiliser les agriculteurs comme seule variable d’ajustement aux marges des uns et des autres va les faire disparaître et nous devrons importer encore davantage. Adieu l’autosuffisance alimentaire. Bonjour le poulet chloré et le bœuf aux hormones !»
Parmi les autres mesures abordées dans le discours : le compte pénibilité. Avec là encore le sentiment de ne pas avoir été entendu des pouvoirs publics, alors que l’instance syndicale réclamait la mise en œuvre de solutions collectives, à même de sécuriser les employeurs : «Nous demandons ainsi à tous les employeurs de ne pas effectuer de déclaration pour le moment. La loi les autorise à rectifier leur déclaration jusqu’au 30 septembre. Nous allons utiliser ce laps de temps pour continuer à mettre la pression et tenter d’obtenir les modifications indispensables. Nous ne lâcherons rien face à un compte pénibilité qui n’est qu’une charge administrative et financière pour l’économie française et n’améliore en rien les conditions de travail des salariés, ce qui, pour nous, reste le vrai sujet». Avec pour conclure, ce message à l’attention des élus présents à la soirée : «plus de respect des électeurs et des occupants du territoire ! Quand on sent une résistance comme celle qui s’est exprimée dans les urnes dernièrement, chaque élu doit se remettre en question, chaque représentant de l’Etat doit s’interroger sur son action».