FDSEA 89
Notre mobilisation commence à porter ses fruits
Alors que la nouvelle saison de chasse a commencé au 1er juin, la FDSEA de l’Yonne, qui n’a pas ménagé ses efforts, fait un premier bilan de la campagne écoulée.

L’Yonne est l’un des départements français les plus touchés par les dégâts de sangliers et la pression sur le terrain devient insupportable pour de nombreux agriculteurs. La FDSEA 89 a toujours été mobilisée sur le dossier sangliers. Mais depuis deux ans, elle redouble d’efforts pour trouver des solutions et endiguer le problème.
Les populations de suidés explosent partout sur le territoire, y compris dans des secteurs où leur présence était rare. Les dégâts sont de plus en plus conséquents et les agriculteurs sont excédés d’avoir à gérer ce problème inextricable alors que la situation météorologique est déjà compliquée. La présence des sangliers en trop grand nombre empêche aussi les agriculteurs d’implanter certaines cultures dont ils sont friands, certains exploitants, découragés, ont dû arrêter les pois ou le maïs.
Cet automne, la FDSEA a organisé huit réunions sangliers dans tout le département pour faire un état des lieux précis des situations et identifier les zones de dégâts et les chasses alentour. En travaillant de concert avec l’administration et la FDCY, un arrêté a été pris en avril pour permettre les tirs de destruction sur deux mois.
3 000 sangliers de plus abattus cette année
Avec le confinement, la chasse s’est terminée avant le 31 mars. Toutefois, certaines chasses avaient déjà arrêté les battues dès fin février. Au 31 mars 2020, dans l’Yonne, 17 054 sangliers ont été abattus durant la période de chasse (contre 14 485 en 2018-2019). La FDSEA de l’Yonne se félicite de cette hausse du nombre de prélèvement et remercie les chasseurs qui ont joué le jeu en limitant leurs populations.
Les tableaux de prélèvement des chasseurs ayant demandé les autorisations de destruction sont à renvoyer avant le 15 juin. Les demandes de destruction se faisaient en ligne et il y avait deux possibilités : tirs de deux heures avant à deux heures après le coucher du soleil et tirs de nuit. 83 demandes ont été déposées pour les tirs « en journée ». Les tirs de nuit étaient plus complexes à mettre en œuvre car ils demandaient un équipement spécifique ainsi que la présence de deux personnes sur place (une pour tirer et une autre pour tenir le système d’éclairage). Neuf demandes de tirs de nuit ont été déposées mais seulement deux ont pu être validées. En effet il fallait faire une demande de tirs « en journée » avant de pouvoir déposer la demande de tirs de nuit et certains n’avaient pas respecté cette marche à suivre. La FDSEA regrette qu’il n’y ait pas eu plus de tirs de nuit effectués car l’obtention de cette possibilité était une réelle opportunité pour la protection des cultures.
Passer le permis chasser
Les tirs de destruction devaient être déposés par le détenteur du droit de chasse et sans demande de sa part, par les agriculteurs titulaires du permis de chasse en cours de validité. L’un des constats faits lors des réunions sangliers était que peu d’agriculteurs sont chasseurs. Afin de remédier à ce manque, la FDSEA de l’Yonne a prévu de se rapprocher de la FDCY et d’encourager les agriculteurs à passer le permis de chasser. Le fait d’avoir un permis en règle permet aussi aux agriculteurs de pouvoir tirer d’autres nuisibles tels que les pigeons ou les corbeaux.
La FDSEA de l’Yonne va continuer le travail entrepris sur ce dossier essentiel et au cœur des problèmes de terrain. La hausse du nombre de sangliers tués doit continuer tant que les dégâts ne reviennent pas à un seuil acceptable. Certaines zones sont aujourd’hui dans une situation très compliquée en raison des conflits locaux liés à la mauvaise gestion des populations par les chasseurs des zones concernées. Bien souvent, les zones de forts dégâts se situent en périphérie de chasses commerciales. Les chasseurs des chasses locales sont contraints de gérer les clôtures et sont pénalisés par le surcoût engendré localement par les dégâts.
La FDSEA 89 compte trouver des solutions, juridiques notamment, pour défendre les exploitants de ces territoires sinistrés. Dans ce combat, l’administration départementale est un réel partenaire et permet de mettre en place des solutions efficaces comme ce fut le cas pour les tirs de destruction de nuisibles.
Les populations de suidés explosent partout sur le territoire, y compris dans des secteurs où leur présence était rare. Les dégâts sont de plus en plus conséquents et les agriculteurs sont excédés d’avoir à gérer ce problème inextricable alors que la situation météorologique est déjà compliquée. La présence des sangliers en trop grand nombre empêche aussi les agriculteurs d’implanter certaines cultures dont ils sont friands, certains exploitants, découragés, ont dû arrêter les pois ou le maïs.
Cet automne, la FDSEA a organisé huit réunions sangliers dans tout le département pour faire un état des lieux précis des situations et identifier les zones de dégâts et les chasses alentour. En travaillant de concert avec l’administration et la FDCY, un arrêté a été pris en avril pour permettre les tirs de destruction sur deux mois.
3 000 sangliers de plus abattus cette année
Avec le confinement, la chasse s’est terminée avant le 31 mars. Toutefois, certaines chasses avaient déjà arrêté les battues dès fin février. Au 31 mars 2020, dans l’Yonne, 17 054 sangliers ont été abattus durant la période de chasse (contre 14 485 en 2018-2019). La FDSEA de l’Yonne se félicite de cette hausse du nombre de prélèvement et remercie les chasseurs qui ont joué le jeu en limitant leurs populations.
Les tableaux de prélèvement des chasseurs ayant demandé les autorisations de destruction sont à renvoyer avant le 15 juin. Les demandes de destruction se faisaient en ligne et il y avait deux possibilités : tirs de deux heures avant à deux heures après le coucher du soleil et tirs de nuit. 83 demandes ont été déposées pour les tirs « en journée ». Les tirs de nuit étaient plus complexes à mettre en œuvre car ils demandaient un équipement spécifique ainsi que la présence de deux personnes sur place (une pour tirer et une autre pour tenir le système d’éclairage). Neuf demandes de tirs de nuit ont été déposées mais seulement deux ont pu être validées. En effet il fallait faire une demande de tirs « en journée » avant de pouvoir déposer la demande de tirs de nuit et certains n’avaient pas respecté cette marche à suivre. La FDSEA regrette qu’il n’y ait pas eu plus de tirs de nuit effectués car l’obtention de cette possibilité était une réelle opportunité pour la protection des cultures.
Passer le permis chasser
Les tirs de destruction devaient être déposés par le détenteur du droit de chasse et sans demande de sa part, par les agriculteurs titulaires du permis de chasse en cours de validité. L’un des constats faits lors des réunions sangliers était que peu d’agriculteurs sont chasseurs. Afin de remédier à ce manque, la FDSEA de l’Yonne a prévu de se rapprocher de la FDCY et d’encourager les agriculteurs à passer le permis de chasser. Le fait d’avoir un permis en règle permet aussi aux agriculteurs de pouvoir tirer d’autres nuisibles tels que les pigeons ou les corbeaux.
La FDSEA de l’Yonne va continuer le travail entrepris sur ce dossier essentiel et au cœur des problèmes de terrain. La hausse du nombre de sangliers tués doit continuer tant que les dégâts ne reviennent pas à un seuil acceptable. Certaines zones sont aujourd’hui dans une situation très compliquée en raison des conflits locaux liés à la mauvaise gestion des populations par les chasseurs des zones concernées. Bien souvent, les zones de forts dégâts se situent en périphérie de chasses commerciales. Les chasseurs des chasses locales sont contraints de gérer les clôtures et sont pénalisés par le surcoût engendré localement par les dégâts.
La FDSEA 89 compte trouver des solutions, juridiques notamment, pour défendre les exploitants de ces territoires sinistrés. Dans ce combat, l’administration départementale est un réel partenaire et permet de mettre en place des solutions efficaces comme ce fut le cas pour les tirs de destruction de nuisibles.
« Cet hiver, cela a été catastrophique »
Agriculteur-chasseur à Turny, Julien Bouzonie a effectué les tirs de nuit autorisés par la Préfecture de l’Yonne, sur ses parcelles à Venizy, fortement impactées par les dégâts de sangliers. « Je suis agriculteur et chasseur. Je chasse depuis que j’ai l’âge de pouvoir le faire. J’adore la chasse, c’est ma grande passion. Mais le problème, c’est qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de chasseurs qui confondent gérer une population de sangliers et faire de l’élevage porcin, sans contrôler les populations et sans faire le boulot qu’il y a à faire. J’ai des champs où les dégâts sont de plus en plus importants. Cet hiver, cela a été catastrophique. Je n’ai jamais vu des champs aussi dévastés que cela. Le Préfet a autorisé, sous certaines conditions, des tirs de nuit, ce qui est très bien pour nous. Mais le problème, c’est que les demandes et mises en œuvre sont compliquées, cela aurait pu être plus simple et aurait pu mieux fonctionner. J’ai des céréales, quelques vaches et une production avicole également. C’est surtout les céréales qui sont impactées. Je fais du colza, du blé, de l’orge, du sorgho, de l’orge de printemps et des petits pois, où j’ai énormément de problèmes et où je suis allé faire des tirs de nuit. Les gros problèmes sont venus dans les parcelles de colza en hiver et sur les pois lorsqu’ils étaient semés. Je dirais même que ces gros problèmes ont commencé avant la dernière moisson. Il y a des champs où je n’ai pas pu semer, ou pas dans de bonnes conditions, car les sangliers avaient tout retourné dans l’ancien colza. Si le champ n’avait pas été retourné par les sangliers, j’aurais semé directement dedans et le blé serait beau aujourd’hui. Alors qu’à l’heure actuelle, il est minable ». C. L.