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Groupement de défense sanitaire

Ne pas suivre l'€™exemple anglais

Le GDS de Côte d'€™Or se satisfait des prophylaxies et de la baisse sensible du nombre de foyers de tuberculose bovine dans le département (-55% en un an). Toutefois, afin d'€™«enfoncer définitivement le clou, un meilleur piégeage des blaireaux est obligatoire» réclame le président Pascal Martens, qui souhaite se servir de son voyage en Angleterre pour se faire entendre auprès des politiques.
Par Aurélien Genest
Ne pas suivre l'€™exemple anglais
«L'administration anglaise nous l'a clairement dit : nous sommes dans leur situation de 1985 et il ne faut surtout pas négliger le piégeage des blaireaux» explique Pascal Martens.
Pascal Martens et Florent Lefol, président et secrétaire du GDS de Côte d'€™Or, tapent du poing sur la table. Les résultats des prophylaxies sont encourageants (de 46 foyers en 2010, le département est passé à 21 cette année). Mais le dispositif mis en place n'€™est pas satisfaisant sur le long terme, selon le GDS. Le blaireau n'€™est piégé que dans la zone tuberculeuse, à leur plus grand regret. [I]«Le risque de propagation de la maladie existe avec les blaireaux. Sur 1500 animaux piégés dans la zone tuberculeuse, 280 ont été analysés et 13 se sont révélés positifs, ce n'€™est pas rien»[i] commente Pascal Martens. [I]«Les blaireaux vivent en colonies, quand l'€™un d'€™entre eux est pris dans un collet à arrêtoir, qu'€™il tourne en rond toute la nuit, tout le reste de la famille s'€™en va»[i].

[INTER]Mauvais piégeage = échec[inter]
Une délégation du GDS Côte d'€™Or s'€™est rendue cet été au Royaume-Uni, en compagnie de GDS France. Le piégeage [I]«trop léger»[i] des blaireaux a été une des causes majeures de l'€™échec anglais. [I]«Aujourd'€™hui, là où nous sommes allés, sept pour cents des bovins sont contaminés»[i] explique Florent Lefol. [I]«Nous nous nous sommes rendus compte encore plus qu'€™avant que le piégeage des blaireaux est très important»[i] enchaîne Pascal Martens, [I]«l'€™administration anglaise nous l'€™a clairement dit : nous sommes dans leur situation de 1985 et il ne faut surtout pas négliger ce piégeage. En Côte d'€™Or, nous devons l'€™étendre à l'€™ensemble du département»[i]. La délégation côte d'€™orienne a visité un élevage qui l'€™a particulièrement marquée. [I]«L'€™éleveur chez qui nous sommes allés en est à sa septième année de tuberculose»[i] raconte Florent Lefol, [I]«là-bas, il n'€™y a pas d'€™abattage total. Ils abattent les bovins au fur et à mesure. Dès que nous sommes arrivés, l'€™éleveur anglais a imité l'€™écrasement d'€™une cigarette, cela signifiait qu'€™il fallait éliminer les blaireaux». «Il faut savoir qu'€™en Angleterre, ils mettent du grillage autour des jardins pour empêcher les blaireaux de venir manger les fraises»[i] ajoute Pascal Martens.

[INTER]Mauvais sur du long-terme[inter]
Pour le président du GDS, [I]«dans un horizon de un à deux ans, les choses vont s'€™améliorer en Côte d'€™Or mais à l'€™horizon cinq ans, ça risque de se détériorer. Les blaireaux contaminés et non piégés, qui partent de la zone tuberculeuse, pourront en effet contaminer les bovins»[i]. Pascal Martens pose la question : «Pourquoi continuer d'€™exiger les abattages diagnostics dès qu'€™il y a la moindre petite chose dans un élevage, alors qu'€™on ne fait pas ce qu'€™il faut pour les blaireaux?» Afin d'€™éviter la propagation de cet animal sauvage, le GDS demande à étendre son piégeage sur l'€™ensemble du département, ou du moins, sur les périphéries de la zone tuberculeuse. Pour se faire entendre, le GDS va prochainement interpeller les Pouvoirs publics : la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), la Direction générale de l'€™alimentation (DGAL) et le ministère de l'€™Environnement. [I]«A ce jour, nous ne sommes pas du tout entendus»[i] regrette Pascal Martens, [I]«on se pose beaucoup de questions... Est-ce que l'€™É‰tat a décidé de baisser les bras contre la lutte contre la tuberculose? Il faut le dire clairement, car dans ce cas, l'€™É‰tat devra prendre complètement en charge les prophylaxies, les éleveurs ne le feront plus»[i].

[INTER]Une grande détermination[inter]
A la veille de ses réunions cantonales et du véritable début des prophylaxies (vers le 1er novembre), le GDS veut également, selon Pascal Martens, [I]«aller expliquer à l'€™administration que l'€™élevage de Côte d'€™Or subit les aléas climatiques et les aléas conjoncturels comme tous les éleveurs de France mais qu'€™en plus, il y a la tuberculose»[i]. Le président du GDS cite deux exemples : «Cet été, un éleveur m'€™a appelé, il venait de vendre un taureau. Quand l'€™acheteur s'€™est renseigné sur sa provenance, il s'€™est dédie. Les pertes financières prennent de plus en plus de place dans l'€™élevage. Autre exemple, au marché au cadran à Moulins-Engilbert, il se vend des bêtes des quatre départements bourguignons. Mais au-dessus des bovins venant de la Côte d'€™Or, on peut lire : [I]«bovins provenant d'€™un cheptel à risque tuberculose»[i]. La moins-value sur une bête comme ça, c'€™est un franc du kg...» Le niveau de pression sur les prix pour les bovins en provenance de la Côte d'€™Or est jugé [I]«inadmissible»[i] alors que les bovins côte d'€™oriens figurent parmi les plus contrôlés de France (prophylaxie annuelle sur tous les cheptels du département et contrôles avant départ s'€™ils proviennent de cheptels à risque).

Plan de lutte contre les campagnols

Les campagnols en trop gros nombre peuvent causer d'€™énormes dégâts dans les pâtures et dans les champs. Plusieurs éleveurs nous ont signalé des situations problématiques dans l'€™Auxois et sur Saint Seine l'€™Abbaye. La réduction de la population de campagnols sur un territoire doit être organisée par une lutte collective. C'€™est pourquoi, vous devez vous faire connaitre auprès du GDS21 (Contact : Virginie Pabiou au 03 80 68 67 35) si vous souhaitez mettre en place une action sur votre secteur. En fonction du nombre d'€™éleveurs intéressés, une ou plusieurs réunion(s) seront organisées pour vous informer sur les démarches à suivre et les plans de lutte.