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Productions végétales

Moissons et produits phytosanitaires au menu du Conseil de rentrée

Au delà de l’élection du bureau de l’UPVY, qui a reconduit Arnaud Rondeau en tant que président, la gestion de la moisson et la réglementation phytosanitaire ont été au menu du Conseil d’administration de rentrée

Par Sandrine Vatinelle Animatrice UPVY

Même si les rendements sur blé sont dans la moyenne voire au-delà, l’ensemble des organismes stockeurs sont tous d’accord pour souligner l’importance des dégâts. Seuls 10 à 20% des blés pourront correspondre aux critères de la meunerie (minimum 220 à l’indice de chute de Hagberg et moins de 2,5% de grains germés). Le restant de la production de blé icaunaise sera redirigé vers le marché de l’alimentation animale qui risque d’être saturé pour cette campagne. En effet, les prévisions mondiales sur la récolte de maïs et de soja sont exceptionnelles. Les organismes stockeurs vont dans la mesure du possible accompagner leurs adhérents ou clients dans le but de limiter les conséquences financières pour les exploitations. Chaque organisme économique a d’ailleurs réalisé des analyses benne par benne à la récolte dans le but de rémunérer les exploitants au plus près des qualités obtenues. Pour ne pas hypothéquer la prochaine campagne, il faut rappeler l’importance de vérifier la faculté germinative des lots de semence de ferme (CF encadré). Autre axe de travail : la profession souhaite encourager le développement du stockage privé, qu’il soit collectif ou individuel et inciter les éleveurs à constituer leurs stocks d’alimentation dès à présent.

 

Produits phytosanitaires : une réglementation en évolution

L’agro-écologie a le vent en poupe et l’utilisation des produits phytosanitaires beaucoup moins. D’ailleurs un rapport en fait le bilan: la fiscalité sur la baisse d’utilisation des phytosanitaires est inefficace. Le ministère a donc imaginé mettre en place des Certificats d’Économie de Produits Phytosanitaires (CEPP). Leur fonctionnement serait calqué sur ceux développé dans l’énergie. Les distributeurs auraient donc des objectifs à remplir et devraient proposer des actions aux agriculteurs dans le but de la réduction d’utilisation des produits phytosanitaires. Ces démarches permettront à chaque distributeur d’acquérir des CEPP et de remplir ces objectifs afin d’éviter toutes pénalités. Au-delà de la réduction à la source, d’autres réglementations sont en évolutions tant au niveau de la disponibilité des produits que sur les conditions d’utilisation. L’Europe souhaite réviser certaines matières actives, repréciser certaines utilisations (les perturbateurs endocriniens, les substances candidates à la substitution…) pour diminuer les risques. La FNSEA et ses associations spécialisées restent vigilantes afin d’éviter que le gouvernement français ne soit plus restrictif et ne crée de nouvelles distorsions de concurrences.

Comment déterminer la faculté germinative d’un lot de semences ?

Connaître la faculté germinative (FG) d’un lot de semences est indispensable pour établir avec précision la densité de grains à semer par m². Ce critère est normalement très élevé pour les semences certifiées (norme de 85% pour les céréales à paille, sauf triticale, 80%). En pratique la FG des semences certifiées est très souvent supérieure à 90, voire 95%. Exceptionnellement, le seuil minimal peut être abaissé à 70%, sur dérogation ; dans ce cas, l’étiquette bleue collée sur les sacs en fait mention. En théorie, la détermination de la FG doit se faire au plus près du semis. Cette année, dans les situations de grain germé, il est crucial de réaliser également ce test dès la fin de la moisson, afin de s’assurer que le futur lot de semences de ferme présente une faculté germinative suffisante (seuil indicatif de 70-80%). 

La méthode utilisée par les professionnels dans les stations de semences est :

Prélèvement de 200 ou 400 graines (échantillonnage adapté au lot à tester). Semis des graines dans du sable ou sur du papier buvard humides, et mise au froid (4-5°C) pendant 72h, pour lever toute éventuelle dormance résiduelle. Mise à température ambiante (20°C), puis comptage après une semaine. Attention à bien comptabiliser uniquement les plantules normales. La densité de semis recommandée devra donc prendre en compte les corrections liées aux pertes à la levée (pierrosité, battance, mottes, limaces) et aux défauts de faculté germinative de la façon suivante :

Les pertes à la levée et la faculté germinative sont à exprimer en %.

Les recommandations de semis Arvalis sont établies pour des niveaux de FG supérieures à 90%. (source Arvalis)