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Dijon Céréales

Moisson 2018 : précoce et moyenne au global

La moisson 2018 est caractérisée, pour Dijon Céréales, par sa précocité et la rapidité de son déroulement, des qualités correctes mais aussi des rendements très moyens en orges d’hiver et hétérogènes en blé. Le colza est une déception, les orges de printemps tirent leur épingle du jeu.
Par Communiqué
Moisson 2018 : précoce et moyenne au global
La moisson vue depuis le silo d’Époisses.
C’est le 18 juin que les premières moissonneuses se sont élancées dans le sud de la Côte-d’Or, une ouverture particulièrement précoce. Et la moisson devrait être bouclée au 25 juillet, soit en six semaines. L’inquiétude était de mise suite aux grèves de la SNCF. Au moment des premières bennes, les silos de Dijon Céréales contenaient encore quelque 130 000 tonnes de grains de l’ancienne moisson, un reliquat double par rapport à la normale. « Par chance, la moisson s’est lissée en raison de la météo clémente, avec seulement 4 jours au-delà des 30 000 tonnes. Le décalage de maturité entre Plaine et Plateaux, les rendements globalement moyens et la logistique mobilisée ont permis de passer le cap », explique Alexandre Weyrich, responsable Exploitation.
Le climat est aussi la cause d’une moisson moyenne en volume sur l’ensemble de la coopérative, en deçà des prévisions. « Le colza est la grosse déception sur tous les secteurs, le rendement moyen se situera en dessous des 3 t/ha, la faute à la pression des insectes et au gel de fin février, ainsi qu’à une floraison courte. Le modèle colza-blé-orge, avec les problématiques de désherbage et le manque de solutions en protections altises et charançons atteint sa limite. Seule l’agronomie et l’allongement des rotations peuvent offrir de nouvelles perspectives » analyse Pascal Demay, directeur Céréales de la coopérative.
Pour les orges et le blé, la forte pluviométrie de mars a pénalisé les terres sensibles à l’excès d’eau en Plaine dijonnaise mais aussi dans les secteurs de Mirebeau à l’est et d’Époisses à l’ouest du département. « En Val-de-Saône, les cultures ont essuyé 4 à 5 crues sur les secteurs d’Auxonne et Saint-Jean-de-Losne, avec un impact indéniable sur les rendements », précise Jean-Luc Vadot, responsable de région.
À l’échelle de la coopérative, les escourgeons sont donc décevants et devraient peiner à atteindre 6,5 tonnes/ha, les blés se situeront aux alentours des 7 tonnes/ha. Des moyennes qui cachent de très grandes disparités selon les secteurs, la faute aux excès d’eau sur les sols hydromorphes, avec une échelle de rendements qui oscille pour les orges d’hiver entre 4,5 et 8,5 t/ha et entre 5,5 et 9 tonnes/ha en blé. Les orges de printemps, en cours de récolte, s’annoncent positifs, une bonne surprise tant en volume qu’en qualité.
De fait, cette moisson 2018 a été plus favorable aux terres légères et aux plateaux, de moyens à bons. « Si le colza reste décevant dans le Châtillonnais, les orges d’hiver se sont inscrits dans les prévisions, le blé est une bonne surprise et la première phase des orges de printemps est positive », note Jean-Marie Perraudin, responsable de région.
Côté qualités, l’orientation brasserie est confirmée pour les orges avec un bon niveau de protéines et un calibrage dans la norme, Esterel décroche et vit sa dernière moisson faute de débouchés. Les protéines (12) et le poids spécifique (77 kg/hl) sont satisfaisants en blé, en progrès par rapport à 2017. Dans un contexte pluvieux, un travail de terrain a été mené pour l’identification des parcelles à risques à isoler, afin de proposer des lots dans un excellent état sanitaire.« Face à cette moisson en deçà des espérances, la touche d’optimisme peut venir des marchés qui semblent se raffermir du fait des récoltes moyennes et France et en Europe et d’un retrait des blés annoncé pour la Mer Noire, à pondérer quand même en raison d’un stock mondial de bon niveau », conclut P. Demay.