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Dijon Céréales

Moisson 2016 : un séisme pour la production régionale

La moisson de Dijon Céréales était à mi-chemin la semaine dernière. Les premiers constats étaient alarmants.
Par D’après communiqué
Les escourgeons et orges d’hiver sont, en termes de volumes, extrêmement décevants. La situation des blés sera tout aussi préoccupante, voire pire, seuls les colzas pourront en partie corriger ce tableau catastrophique. Les craintes liées aux phénomènes météorologiques de la campagne, émises il y a maintenant quelques semaines, étaient donc bel et bien fondées. Se profilent déjà les difficultés économiques des exploitations avec des prix de céréales qui restent bas, sur fond de marché lourd et de production mondiale importante.
«Les pertes de rendement en orges d’hiver et escourgeons seront de l’ordre de 20% et ce, dans tous les secteurs. On parviendra péniblement à 50-55 q/ha de moyenne sur l’ensemble de la coopérative. Nous nous dirigeons tout droit vers une désillusion en blé. Si nous pressentions un risque réel depuis début juin, nous ne pensions pas atteindre cette situation critique» indique Pascal Demay, directeur Terrain et Céréales de Dijon Céréales. Ce constat amer est le résultat des fortes précipitations, cumulées aux faibles températures et au manque de luminosité, qui ont mis à mal le développement des cultures jusqu’au début de l’été. Les calibrages sont également bas, mais permettent tout de même de conserver un débouché brasserie important pour Dijon Céréales. Le service agronomique de Dijon Céréales analyse actuellement les raisons précises qui ont conduit à cette situation.
Si la moisson se déroule désormais dans de bonnes conditions météorologiques, la situation est d’autant plus préoccupante en blé, où les premières livraisons, comme les estimations de rendements, laissent présager une récolte en forte baisse. Là encore, toutes les zones de Côte d’Or et cantons limitrophes seront touchées. S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, la moyenne pourrait tourner autour de 50 q/ha, soit 30% de moins que l’année dernière. Pour le débouché meunerie, la qualité sera bonne et notamment le taux de protéines et les critères technologiques dans les situations où les normes de PS seront atteintes. Dijon Céréales entreprend un travail de silo important (nettoyage, tri voire calibrage) pour valoriser au mieux les productions et se mettre en conformité avec les attentes de la filière meunerie.
Le colza semblait, la semaine dernière, être la culture la moins pénalisée sur les secteurs Sud de Dijon Céréales. Les rendements seront néanmoins très probablement en dessous du niveau pluriannuel, notamment sur la zone Nord (plateaux) où un net recul est à noter. Cette production ne suffira pas à oublier la grosse déception en céréales. Cette moisson 2016 met encore un peu plus à mal la situation économique des exploitations des zones à potentiel moyen de la région Bourgogne-Franche-Comté, déjà largement pénalisées par les derniers exercices. La situation est désormais plus que critique et la sonnette d’alarme doit être tirée.
Et ce d’autant plus que les marchés ne se redressent pas, restant sur des niveaux très bas. Si la production française sera impactée fortement par ce phénomène d’ampleur nationale, il est encore tôt pour savoir comment les marchés réagiront à cette mauvaise moisson. Les conditions de cultures mondiales semblent bonnes et prometteuses pour une nouvelle grosse récolte, élément défavorable à une reprise durable des cours.