Dephy Écophyto
Moins de phytos en viticulture
Le 26 juillet dernier, une cinquantaine de viticulteurs ont assisté à la journée portes-ouvertes du groupe Dephy des viticulteurs de l’Yonne dans le cadre du Dephy Tour Viticulture.
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Comment réduire et améliorer l’utilisation de produits phytosanitaires dans les vignes ? C’est toute la question du groupe des onze viticulteurs de l’Auxerrois et du Chablisien membres du groupe Dephy Ecophyto, Dephy pour «Démontrer, Expérimenter, Produire des références sur les systèmes économes en produits pHYtosanitaires.» L’Yonne compte une trentaine d’exploitations engagées sur 3 000 en France, toutes productions confondues. L’objectif des viticulteurs icaunais engagés est de réduire leurs IFT de 21% en cinq ans, soit passer de 13,6 à 9,2 d’IFT moyen.
Une journée d’échanges
Les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est ont lancé l’opération interrégionale «Dephy Tour Viticulture 2018». Dans l’Yonne, la Chambre d’agriculture a donc organisé une journée d’ateliers et de visites autour du travail des onze producteurs viticoles engagés. L’occasion pour eux d’échanger avec les trente viticulteurs curieux venus assister à la journée du 26 juillet, malgré les 36°C ambiants. Mylène Alvarez, chargée de mission Écophyto à la Chambre régionale explique l’objectif de ces portes-ouvertes «Ce sont les viticulteurs du groupe Dephy qui parlent de leurs retours d’expériences aux autres viticulteurs : les pratiques ont tout de suite plus de crédit aux yeux des non-initiés. Cette diffusion des pratiques est primordiale pour sensibiliser plus de producteurs. Aujourd’hui, des appels à projet «groupe 30 000» ont été lancés pour réunir plus de producteurs autour de la thématique de réduction des phytos». Pour des membres du groupe de l’Yonne, Dephy permet d’avancer et d’expérimenter des pratiques sur des terroirs variés. «La prise de risques est indispensable si on veut préserver la nature, le groupe permet de mettre en commun nos expériences, réussies ou ratées, et d’apprendre à bien connaître nos parcelles et leurs particularités, ce qui est essentiel pour aller vers l’économie d’intrants». N’utilisant plus de désherbant ni d’insecticides depuis dix ans, le viticulteur en ressent les effets : «le terroir s’exprime plus dans mon vin depuis l’arrêt des herbicides».
Ateliers thématiques et démonstrations de pratiques
La matinée s’est déroulée au domaine «PL&JF Bersan» à Saint Bris le Vineux, où Pierre-Louis Bersan est convaincu par le travail en commun «Le collectif est vraiment un gros avantage de ce groupe, étant rugbyman, je sais combien il permet d’avancer.» Un premier atelier portait sur l’introduction d’engrais verts avec une démonstration de semis. L’introduction de féverole, petit pois et avoine, ou encore de blé et permet de décompacter le sol sans trop le travailler, apporte de la vie au sol et évite le ravinement. Le deuxième atelier présentait des méthodes d’appréciation de la vie du sol, permettant de caractériser le fonctionnement de ses parcelles. Des tests simples à réaliser ont été proposés, comme la mise en terre de Leva-bag® et de tea-bag (sachets de thé), l’analyse d’un bloc de terre ou encore de la solubilité des mottes de terres. Le troisième atelier exposait la conduite de vignes sans CMR(1), et l’adaptation des doses au volume foliaire. Les produits contenant des agents CMR continuent d’être homologués, mais les viticulteurs se sentent préoccupés par leur utilisation, «il faut penser à l’homme et à la nature.»
L’après-midi, le cortège s’est rendu sur des vignes conduites en itinéraires innovants du réseau Demat’Vigne, suivi par la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Au domaine Gabin et Felix Richoux à Irancy, conduit en agriculture biologique, le désherbage est mécanique. Pour le viticulteur, le sol «ne peut pas être aussi propre qu’en conventionnel, il faut se concentrer sur les ceps de vigne». Chez Benoît Cantin, lui aussi à Irancy, l’objectif d’arrêt des herbicides et de réduction des passages a conduit à la création d’un outil complet de désherbage comprenant dents, lames, bineuses, starmatic et roues qui permettent un désherbage efficace en un passage. Au domaine Fourrey à Milly, la conduite se fait sans CMR pour préserver la santé du personnel et la nature. Enfin, sur les vignes de la Chambre d’agriculture de l’Yonne à Beine, les vignes sont en itinéraires sans CMR et en agriculture biologique. Diverses alternatives au désherbage chimique sont aussi expérimentées.
Pour tout renseignement, contactez Lise-Marie Lalès, conseillère viticulture à la Chambre et ingénieur réseau du groupe DEPHY : lm.lales@yonne.chambagri.fr / 03 86 94 28 91
(1) CMR : produits ayant à court ou moyen terme des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction
Une journée d’échanges
Les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est ont lancé l’opération interrégionale «Dephy Tour Viticulture 2018». Dans l’Yonne, la Chambre d’agriculture a donc organisé une journée d’ateliers et de visites autour du travail des onze producteurs viticoles engagés. L’occasion pour eux d’échanger avec les trente viticulteurs curieux venus assister à la journée du 26 juillet, malgré les 36°C ambiants. Mylène Alvarez, chargée de mission Écophyto à la Chambre régionale explique l’objectif de ces portes-ouvertes «Ce sont les viticulteurs du groupe Dephy qui parlent de leurs retours d’expériences aux autres viticulteurs : les pratiques ont tout de suite plus de crédit aux yeux des non-initiés. Cette diffusion des pratiques est primordiale pour sensibiliser plus de producteurs. Aujourd’hui, des appels à projet «groupe 30 000» ont été lancés pour réunir plus de producteurs autour de la thématique de réduction des phytos». Pour des membres du groupe de l’Yonne, Dephy permet d’avancer et d’expérimenter des pratiques sur des terroirs variés. «La prise de risques est indispensable si on veut préserver la nature, le groupe permet de mettre en commun nos expériences, réussies ou ratées, et d’apprendre à bien connaître nos parcelles et leurs particularités, ce qui est essentiel pour aller vers l’économie d’intrants». N’utilisant plus de désherbant ni d’insecticides depuis dix ans, le viticulteur en ressent les effets : «le terroir s’exprime plus dans mon vin depuis l’arrêt des herbicides».
Ateliers thématiques et démonstrations de pratiques
La matinée s’est déroulée au domaine «PL&JF Bersan» à Saint Bris le Vineux, où Pierre-Louis Bersan est convaincu par le travail en commun «Le collectif est vraiment un gros avantage de ce groupe, étant rugbyman, je sais combien il permet d’avancer.» Un premier atelier portait sur l’introduction d’engrais verts avec une démonstration de semis. L’introduction de féverole, petit pois et avoine, ou encore de blé et permet de décompacter le sol sans trop le travailler, apporte de la vie au sol et évite le ravinement. Le deuxième atelier présentait des méthodes d’appréciation de la vie du sol, permettant de caractériser le fonctionnement de ses parcelles. Des tests simples à réaliser ont été proposés, comme la mise en terre de Leva-bag® et de tea-bag (sachets de thé), l’analyse d’un bloc de terre ou encore de la solubilité des mottes de terres. Le troisième atelier exposait la conduite de vignes sans CMR(1), et l’adaptation des doses au volume foliaire. Les produits contenant des agents CMR continuent d’être homologués, mais les viticulteurs se sentent préoccupés par leur utilisation, «il faut penser à l’homme et à la nature.»
L’après-midi, le cortège s’est rendu sur des vignes conduites en itinéraires innovants du réseau Demat’Vigne, suivi par la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Au domaine Gabin et Felix Richoux à Irancy, conduit en agriculture biologique, le désherbage est mécanique. Pour le viticulteur, le sol «ne peut pas être aussi propre qu’en conventionnel, il faut se concentrer sur les ceps de vigne». Chez Benoît Cantin, lui aussi à Irancy, l’objectif d’arrêt des herbicides et de réduction des passages a conduit à la création d’un outil complet de désherbage comprenant dents, lames, bineuses, starmatic et roues qui permettent un désherbage efficace en un passage. Au domaine Fourrey à Milly, la conduite se fait sans CMR pour préserver la santé du personnel et la nature. Enfin, sur les vignes de la Chambre d’agriculture de l’Yonne à Beine, les vignes sont en itinéraires sans CMR et en agriculture biologique. Diverses alternatives au désherbage chimique sont aussi expérimentées.
Pour tout renseignement, contactez Lise-Marie Lalès, conseillère viticulture à la Chambre et ingénieur réseau du groupe DEPHY : lm.lales@yonne.chambagri.fr / 03 86 94 28 91
(1) CMR : produits ayant à court ou moyen terme des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction