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Fédération des Chasseurs de l’Yonne

Moins de dégâts de sangliers

Moins de dégâts sangliers et au final, une facture «indemnités» presque divisée par deux pour les chasseurs de l’Yonne. Une bonne nouvelle, tempérée par des effectifs toujours à la baisse.
Par Dominique bernerd
Moins de dégâts de sangliers
Aux côtés du président Lecas, Guy Peretz, dont c’était la dernière intervention à la tribune en tant que directeur du laboratoire d’analyses IDEA, dont les activités sont transférées au laboratoire Cœur de France (Eurofins), à Moulins, dans l’Allier.
La fédération des Chasseurs de l’Yonne vient de tenir son assemblée générale à Auxerrexpo. L’occasion pour son président, Olivier Lecas, de faire part de ses inquiétudes, concernant plusieurs textes législatifs en cours, au premier rang desquels le projet de Biodiversité examiné récemment en première lecture par les députés, «dans la précipitation, alors que l’enjeu majeur de la sauvegarde de la biodiversité est partagé par le monde de la chasse, nous avons assisté à un acharnement anti chasse de la part des députés verts…» D’en appeler aux sénateurs et députés du département, pour les alerter «sur les points négatifs de ce projet de loi…» et leur demander de soutenir les amendements présentés par le groupe chasse de l’Assemblée Nationale, «où toutes les sensibilités sont représentées…» Coup de gueule également du président Lecas, au sujet du classement des nuisibles et plus particulièrement, des espèces du groupe 2. Un nouvel arrêté est en préparation et entrera en vigueur le 1er juillet prochain : l’Yonne conserverait nuisibles le renard, la corneille noire et le corbeau freux sur l’ensemble du département. La martre et la fouine pourraient également se trouver sur la liste, mais cela reste à confirmer. En revanche, la pie bavarde et l’étourneau sansonnet échappent à la classification : «les éléments que nous avons pu produire avec la Chambre d’agriculture, n’ont pas été jugés suffisants. Pour la pie, comment justifier 500 captures et un montant de dégâts important, dès lors que cette espèce n’est plus nuisible ? Est-ce à considérer que lorsqu’une espèce n’est plus nuisible, il est quasiment impossible qu’elle le redevienne ? A ce jour, la réponse semble être malheureusement oui…»

Niveau 1 pour la surveillance de la tuberculose bovine
Concernant le sanglier, la fédération avait obtenu des services préfectoraux et du président de la Chambre d’agriculture, que l’agrainage soit autorisé du 1er décembre 2014 au 15 février dernier. Avec pour résultat, des dégâts en nette diminution par rapport à l’exercice précédent, soit : 870 ha détruits, contre 1230 et une facture d’indemnisation s’élevant à 670 K€, contre 1 250 K€. Et au final, un résultat comptable qui devrait être excédentaire au 30 juin prochain, «même s’il reste encore à indemniser les dégâts sur prairies et les éventuels resemis…» Olivier Lecas s’est également félicité des discussions engagées avec la Chambre d’agriculture de l’Yonne, au sujet de la méthodologie de désignation des communes le plus impactées par des dégâts aux cultures et aux récoltes causés par le grand gibier, dans le cadre des indemnisations prévues par le Code de l’Environnement : «nous allons maintenant engager avec la Chambre, des discussions pour tenter de faire évoluer la réglementation relative à l’agrainage de dissuasion du sanglier, qui laisse place à trop d’interprétations, si l’on en juge par le nombre de procédures établies par le Service Départemental de l’Office National de la Chasse et de la Faune sauvage…»

Par ailleurs, le département est repassé au niveau 1 pour la surveillance de la tuberculose bovine dans la faune sauvage, avec pour conséquence, des analyses sur cervidés et sangliers, qui ne devraient plus être effectuées qu’en cas de lésions évocatrices de tuberculose.

Le nombre de chasseurs icaunais sous la barre des 12 000
Une nouvelle réglementation prévaut en matière d’indemnisation des dommages, spécifiant que lors de l’expertise définitive, les dégâts par parcelle culturale doivent être supérieurs à 3% et à 230 € (ou 100 € pour les prairies), pour pouvoir être indemnisés. Les frais d’estimation sont facturés si les seuils ne sont pas atteints ou en cas de déclaration abusive. Pour la première année de mise en application de cette nouvelle réglementation, la Fédération de l’Yonne n’a pas établi de factures mais adressé un courrier d’information aux exploitants. L’abattement réglementaire ramené à 2% (au lieu de 5%) a, quant à lui, toutefois été appliqué. Mais prévient le président de la Fédération, «à partir de juillet 2015, les frais d’estimation seront systématiquement facturés comme il se doit…»
Moins de 12 000 chasseurs ont sollicité la validation annuelle de leur permis de chasser en 2014/2015. Une baisse de 2,5% par rapport à l’exercice précédent, et il n’est pas certain que la chute ne s’arrête là. D’autant que près de 20% d’entre eux ont plus de 60 ans. Un phénomène qui ne se limite pas au département, précise Olivier Lecas, «il est national…»

Tableau de chasse 2014/2015 :

- 9 185 chevreuils
- 8 163 sangliers
- 512 cerfs
- 7 000 renards
- 4 130 lapins
- 4 980 lièvres
- 9 400 canards colvert
- 8 160 perdrix rouges
- 10 600 perdrix grises
- 24 500 faisans
- 26 400 pigeons ramier
- 4 400 corvidés