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Coopérative Cecna

Moins d’inséminations bovines mais une activité porcine en hausse

Si l’exercice 2015 confirme la baisse du nombre d’inséminations bovines réalisées, la palette de produits et services proposés par la Cecna à ses adhérents s’accroît au fil des années. Dernier exemple en date, avec XtremiA, un nouveau concept d’insémination utilisant une technologie innovante, pour des actes encore plus précis
Par Dominique Bernerd
Moins d’inséminations bovines mais une activité porcine en hausse
Pascal Beets, président de la CECNA et Olivier Darasse, directeur
La tendance baissière enregistrée ces dernières années se confirme et ils ne sont plus que 1 201 éleveurs à avoir fait appel à l’inséminateur au cours du dernier exercice clos le 30 septembre dernier, soit une diminution de 5,3%. L’Yonne reste sur la première marche du podium, avec 460 utilisateurs (- 4%), devant le Loiret et ses 388 utilisateurs (-7%), suivie de l’Aube, avec 231 utilisateurs (- 1%). En baisse notamment, le nombre d’IA totales bovines, à 80 354, contre 81 363 l’année précédente. En cinq ans, elles ont diminué de près de 10 000 unités, soit une baisse moyenne annuelle de 2%. Sur les onze dernières années, ce sont même 25% des inséminations qui ont ainsi été perdues, principalement en race laitière. Forte dominance de deux races : la Prim’Holstein en IA bovine laitière, avec 42 000 actes réalisés, soit plus de la moitié des inséminations totales et le charolais en IA bovine allaitante, avec près de 25 000 actes (31% des IA totales). D’autres races évoluent néanmoins à la hausse, comme la limousine, en bassin charolais.
La zone d’activité de la coopérative s’étend en grande partie sur des bassins d’élevage à faible densité, ce qui n’est pas sans incidence sur le nombre de kilomètres parcourus annuellement par les techniciens, souligne Olivier Darasse, directeur de la Cecna : «sur un secteur comme Aube/Auxerre, chaque fois qu’un inséminateur se déplace, il fait en moyenne 18,4 km. Sur une zone à faible densité, ce sont au total 90 000 km à l’année, pour plus de 1 400 heures passées en voiture. Ce ne sont plus des inséminateurs, mais des chauffeurs !»  

Explosion de l’activité équine
En dépit de la crise que traverse la filière, l’activité porcine progresse de plus de 10%, avec 60 600 doses vendues par la verraterie de Charmoy, à la faveur des accords liés avec Gênes Diffusion. Une nouvelle dynamique qui va déboucher sur des investissements financiers pour en augmenter la production. Le nombre de constats de gestation repart également à la hausse, avec 12 835 actes réalisés (+ 4,7%)
Démarrée il y a quatre ans, l’activité équine n’en finit pas de progresser : 205 inséminations et autant de suivis gynécologiques (+ 41,4%), 980 doses étalon (+ 46,9 %), 4 687 jours de pension (+ 16,1%), pour un taux de réussite de 77 %. Une activité qui atteint toutefois ses limites, compte tenu de la taille des installations de Charmoy. Plus anecdotique, l’activité ovine ne dépasse pas la barre des 1 600 inséminations réalisées. Même constat pour l’IA caprine, avec 1 432 inséminations.
 
Un projet de méthanisation coopératif
Les services associés à la reproduction représentent pour la Cecna un axe important. Plus de 25 ans que la coopérative de Migennes a lancé sur son territoire un programme de synchronisation des chaleurs. Un secteur qui enregistre toutefois sur l’exercice, une baisse globale de 12,5%, avec 6 302 actes réalisés en allaitant et 4 923 en filière lait. Également plus de 80 000 constats de gestation effectués, se répartissant en 43 879 suivis de reproduction auprès de 120 élevages laitiers et 36 152 échographies toutes races confondues, essentiellement allaitantes. Le concept du service repose sur un passage régulier du technicien, pour vérifier l’aptitude des femelles à être inséminées. Un service, rappelle Olivier Darasse, «qui a véritablement atteint un taux de maturité technique, avec un taux de renouvellement des contrats annuels de 98% et l’on est en train de développer le même concept, en allaitant». En dépit d’une baisse continue du nombre de vaches, le service approvisionnement voit son chiffre d’affaires augmenter, à 710 000 €, répartis en minéraux et pondéreux (349 K€), nutritionnels (309 K€) et monitoring (52 K€). L’avenir pour la Cecna passe également par un projet de méthanisation coopératif sur le site de Migennes, en partenariat avec 110 Bourgogne, la Sicavyl, la Cialyn et Alysé.

Une révolution dans le domaine de l’insémination

Depuis les débuts de l’insémination artificielle, il y a 70 ans, le problème majeur reste bien la mise en place de la dose de semence. D’autant qu’on utilise beaucoup plus aujourd’hui de nouvelles biotechnologies, comme la semence sexée, dont la concentration moins importante qu’avec des paillettes classiques, dégrade physiologiquement les résultats. Parallèlement, les animaux dans les élevages expriment de moins en moins leurs chaleurs, avec des éleveurs dans le même temps, moins disponibles pour observer leur troupeau. Les résultats s’en ressentent, avec des taux de fertilité qui se dégradent, avoisinant les 35% en première IA, en race Prim’Holstein.
Le frein principal étant le dépôt de la semence en sortie de col d’utérus de l’animal, sans possibilité d’en améliorer la mise en place et maximiser les résultats de fertilité.
Un nouveau concept d’insémination est aujourd’hui mis en place à la Cecna, utilisant pour cela un matériel de haute technologie, qui permet sans effort, d’aller déposer la semence jusqu’à 25 cm, à l’intérieur même de la corne utérine. Aucune contrainte particulière pour l’opérateur, ni risque de blessure pour l’animal, car c’est le matériel qui se conforme à l’anatomie de l’animal. L’utilisation directe de paillettes de 0,25 ml dans le dispositif, supprimant les risques de destruction des spermatozoïdes, avec un dépôt de la semence par rétractation de la gaine, sécurisant d’autant le geste pour l’animal. La seule contrainte du système, étant la nécessité d’une contention absolue de l’animal, compte tenu d’un acte plus long qu’en insémination classique.
Baptisé XtremiA, ce dispositif qui permet désormais une pose simplifiée, plus rapide et plus homogène, repose aussi sur un nouveau protocole consistant à aller vérifier l’aptitude de la femelle à être inséminée, avant même d’avoir déposé la dose de semence.