Mettre le territoire au cœur du spectacle

C'est dans la cour du palais synodal de Sens que Didier Weill, réalisateur du spectacle La Fresque et directeur du théâtre de Sens, donne les derniers indicatifs aux comédiens et bénévoles présents sur scène, ce jeudi 26 juin, à 19 heures. La Fresque, créée à partir d'archives historiques par Sylvain Machac, producteur de la pièce et Didier Weill, transcrit un fil rouge des périodes essentielles du Moyen-Âge à Sens. L'âge d'or du Sénonais pendant la période du Moyen-Âge, compte, notamment, « des personnages comme Thomas Beckett qui est venu ici pendant son exil, comme Saint Louis qui s'est marié à Marguerite de Provence dans cette cathédrale », raconte le réalisateur de la pièce de théâtre. Avec près d'une heure et quart de représentation, les deux professionnels du théâtre, n'ont pas pu tout balayer, un choix a dû être fait. « En une succession de petits tableaux, l'objectif est d'essayer de faire découvrir ces personnages au public au milieu de ce monument patrimonial. Cette cathédrale magnifique, première cathédrale gothique de France, nous permet d'avoir des repères temporels du début et de la fin de la période médiévale. On n'est pas à une conférence historique, c'est vraiment un récit, un spectacle théâtral qui est totalement accessible, populaire, et le ton notamment employé et celui de la comédie. On peut raconter l'histoire en s'amusant », témoigne le directeur du théâtre de Sens. Sylvain Machac, producteur de la pièce de théâtre, discute avec plusieurs des bénévoles présents pour la répétition. Beaucoup d'entre eux n'ont pas pu être présents, mais l'intégralité de l'équipe compte près de 200 personnes, entre comédiens, techniciens, et couturiers. Il descend et discute avec Charlotte Zwobada, couturière en chef. « Ces costumes comprennent un nombre considérable de tissus, qui n'ont pas été achetés. Nous en avons trouvé dans des greniers, grâce à des dons. J'ai tenu à ce que ce soit des matières naturelles », confie-t-il, le sourire aux lèvres.

Un véritable spectacle de territoire

Les deux Sénonais ont également voulu mettre en avant le territoire, par le biais de récits historiques et en valorisant les talents locaux. Deux professionnels icaunais président la scène et encadrent les bénévoles : Jean-Marie Lecoq et Abder Ouldhaddi. « Ce sont des gens de qualité, ils ont des grosses carrières derrière eux. Ils sont recrutés, pas seulement, parce qu'ils viennent du territoire, mais parce qu'ils partagent également les mêmes valeurs humaines », détaille Didier Weill. Dans les rangs, il a également fait appel à François Rostain, chorégraphe de combat, anciennement au conservatoire national supérieur d'art dramatique, Gudrun Skamletz, chorégraphe icaunaise, ainsi que Camille Bonnardot et Florian Doidy, deux compositeurs de musiques originales. Le directeur du théâtre de Sens, déambule dans les allées, un coup d'œil sur les répétitions, et salue les bénévoles qui arrivent. « À titre personnel, j'ai connu ça quand j'étais jeune, j'étais professionnel encadrant à l'époque, dans une troupe, et je me suis rendu compte que lorsque nous sommes au contact de bénévoles, ça nous renvoie à l'image de nous, gamins et à cette passion qui faisait que l'on voulait devenir comédien. Des fois, lorsqu'on est professionnel et qu'on joue régulièrement, la passion s'étiole et lorsqu'on est au contact d'amateurs, c'est comme un bain de jouvence et c'est formidable », confesse-t-il. C'est donc tout naturellement, que la présence de bénévoles est indispensable pour lui. Sylvain Machac, le rejoint, debout, en regardant leur projet prendre forme. « L'idée était de créer du lien, et d'être proche de notre territoire, en recrutant des personnes impliquées du territoire », conclut-il.