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Soja

Mauvais, comme prévu

De premiers échos de la récolte de soja laissent apparaître des rendements n’excédant pas
15q/ha.
Par Aurélien Genest
Mauvais, comme prévu
«C’est catastrophique, mais on s’en doutait un peu» : Didier Lenoir, agriculteur à Charmes, ne s’attendait visiblement guère à mieux. Les 40 hectares de soja qu’il récoltait du 28 au 30 septembre, pour sa propre ferme et celle de collègues sous forme de prestations de services, donnaient des résultats très médiocres compris entre 14 et 15qx/ha. «Lors d’une très bonne année, nous pouvons espérer monter à 35qx/ha. Sinon, nous tournons généralement autour de 30qx/ha dans le secteur. Autant dire que là, le compte n’y est pas» confie le Côte d’orien. Premier vice-président de la coopérative Dijon Céréales, Didier Lenoir estime que la récolte de soja a toutes les chances d’être «globalement très mauvaise» sur l’ensemble du département, à l’exception des cultures irriguées et, peut-être, des parcelles humifères à proximité de cours d’eau. «Les plantes ont manqué cruellement d’eau dès le mois de juin. Nous espérions un peu de précipitations lors de la floraison mais nous n’avons eu droit qu’à de très fortes températures... Il n’y avait pas beaucoup de grains, pas beaucoup de gousses et les plantes étaient peu développées» rappelle l’exploitant. Pour ne rien arranger, la récolte a été particulièrement compliquée avec des premiers étages de gousses très proches du sol. Le bilan dressé par Didier Lenoir est d’autant plus négatif que les cours du soja sont actuellement décevants : «A 350 euros le quintal, le produit brut va tourner autour de 600 euros de l’hectare : il en faudrait trois fois plus pour gagner de l’argent sur cette culture donc forcément, ces résultats posent problème. L’assurance récolte, pour ceux qui souscrivent comme moi-même, apportera  un petit complément mais ne saura en aucun cas boucher le trou occasionné par ces aléas». Cette maigre récolte s’ajoute à celle du tournesol, déjà mauvaise, terminée sur des rendements variant de 15 et 18qx/ha sur la même ferme de Didier Lenoir. La fauche des maïs ne devrait pas être en mesure de relever la donne : «les terres de prairies vont donner des résultats très moyens. Ailleurs, ce sera bien pire. Je pense obtenir un maximum de 50 voire 60 qx/ha dans les meilleures parcelles, mais je m’attends à des rendements bien inférieurs par endroits».