Syndicalisme
Main dans la main avec l’AGPB
La FDSEA a partagé les différentes stratégies de l’Association générale des producteurs de blé présentées lundi 23 janvier lors d’une grande réunion syndicale organisée à Dijon.
Près de 190 personnes, dont plusieurs Parlementaires, avaient répondu à l’appel de la FDSEA lundi après-midi au Parc des expositions. Une grande réunion était programmée en présence de Philippe Pinta et Dominique Chambrette, président et vice-président respectifs de l’AGPB. Fabrice Faivre et Jacques de Loisy, président de la FDSEA et de sa commission «productions végétales», ont lancé les débats en rappelant la situation «plus qu’alarmante» des exploitations agricoles de Côte d’Or. Les zones à faibles potentiels sont «clairement en danger» avec les aléas climatiques incessants et des baisses continues de soutiens Pac. «Il n’est plus possible de dégager des revenus depuis plusieurs années» déplore Fabrice Faivre. Ces difficultés ont été illustrées par François Massuard, chargé d’études à CER France BFC.
2017, la «seule opportunité»
Dominique Chambrette a souligné le degré d’importance des soutiens européens, rappelant que «même lors des bonnes années 2007 et 2008, il n’y aurait pas eu de résultats positifs sans ces aides Pac». Devant la situation post-2016, le vice-président de l’AGPB propose d’aller vers la convergence nationale des aides, en une seule fois et sans plus attendre : «une convergence à 100% permettrait d’avoir une unité au niveau national et d’éviter toute distorsion de concurrence entre les différentes régions. La redistribution des 52 premiers hectares est une mesure anti-économique, typiquement française, qu’il faut faire sauter cette année». Selon Dominique Chambrette, il n’y aura pas d’autre «fenêtre de tir» que celle de cette année : «nous avons une opportunité en 2017 : celle du changement politique. Personne n’aura intérêt à toucher quoique ce soit à partir de l’an prochain. Si l’on ne fait rien, il ne restera plus que les yeux pour pleurer». Le vice-président de l’Association générale des producteurs de blé souhaite qu’«au moins» une dizaine de FDSEA représentatives des zones intermédiaires montent au créneau lors du prochain congrès de la FNSEA : «je pense aussi aux JA, aux organismes économiques... Nous devons pousser tous ensemble. Nous voulons un système d’équité. Il existe aujourd’hui des différences insensées entre départements. Nous sommes encore sur des références historiques des années 1986-1990. Ces références sont censées être abolies depuis trois réformes ! Il faut enfin avancer».
Appel à la vigilance
La présence de Parlementaires à ce rendez-vous syndical était «capitale» selon Jacques de Loisy, qui a tenu à alerter ces derniers sur certains dangers : «Il ne faut surtout pas se laisser embarquer dans les systèmes contracycliques ou du type Farm Bill comme aux États-Unis. Ce ne sont pas ces orientations qui régleront les problèmes actuels de notre agriculture. Notre système Pac français n’est pas satisfaisant en matière de montant à l’hectare, mais la situation serait encore moins favorable avec un schéma Farm Bill». Un travail réalisé par l’AGPB a approuvé ces affirmations en démontrant, par une simulation sur les onze dernières campagnes, un différentiel moyen de 220 000 euros de soutiens par exploitation. «Le Farm Bill ne conviendrait pas à une région comme la Bourgogne-France-Comté. Si ce système était aujourd’hui appliqué, tout le monde serait à la rue» a résumé Dominique Chambrette. Les mécanismes contracycliques, avec des aides ajustables en fonction des prix des marchés, n’apparaissent pas comme une solution. Philippe Pinta l’a lui-même illustré : «Il est peu probable que les agriculteurs se retrouvent gagnants avec ce sytème. Beaucoup d’interrogations subsistent avec les aides contracycliques, notamment dans le domaine de confiance politique : imaginez trois bonnes années en Europe. L’argent mis de coté le resterait-il infiniment ? Dans le cas inverse, celui de trois mauvaises années, l’Europe sera t-elle en mesure de doubler son budget ?»
Bruxelles en attente
Philippe Pinta a présenté d’autres orientations de l’AGPB. Face aux besoins de trésoreries des exploitations, l’association spécialisée souhaite obtenir une aide spécifique de Bruxelles pour cause de catastrophe climatique exceptionnelle : «Xavier Beulin l’a déjà demandée et nous avons réécrit au commissaire européen. Nous espérons le voir le mois prochain pour le relancer. Ce fléau climatique ne touche pas uniquement la France, une partie de l’Allemagne et de la Pologne est également impactée. Il est important de le préciser : contrairement à ce que nous pouvons parfois entendre, les Scopeurs ne représentent que 25% du budget Pac».
Épargne de précaution et assurance
L’épargne de précaution doit être revue selon Philippe Pinta: «celle-ci est très peu utilisée aujourd’hui. Seulement 11 000 agriculteurs français la sollicitent. La raison ? Il existe une méfiance vis-à-vis de la DPA d’un point de vue comptable. Bercy a tendance à écrire des décrets en déphasage avec la loi. L’AGPB propose de tout réécrire, de repartir d’une feuille blanche : l’agriculteur doit être libre, pouvoir faire ce qu’il veut et gérer lui-même son affaire. Il doit être possible de mettre de l’argent de côté lors d’une bonne année pour faire face aux difficultés engendrées par une mauvaise campagne. Le tout, sans la moindre pénalité». Le président de l’AGPB souhaite rendre l’assurance climatique «plus sexy» : «seulement 25% des exploitants adhérent aujourd’hui. La franchise de 25% est trop importante, c’est pourquoi nous voulons la baisser à 20%, et celle-ci serait intégralement subventionnée à 65%. Les agriculteurs pourraient souscrire d’autres options s’ils le souhaitent». Considérée comme coûteuse et sans garantie en cas de prix bas, l’assurance chiffres d’affaires ne semble pas être en mesure d’améliorer le quotidien des exploitations.
Le président de la FDSEA conclut
Dans son discours de clôture, Fabrice Faivre a insisté sur l’urgence d’obtenir une aide unique pour toutes les productions végétales, quel que soit le département considéré, dans un schéma similaire au fonctionnement de la PMTVA en élevage. Philippe Pinta a été invité à présenter l’exposé du jour au conseil fédéral de la FNSEA, voire au congrès du syndicat. Le dossier des zones intermédiaires «doit être considéré et travaillé par les Politiques et Parlementaires pour parvenir améliorer la situation des producteurs céréaliers» rappelle Fabrice Faivre.
2017, la «seule opportunité»
Dominique Chambrette a souligné le degré d’importance des soutiens européens, rappelant que «même lors des bonnes années 2007 et 2008, il n’y aurait pas eu de résultats positifs sans ces aides Pac». Devant la situation post-2016, le vice-président de l’AGPB propose d’aller vers la convergence nationale des aides, en une seule fois et sans plus attendre : «une convergence à 100% permettrait d’avoir une unité au niveau national et d’éviter toute distorsion de concurrence entre les différentes régions. La redistribution des 52 premiers hectares est une mesure anti-économique, typiquement française, qu’il faut faire sauter cette année». Selon Dominique Chambrette, il n’y aura pas d’autre «fenêtre de tir» que celle de cette année : «nous avons une opportunité en 2017 : celle du changement politique. Personne n’aura intérêt à toucher quoique ce soit à partir de l’an prochain. Si l’on ne fait rien, il ne restera plus que les yeux pour pleurer». Le vice-président de l’Association générale des producteurs de blé souhaite qu’«au moins» une dizaine de FDSEA représentatives des zones intermédiaires montent au créneau lors du prochain congrès de la FNSEA : «je pense aussi aux JA, aux organismes économiques... Nous devons pousser tous ensemble. Nous voulons un système d’équité. Il existe aujourd’hui des différences insensées entre départements. Nous sommes encore sur des références historiques des années 1986-1990. Ces références sont censées être abolies depuis trois réformes ! Il faut enfin avancer».
Appel à la vigilance
La présence de Parlementaires à ce rendez-vous syndical était «capitale» selon Jacques de Loisy, qui a tenu à alerter ces derniers sur certains dangers : «Il ne faut surtout pas se laisser embarquer dans les systèmes contracycliques ou du type Farm Bill comme aux États-Unis. Ce ne sont pas ces orientations qui régleront les problèmes actuels de notre agriculture. Notre système Pac français n’est pas satisfaisant en matière de montant à l’hectare, mais la situation serait encore moins favorable avec un schéma Farm Bill». Un travail réalisé par l’AGPB a approuvé ces affirmations en démontrant, par une simulation sur les onze dernières campagnes, un différentiel moyen de 220 000 euros de soutiens par exploitation. «Le Farm Bill ne conviendrait pas à une région comme la Bourgogne-France-Comté. Si ce système était aujourd’hui appliqué, tout le monde serait à la rue» a résumé Dominique Chambrette. Les mécanismes contracycliques, avec des aides ajustables en fonction des prix des marchés, n’apparaissent pas comme une solution. Philippe Pinta l’a lui-même illustré : «Il est peu probable que les agriculteurs se retrouvent gagnants avec ce sytème. Beaucoup d’interrogations subsistent avec les aides contracycliques, notamment dans le domaine de confiance politique : imaginez trois bonnes années en Europe. L’argent mis de coté le resterait-il infiniment ? Dans le cas inverse, celui de trois mauvaises années, l’Europe sera t-elle en mesure de doubler son budget ?»
Bruxelles en attente
Philippe Pinta a présenté d’autres orientations de l’AGPB. Face aux besoins de trésoreries des exploitations, l’association spécialisée souhaite obtenir une aide spécifique de Bruxelles pour cause de catastrophe climatique exceptionnelle : «Xavier Beulin l’a déjà demandée et nous avons réécrit au commissaire européen. Nous espérons le voir le mois prochain pour le relancer. Ce fléau climatique ne touche pas uniquement la France, une partie de l’Allemagne et de la Pologne est également impactée. Il est important de le préciser : contrairement à ce que nous pouvons parfois entendre, les Scopeurs ne représentent que 25% du budget Pac».
Épargne de précaution et assurance
L’épargne de précaution doit être revue selon Philippe Pinta: «celle-ci est très peu utilisée aujourd’hui. Seulement 11 000 agriculteurs français la sollicitent. La raison ? Il existe une méfiance vis-à-vis de la DPA d’un point de vue comptable. Bercy a tendance à écrire des décrets en déphasage avec la loi. L’AGPB propose de tout réécrire, de repartir d’une feuille blanche : l’agriculteur doit être libre, pouvoir faire ce qu’il veut et gérer lui-même son affaire. Il doit être possible de mettre de l’argent de côté lors d’une bonne année pour faire face aux difficultés engendrées par une mauvaise campagne. Le tout, sans la moindre pénalité». Le président de l’AGPB souhaite rendre l’assurance climatique «plus sexy» : «seulement 25% des exploitants adhérent aujourd’hui. La franchise de 25% est trop importante, c’est pourquoi nous voulons la baisser à 20%, et celle-ci serait intégralement subventionnée à 65%. Les agriculteurs pourraient souscrire d’autres options s’ils le souhaitent». Considérée comme coûteuse et sans garantie en cas de prix bas, l’assurance chiffres d’affaires ne semble pas être en mesure d’améliorer le quotidien des exploitations.
Le président de la FDSEA conclut
Dans son discours de clôture, Fabrice Faivre a insisté sur l’urgence d’obtenir une aide unique pour toutes les productions végétales, quel que soit le département considéré, dans un schéma similaire au fonctionnement de la PMTVA en élevage. Philippe Pinta a été invité à présenter l’exposé du jour au conseil fédéral de la FNSEA, voire au congrès du syndicat. Le dossier des zones intermédiaires «doit être considéré et travaillé par les Politiques et Parlementaires pour parvenir améliorer la situation des producteurs céréaliers» rappelle Fabrice Faivre.
Échos des cantonales
Fabrice Faivre a profité de cette réunion pour faire remonter certaines revendications des récentes assemblées cantonales FDSEA. Parmi elles, des difficultés rencontrées avec le système bancaire : «Les banques n’acceptent pas toujours d’étaler les dettes, notamment sur des prêts fonciers, des drainages ou des bâtiments. Les exploitants ne comprennent pas. Il n’y a aucun risque à casser ces prêts existants et à refinancer. Refaire des prêts à 1% sur des durées plus longues permettrait de retrouver du souffle. Les banques doivent soutenir les dossiers, la BPI les cautionner. Pour l’heure, la BPI ne fonctionne pas, seuls 200 dossiers ont à ce jour été acceptés dans le pays».