Accès au contenu
Point de vue syndical

Loi Égalim : des espoirs et beaucoup de déception

Par Samuel Bulot, secrétaire général de la FDSEA
Alors que nous avions mis beaucoup d’espoirs et d’énergie dans les États Généraux de l’alimentation qui devaient redonner de la compétitivité et du revenu aux producteurs, comme l’avait promis le Président de la République ; alors que le réseau FNSEA s’était largement investi dans les débats des Égalim pour être constructif et force de proposition ; alors que les citoyens reconnaissent la légitimité des agriculteurs à bénéficier d’un revenu réel, la FDSEA de Côte d’Or est très déçue de sa traduction législative à travers la loi Égalim.
En effet, l’enjeu de cette loi, redonner du revenu aux agriculteurs a été totalement détourné et dévoyé par les ONG de tout poil mais aussi par nos collègues confédérés, qui n’ont cessé de discréditer la qualité de notre agriculture et de nos modes de production, appelant à un changement rapide de modèle agricole, oubliant au passage que pour changer de modèle, il faut surtout pouvoir vivre de son travail.
Finalement, les débats se sont concentrés sur des sujets polémiques tels que la sortie du glyphosate et des phytos, le bien-être animal, oubliant la question essentielle du revenu des producteurs.
Ainsi, nous craignons fort que cette nouvelle loi ne se traduise que par des contraintes nouvelles et des charges supplémentaires (interdiction des remises/rabais/ristournes, séparation vente/ conseil, baisse programmée des produits phytosanitaires…) sans garantie réelle de revalorisation des prix payés aux producteurs.
Pour autant, notre réseau va continuer à s’investir pleinement dans les interprofessions pour que les coûts de production soient réellement pris en compte dans les prix d’achat de nos produits (lait et viande principalement).
La FDSEA21 est engagée aux côtés de tous les agriculteurs dans le changement des pratiques agricoles et la « montée en gamme » prônée par le gouvernement et par notre brave ministre de l’agriculture…
Ces changements doivent être progressifs et anticipés, en lien avec l’agronomie ET l’économie, c’est l’objet du contrat de solutions proposé par la FNSEA.
La montée en gamme doit s’accompagner d’une revalorisation des prix à la production. «Plus vert, c’est plus cher !».
Nous refusons, comme nous pouvons le constater ces dernières semaines sur le lait par exemple, que les produits bios soient banalisés et standardisés et surtout que l’on fasse croire au consommateur qu’il pourra avoir accès aux produits bios au même prix que le conventionnel. Les producteurs ont tout à y perdre !
Nous ne cesserons pas de nous battre pour que la «montée en gamme» se traduise par une revalorisation des prix à la production.