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Chambre d’agriculture

«Lever la tête du guidon et s’informer»

Des éleveurs de l’Auxois-Morvan tirent de bons enseignements de leur formation sur la filière viande bovine terminée en fin d’année.
Par Ma signature
«Lever la tête du guidon et s’informer»
Depuis trois ans, une quinzaine d’éleveurs de l’Ouest du département se libèrent de leur temps pour échanger sur différentes thématiques de travail. La découverte de la filière bovine était au programme de 2013. Pour clore la formation, le groupe de Sauli
Leur satisfaction semble unanime. Les trois sorties réalisées en 2013 par un groupe d’éleveurs, principalement issus des cantons de Saulieu et Liernais, ont été [I]«riches et fructueuses»[i] selon les intéressés. [I]«Cette formation, avec l’appui de la Chambre d’agriculture, nous a permis de découvrir toute la filière, en large et en travers»[i] souligne Michel Bureau, éleveur à Saulieu. Romain Bertrand, habitant Thorizeau, revient sur la première journée au cours de laquelle les éleveurs ont rencontré Jean-Pierre Fleury et Isabelle Tisserand, président et directrice d’Interbev Bourgogne  : [I]«Interbev, ce nom apparaît sur nos factures, mais on ne connait pas toujours exactement sa signification et tout ce qu’il y a derrière. Cette rencontre nous a permis d’en savoir un peu plus. Ce que je retiens ? Un point sur la réglementation : dès l’instant que les animaux partent de chez vous en camion, ils passent sous la responsabilité des marchands de bestiaux. Ils ont une assurance. Quand il y a un problème avec un animal, ce n’est plus à vous de le régler. Il faut bien faire attention qu’il y ait un bon d’enlèvement de la bête. Au moindre doute, il ne faut surtout pas hésiter à contacter Interbev»[i]. Julia Sagetat, jeune agricultrice à Sussey, évoque Normabev : [I]«Il est possible de connaître rapidement les différents critères des animaux tués et leurs classements. Il suffit d’aller sur le site internet de Normabev et rentrer notre code personnel»[i]. Si Julia Sagetat utilisait déjà ce procédé avant la formation, ce n’était pas forcément le cas de ses confrères, comme le fait remarquer Michel Bureau : [I]«un code nous a tous été envoyé il y a quelques années, mais visiblement, nous sommes nombreux à l’avoir égaré ! Un peu à tort, car ce procédé apparaît intéressant. Heureusement, en appelant Interbev, le code peut nous être redonné»[i].
[INTER]Commercialisation et sanitaire[inter]
La deuxième journée de formation s’est en partie déroulée au marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais, en Saône-et-Loire en présence de son directeur M. Buisson pour évoquer toutes les spécificités techniques. Si la majorité du groupe côte d’orien s’était déjà rendue sur ce type de marché, la participation à une commission de cotations était en revanche une grande première pour tous les éleveurs du groupe. Nicolas Josse et Benoît Thouviot, éleveurs à Villargoix et Brazey-en-Morvan, livrent leurs impressions : [I]«cela nous a permis de découvrir les personnes qui sont autour de la table, c’est-à-dire d’un côté les vendeurs, de l’autre les acheteurs. Ce que nous en avons pensé ? Nous nous attendions à quelque chose de plus discuté. Finalement, vendeurs et acheteurs se mettent d’accord très rapidement !»[i]. La rencontre avec un exportateur était également au programme de cette deuxième journée. Reçus à la SARL Corneloup-Philibert, les éleveurs ont pu découvrir l’ensemble du centre d’allotement situé à Curbigny et échanger sur la conjoncture et le marché. [I]«Il nous a présenté son métier, il livre environ 1 000 bêtes par semaine en Italie, c’est assez impressionnant»[i] confie Benoît Thouviot. La dernière journée de formation s’est déroulée chez Denis Tarteret, à Cussy-les-Forges. L’Icaunais spécialisé dans l’engraissement a lui aussi livré les différentes facettes de son activité. [I]«D’un point de vue sanitaire, il nous a expliqué tous les traitements et ses techniques bien particulières pour rentrer ses bêtes. Celles-ci proviennent de multiples horizons : il y a les maladies à gérer. A part les antibiotiques, il n’a pas d’autres solutions. Un veau qui arrive chez lui et qui n’est pas traité a une survie estimée à quatre jours !»[i] relate Romain Bertrand. [I]«L’idéal, pour lui, est que nous utilisions le moins d’antibiotiques possibles pour limiter les résistances»[i] retient Michel Bureau. Le Sédélocien revient justement sur la formation qu’avait suivi son groupe d’éleveurs il y a deux ans : [I]«c’était sur le GIE zone verte, une approche globale des problématiques prônant des modes d’élevage plus durables. Nous avons, depuis, favorisé quand cela est possible les remèdes à base de plantes au détriment des antibiotiques. C’est devenu une habitude pour nombre d’entre nous et ça marche plutôt bien sur nos exploitations, sans compter l’intérêt économique de l’opération»[i]. Par rapport à l’aspect alimentaire, Romain Bertrand retient que Denis Tarteret [I]«préfère nourrir en douceur mais assez longtemps ses jeunes animaux»[i] : [I]«il part du principe que la bête doit déjà développer sa panse, cette période d’adaptation est très importante selon lui. Dans nos exploitations, nous aurions tendance à faire l’inverse, à donner beaucoup dès le début, pour que l’animal reste le moins de temps possible. C’est à réfléchir»[i]. La Chambre d’agriculture se tient à disposition d’autres groupes d’agriculteurs souhaitant travailler en commun. Contact : Aurore Gérard, conseillère de développement – groupes à la CA 21 : 03 80 90 68 72.