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Viticulture

Les vignes commencent à fatiguer

La côte viticole souffre elle aussi de la sécheresse. Un viticulteur de Pommard témoigne.
Par Aurélien Genest
Les vignes commencent à fatiguer
Benoît Lahaye espère le retour des précipitations ces prochains jours.
«Le développement végétatif est clairement freiné, certaines feuilles jaunissent déjà par endroits» constate Benoît Lahaye, en charge du dossier viticulture à JA21 et JA Bourgogne en compagnie de Lucien Rocault. Quelques précipitations seraient les bienvenues ces prochains jours, d’autant que le stade véraison a déjà débuté avec le gonflement des raisins et leur changement de couleur. Le Côte d’orien de 31 ans observe des peaux «très épaisses», à l’instar des légumes cette année dans les jardins. «Les fruits sont très peu développés à cause des conditions climatiques et il y a peu de jus» note Benoît Lahaye, qui craint une nouvelle récolte de faible quantité dans ses vignes. Le secteur de Pommard avait déjà un potentiel «limité» suite aux averses de grêle de ces trois dernières années : «elles ont laissé des traces, on dénombre souvent une moyenne de 3 à 4 grappes par pied, c’est assez faible. Certains ceps n’ont même aucune grappe... Il y a encore quelques temps, nous étions habitués à avoir six à huit grappes» poursuit le JA. Les viticulteurs limiteraient fort logiquement l’effeuillage ces temps-ci : «on limite l’exposition des raisins au soleil, il serait dommage d’avoir une nouvelle perte de potentiel» enchaîne Benoît Lahaye. D’un point de vue sanitaire, si plusieurs parcelles ont été touchées par l’oïdium, le responsable du dossier «viti» à JA insiste sur un point qu’il juge «bien inquiétant», l’esca : «c’est un champignon parasite qui est particulièrement présent cette année avec l’épisode caniculaire que nous vivons. Certaines parcelles ont jusqu’à 5% de pieds infectés. C’est une problématique préoccupante car il n’y a plus de solutions de traitement et l’Inra a arrêté ses recherches depuis bien longtemps. Au niveau national, ce problème ne semble pas être une priorité...». Initialement prévues le 12 septembre (en comptant 100 jours après la date de la floraison), les vendanges pourraient débuter un peu plus tôt chez Benoît Lahaye, nouvelle conséquence des chaudes conditions climatiques.